De la décadence syndicale dans un « en même temps » très macronien et très faux-jeton.
L’Obs du 19 décembre
Si les syndicats n’appellent pas à la grève, le maintien du préavis laisse aux adhérents la possibilité de se mettre individuellement en grève.
Un « et en même temps » très macronien. L’inquiétude autour des fêtes de fin d’année pesait depuis plusieurs semaines sur le rail français. La CGT-Cheminots et SUD-Rail ont finalement décidé ce lundi 19 décembre de ne pas appeler à la grève des contrôleurs pour les week-ends de Noël et du Nouvel An tout en maintenant leur préavis afin de laisser à chacun la possibilité de se joindre ou non au mouvement.
« Nous avons décidé de laisser notre outil syndical à disposition » pour permettre à ceux qui le souhaitent de se mettre en grève, a indiqué SUD-Rail, tandis que la CGT entend aussi laisser l’opportunité à ses adhérents de « s’impliquer dans la démarche ».
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lecourrierdesstrateges.fr du 20 décembre 2022
Le syndicat Sud Rail des contrôleurs de la SNCF confirme son intention de gâcher aux Français leurs weekends de Noël et du Jour de l’An. Pour rendre visite à ses proches, cette année, nous recommandons donc l’usage du jet privé – très prisé aussi pour se rendre aux grands banquets internationaux de la philanthropie climatique.
Ne pouvant appuyer leurs revendications sur aucun monopole de ce type, 80 % des boulangers risquent prochainement d’avoir à mettre la clé sous la porte, donnant ainsi, curieusement, raison aux « prévisions » de Klaus Schwab (dont la tendance à se réaliser l’amène à surclasser la plupart des prophètes de l’Ancien Testament). Eux ne menacent pas les Français. Ce sont au contraire eux, les boulangers – et le petit entrepreneur en général – qui sont menacés par l’inactivité forcée que la Communauté Européenne de Davos, sous couvert de solidarité avec telle ou telle république bananière d’Europe de l’est, cherche à leur imposer pour réaliser ses rêves de Green Deal et de Great Reset.
C’est ainsi que, dans une société qui a accepté sa relégation par désindustrialisation, le syndicalisme, jadis outil légitime de la pacification des luttes de classe, se transforme en arme sale dans une guerre civile des privilégiés : ceux qui voudraient travailler sont privés de la possibilité de le faire, pendant que ceux dont l’emploi est protégé par des monopoles prennent la société en otage en la menaçant de faire la grasse matinée.
Or le manque d’ordre mène souvent à l’excès d’ordre. En URSS naissante, à l’anarchie des années de guerre civile avait succédé le raidissement stalinien. À ce propos, on aurait aimé voir cette mafia syndicale du rail aussi combative lorsqu’un gouvernement de putschistes a demandé à ces mêmes contrôleurs de collaborer, sous prétexte sanitaire, à la plus grande opération de viol des libertés publiques que notre pays ait connue depuis 1945.
Modeste Schwartz
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