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LE CNRS ET SES HAINES

2 juin 2022

J’ai eu l’espoir un temps, il y a longtemps maintenant, d’entrer au CNRS, où j’aurais pu donner libre cours à mon goût acharné pour la recherche en sciences humaines (sociologie, histoire, linguistique…).

Cela ne s’est pas fait. Je n’ai jamais eu l’esprit courtisan, le sens du lèche-bottisme, la tendance à courber l’échine. Aux temps universitaires j’étais assez marginal, indépendant, tant dans mes rapports aux maffias politico-syndicales qui tenaient officiellement les lieux (jusque dans les latrines si l’on peut dire) — ou tout est copinage et cooptation — que dans mes opinions et actions disons « politiques ».

J’ai le souvenir par exemple d’une affiche que j’avais placardée dans le grand hall de la fac où je « poursuivais » mes études (jusqu’à les rattraper et même les dépasser un jour) où je conchiais les gauchistes, les présentant pour ce qu’ils étaient déjà : des gardes-chiourme, les kapos universitaires propres à manipuler et canaliser les manifs étudiantes, et ce qu’ils sont devenus rapidement pour la plupart depuis : des cadres du système. J’ai même le souvenir d’un, que j’ai retrouvé un jour, en chef-de-gare.

Je précise que ma critique se situait plus à gauche et dans un tout autre esprit qu’eux, quand il existait encore un semblant d’opposition entre le camp de la gauche et celui de la droite. Disons que je faisais partie de la nébuleuse d’ultra-gauche. Mais il faut bien comprendre que le terme d’ultra-gauche n’était jamais prononcé ou même connu que des gens qui s’en réclamaient, et qu’il n’avait rien à voir avec les pantins et les guignols mondialistes dénommés ainsi aujourd’hui. Les media sont des champions dans la manipulation des concepts, des termes, des mots eux-mêmes. Dans la récupération dépréciative, la malédiction mensongère.

À l’époque « ultra-gauche » était le terme pratique pour réunir en un seul terme toute la mouvance anti-autoritaire et plus ou moins libertaire (donc anti-gauchiste)  ; des z-anars (de l’époque!) de la FA, de l’OCL, de l’ORA… et autres « autonomes », des groupes conseillistes tel que fut Socialisme ou Barbarie autrefois, et dont les origines remontaient au début du siècle dernier, des gens qui se reconnaissaient dans l’Internationale Situationniste et autres groupes de ce genre, etc.

En 68, au moment des « zzz-événements » comme disait Coluche ; je ne sais plus qui, un écrivain je crois, dit-on, apostrophait les manifestants étudiants de cette phrase : « Rentrez chez vous, dans dix ans, vous serez tous notaires !». Façon de voir pas totalement fausse.

En fait, j’étais un zombie, certains dirons un pitre, venant d’un tout autre milieu, d’une toute autre classe sociale. Je n’avais pas et ne cherchais pas à avoir les codes universitaires. Tout ce qui était convenu et ressassé me dégoûtait.

J’ai été illusionné par le niveau universitaire (du moins celui des dites sciences humaines) guère plus d’un trimestre. Chacun y véhiculant son savoir spécifique, parfois fort ténu, hyper-spécialisé ; et ceci pour une masse d’étudiants amorphes qui n’étaient là que par défaut d’être ailleurs, ou pour draguer mecs ou minettes.

Et tous ces profs. profitant à fond d’une rente de situation (les plus francs ou moins pourris le reconnaissaient) qui leur permettait de cumuler divers revenus annexes non négligeables financièrement, tandis que les moniteurs et vacataires ramaient pour des émoluments ridiculement bas.

J’ai également constaté qu’il était très facile pour ces engeances à la fois jalouses les unes des autres, cancanières quand on était amené à « travailler » avec elles, mais tenues par des liens (d’intérêts) politiques, syndicaux, associatifs… de s’affubler, sans beaucoup d’effort, du mérite de la réalisation de publications et mémoires divers, et ceci jusqu’à la thèse d’État, quand ils avaient toute une valetaille pour en assembler les volets, de l’étudiant de première année à l’ingénieur de service, en passant par le doctorant, ou le tout nouveau récipiendaire d’un doctorat.

Moi espoir perdu, j’en fus malheureux longtemps car cela compliquait mes possibilités de poursuivre au mieux des recherches (je suis d’esprit curieux, et plus encore d’esprit sceptique) jusqu’au jour où j’ai compris que ce milieu était constitué pour l’essentiel de copies conformes les unes des autres, en tout. Idées, recherches, esprit du temps, conformisme général. Fausse curiosité. Fausse volonté de sortir de certains canons et (au mieux) de concepts préétablis.

Puis un jour, c’était même avant d’avoir achevé ma petite thèse, que j’ai commencé à percevoir ce qu’était le CNRS, où je le rappelle on entre sur dossier soutenu par un parrain (du moins, c’était ainsi en mon temps). Et ce le fut plus encore quand s’est développée la cabale politique anti-révisionniste, dans les années quatre-vingt avec l’arrivée au pouvoir des escrocs de « la gauche », que j’ai senti que de toute façon, je n’aurais sans doute pas fait long feu en cette officine du conformisme politique, idéologique et « scientifique » avec de très forts guillemets quand il s’agit d’évoquer toutes les sections et tous les laboratoires d’obédiences « sociologiques » et plus encore « historiques ».

J’ai compris que, dans le domaine de l’Histoire, il existait une doxa officielle et une censure de la recherche, une attitude éminemment anti-scientifique qui confinait à l’anathème et à l’exclusion. Surtout lorsque l’on vit des professeurs d’histoire ou des chercheurs du CNRS justement, se faire virer et se faire traiter de malpropres par une masse confuse de crétins à diplômes. Leurs pairs à diplômes plus ou moins mérités pour un certain nombre.

Des personnes non-conformistes, estampillées non-conformes, voués aux gémonies, voire aux tribunaux après l’ignoble loi Fabius-Gayssot qui impose un dogme historique que l’on ne peut (à tort ou à raison) contester.

Car le problème ultime n’est pas même de savoir qui a tort ou qui a raison, qui dit vrai ou qui dit faux, mais qui peut dire tout court, ou plus exactement qui a le droit réservé de s’exprimer. Un problème pur et simple de liberté d’expression.

Toute vérité historique est contestable, toute attitude qui muselle la recherche historique est intolérable. Toute l’Histoire n’est faite que de révisions permanentes. D’autant que l’Histoire est très généralement, en très grande partie écrite par les vainqueurs : militaires, politiques, idéologiques, religieux…

La recherche de la Vérité, ou ne serait-ce que de la véracité, est le seul noble but de l’Histoire, que cela plaise ou non, que cela soit dans le cours du temps ou pas. Et certaines affirmations péremptoires (admonestations), certains mythes (re)constructeurs ont le mensonge tenace. Par exemple, de nos jours encore, il est reconnu que certains lieux où se sont passés certains faits historiques de l’antiquité sont mal situés, ou sujets à controverses scientifiques.

Dans un domaine apparemment si anodin de la critique littéraire, il n’est pas encore bon, de bon goût, de bon ton, d’affirmer preuves d’analyses textuelles et historiques à l’appui, que le merveilleux Molière ne fut jamais qu’un prête-nom, un chef d’entreprise de spectacles du temps du Roi Soleil, très marginalement auteur des pièces qu’il fit jouer sous son nom. Mais ici, le dogme est tenace. En premier lieu en la maison de Molière même, je veux dire la Comédie-française.

Dire la Vérité est le seul but de l’Histoire.

Alors en ces temps, on a vu des personnages falots, totalement « esprit du temps » et d’absence de tout esprit critique et de synthèse, pour ne pas dire des opportunistes reprendre à leur compte des idéologies communautaristes confinant à la religion qui entendaient dire l’Histoire non comme elle s’était passée, mais comme il était convenu qu’elle se soit passée. Sur des « j’ai vu l ’homme, qui a vu l’homme, qui a vu… » d’essence mythique. Jamais sur des éléments objectifs, des attestations du passé, des restes matériels.

Je ne développe pas ; la littérature révisionniste est de nos jours considérables et sa réfutation, poussive pour ne pas dire idéologiquement malade et très étriquée. Simpliste. Et avant tout politique, si on peut appeler politique certaines élucubrations quasi pathologiques et manichéennes. Sataniques.

Il en est même une, dont je ne citerai pas le nom, qui s’en est fait son fonds de commerce jusqu’à en faire une thèse qui est une insulte à la recherche historique et à l’Histoire, et qui est du domaine du simple anathème et de la propagande ; bien évidemment cette personne officie de nos jours en tant que professeur d’Histoire ! dans je ne sais plus quel milieu universitaire. Pardon, j’oubliais : professeure d’histoires… sur la Grande Histoire. Pauvres étudiants ! Pauvres manipulés ! Pauvres propagandisés !

Cette spécialiste du « négationnisme » tient, en compagnie d’un autre spécialiste de son acabit, depuis 2007 sur Internet, « un site diffamatoire » (je reprends l’expression d’une personne qui me l’a fait connaître) où sont développés tous les ragots pseudo-historiques possibles. Je veux dire tous les ragots contre tous les éléments et les faits contestant la doxa qui lui a permis d’être là où elle en est, universitairement parlant.

Parmi l’analyse des « bons » et des « mauvais » livres et publications, on y rencontre des fiches et photos, bien évidemment uniquement à charge, partisanes, partiales et infiniment partielles, ou hors sujet, mêlant les opinions politiques réelles ou supposées des « délinquants » à leurs considérations, à leurs écrits historiques. Dans le plus pur style gauchiste tendance Pol-Pot.

J’ajouterai encore que, non contente de cracher sur le travail considérable des révisionnistes qui ont fait tout un tas d’études, y compris chimiques et physiques autour du mystère (elle aucune, bien évidemment), elle s’est trouvée une seconde lubie qui est de dénoncer tout ce qui ressemble de près ou de loin au complotisme. Ou plus exactement à ce que les media du mondialisme définissent comme « complotiste », « conspirationniste ». Il est un mot que l’on n’emploie plus trop de nos jours, et qui est adéquat à tout ça : le politiquement correct. Right-on, terme plus ou moins passé de mode, mais on comprend pourquoi, car il n’y a rien de « right » et rien de « on » en cela.

J’ai pu lire, un petit bijou, vous ne serez pas étonné je suppose, un texte d’un collabo … du site qui nous explique le parallèle à établir entre la tuerie de civils de Boutcha orchestrée (sic) par Poutine, et le drame d’Oradour-sur-Glane. Sujet complexe, plus complexe que ce qu’il en est dit habituellement, d’ailleurs, mais je n’en rapporte pas plus ici.

Donc finalement tout se tient.

Comment s’étonner alors que, depuis le début de la guerre en Ukraine, l’officine finalement gouvernementale dénommée CNRS a déclaré ceci : « Le CNRS suspend ses collaborations scientifiques avec la Russie. Le CNRS apporte son soutien aux scientifiques ukrainiens. »

Mes derniers regrets à faire partie de cette entité, disparaissent enfin totalement.

Qu’aurais-je été faire dans cette galère ? Avec ses fonctionnaires aux ordres du mondialisme…

From → divers

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