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TRISTE FIN POUR UN CLOWN À FAUX NEZ ROUGE

13 janvier 2023

Dieudo, il avait fait le plus dur, et peut-on dire l’essentiel. Et là, au moment de dire au revoir, voilà qu’il finit par disjoncter et lâche l’essentiel de ses troupes pour demander pardon « à certaines et à certains », sans même un merci à tous ceux qui l’ont soutenu pendant des années et en particulier tous ceux qui l’ont fait vivre.

Cela frise l’ingratitude et plus encore la bêtise. Et c’est pour le moins une faute de goût et un très mauvais sketch d’adieu.

Mais il ne faut pas être étonné. Il m’arrivait d’écouter sur Internet non pas, non plus, des extraits de ses spectacles, mais ses vidéos qui frisaient de plus en plus l’insipide et la flagellation. Et surtout ses propos ouvertement patelins. Douteux sur le fond, comme sur la forme. De plus en plus moraux, ou plus exactement moralisateurs. Ou déjà un mot revenait sans cesse : Pardon. Excuses.

Il avait la prétention, il y a quelques semaines encore de faire un spectacle d’adieu « Foutu pour foutu » avec Bigard (celui qui est devenu petit chroniqueur en pré-retraite chez Hanouna, faute d’un public qui a fini par le lâcher : on ne tient pas impunément des propos incohérents et on n’a pas des attitudes incohérentes, dénonçant l’obligation d’un masque pour aller voir ses confrères, quand soi-même on finit par l’exiger, ou en faisant sa pub sur le dos des Gilets Jaunes qui ont fini par le virer).

Certes Bigard n’a pas été comme Bourdon qui s’est pris, en pleine enflure, pour autre chose que ce qu’il est devenu : un nain connu, en insultant des millions de gens. Mais il faut rappeler que de ce côté-là, je ne sais pas pour Bigard, mais je sais pour Dieudo que ce dernier s’est fait piquouser, dit-on, pour pouvoir aller rencontrer il y a quelque temps un notaire au Cameroun.

Dieudonné avait même déjà écrit un texte pour ce duo. Mais madame Bigard (enfin la dernière de la série) qui serait dit-on Juive aurait mis son veto : « Tu ne vas pas te produire avec un antisémite, quand même ! » Donc affaire, tombée à l’eau.

Et celui qui a eu finalement le bec dans l’eau, c’était Dieudo. Que faire ?

Il faut savoir que Dieudo est dans une mauvaise passe. Sa femme l’a plaqué, ils ont divorcé. Certes, il est maintenant avec une jeunette, mais il paraît que Noémie l’ancienne se laisse aller à quelques révélations peu reluisantes sur le comique, dans les soirées du petit monde interlope du « chaud-bise » .

Moi, ce qu’il y a de sûr, c’est que ça fait une éternité que je regarde et écoute Dieudonné de temps à autre comme ça, mais que je n’aurais jamais donné un rond à ce personnage qui semble obsédé par le pognon et par la triche autour du pognon (malversations et autres magouilles). Il fut un temps où il a poussé de pauvres débiles à s’endetter (voire à hypothéquer leur maison) pour l’aider financièrement alors qu’il a gagné des sommes astronomiques avec des salles pleines pendant des années. Moins depuis l’époque du Dieudo-bus, et avec fatalement un public restreint.

Mais il a surtout entraîné un tas de gens du peuple comme on dit, des gens honnêtes des banlieues (car il n’y a pas que des malhonnêtes dans les banlieues, mais tout simplement des pauvres) dans des histoires abracadabrantesques d’assurance à pas cher et même de crypto-monnaie totalement douteuses. Il a même organisé, plusieurs fois semble-t-il, son insolvabilité. Plaçant discrètement son pognon (ses recettes non déclarées) du côté du Cameroun, la terre de ses ancêtres comme il dit. Ce qui est amusant alors qu’il a grandi en fRance et que je vois un peu plus ses ancêtres du côté de la Bretagne, puisque sa mère est d’origine bretonne. Le vrai pays des Pardons. Que connaît-il de l’Afrique ? Un père, aujourd’hui mort, qui a largué sa femme, est retourné en Afrique où il a fini par semer, à droite et à gauche, diverses progénitures.

*

Mais arrivons au cœur du sujet.

Courte présentation de la lettre ouverte, extraite du Parisien :

« C’est une démarche pour le moins inattendue. Et les fidèles lecteurs du journal franco-israélien Israël Magazine ont dû être les premiers surpris en découvrant la photo de Dieudonné, ce mardi 10 janvier, en début d’après-midi à la home [sic] du site Internet de ce mensuel classé à droite créé en 1999. Un cliché accompagné d’un titre : « Je demande pardon. Dieudonné. »

Et voici maintenant la lettre en elle-même publiée par, plus exactement sur Israël Magazine (sic ! Et resic!) :

« Lettre ouverte de Monsieur Dieudonné MBALA MBALA

à André Darmon et à Israël Magazine

Je demande pardon.

Cela fait plusieurs décennies que je ne m’étais exprimé dans un média officiel, et je ne pensais plus le refaire un jour, mais c’est ainsi, le temps passe et il est n’épargne aucune de mes certitudes. Cela fait 35 ans que j’exerce la professiond’humoriste.

Bien plus qu’un métier, cette fonction fut pour moi une véritable passion, un sacerdoce pour lesquels j’ai consacré l’essentiel de mon existence et de mon énergie, au détriment souvent de mon entourage le plus proche, et notamment de mes sept enfants, que je n’ai quasiment pas vus grandir.

Je saisis l’occasion qui m’est donnée ici pour leur demander pardon et de leur redire à quel point je les aime. Je tiens également à demander pardon à toutes celles et ceux que j’ai pu heurter, choquer, blesser au travers de certaines de mes gesticulations artistiques. Je pense notamment à mes compatriotes de la communauté juive, avec lesquels je reconnais humblement m’être laissé aller au jeu de la surenchère.

C’est vrai, j’ai parfois été trop loin et fait preuves d’outrances, de provocations déplacées.

Pour toutes ces fautes et excès, je demande pardon. Mon ambition était de faire rire tout le monde, et la communauté juive fait partie de mon monde.

Je n’ai pas réussi à la faire rire, et je le regrette. Bref, mon âge, ma santé m’invitent aujourd’hui à préparer ma retraite au Cameroun, sur la terre de mes ancêtres. Aussi, j’aspire à quitter la scène en paix : en paix avec moi-même, en paix avec les autres, dans un respect réciproque et sincère. Je veux apporter ma pierre à l’édifice de la réconciliation dans un contexte de tensions générales exacerbées.

Plus que jamais, je suis persuadé que le rire et la dérision auront un rôle à jouer dans la restauration du lien de la fraternité qui s’est rompu. Je suis un être imparfait mais sincère qui cherche à réparer ses erreurs et ses fautes.

Merci du fond du cœur d’avoir bien voulu me lire et d’avoir accepté de me publier. Entendons-nous bien, je ne me cherche aucune excuse, aucune circonstance atténuante car nul n’en a lorsqu’il peut constater qu’il a nui à son prochain, je demande tout simplement pardon pour le mal que j’ai pu faire même sans le vouloir.

Dieudonné MBALA MBALA »

Sortez les tam-tams … ou les mouchoirs.

Je demande pardon à mes enfants, mais est-ce que c’est le bon endroit pour leur parler, pour leur évoquer ton affection, est-ce que tes enfants sont des lecteurs assidus d’Israël Magazine ?

Je demande pardon « à toutes celles et ceux » (attention, il y a des féministes qui pourraient m’en vouloir et de nos jours elles sont redoutables).

Je demande pardon « à mes compatriotes de la communauté juive ». Est-ce qu’Israël Magazine, officine sioniste, est représentatif de l’ensemble de la communauté juive qui comporte, tu sembles l’oublier Dieudo des anti-sionistes et des gens qui peuvent avoir de l’humour ou de l’ouverture d’esprit, et un rapport très relâché pour ne pas dire très éloigné des instances juives et très généralement sionistes officielles.

Enfin, tu ne demandes pas pardon à tous les cons finalement qui ont financé ton entreprise, qui t’ont soutenu d’une manière ou d’une autre… Tu dérailles Dieudo…

Je pourrais encore longuement commenter ; comme l’ont fait déjà des centaines, voire des milliers de personnes sur divers sites d’information ou sous diverses vidéos, mais je vais m’en tenir pour une fois à la réaction à la fois très posée et essentielle d’Alain Soral, son pote :

« Le credo nous oblige à pardonner à nos ennemis et à demander pardon à Dieu, pas à Israël Magazine !

Quant au plan laïc, la communauté juive n’existe pas. Notre constitution ne reconnaissant aucun corps intermédiaire entre le citoyen et l’État.

Cet acte de contrition, que les juifs, je crois, appellent techouva, me paraît donc une double erreur pour ne pas dire une double faute, qui me laisse en pleine incompréhension. »

Je précise aussi que cette lettre a été lue (mal lue, paraît-il) par Hanouna en personne à la téloche. Et d’après le site geopolitique-profonde.com, Hanouna était au courant depuis deux/trois mois.

*

Les trois faits qui me reviennent pour illustrer la carrière (sic) du clown perdu :

— lors de sa période pseudo-révisionniste, son invitation de Faurisson au théâtre de la Main d’Or, qui à bien y repenser ne fut qu’un coup de pub pour Dieudonné, rien de plus ; cet homme oubliant bien vite Faurisson et ses problèmes judiciaires ;

— le fait en 2015, d’avoir laissé sur son site Quenel+, de tristes individus énoncer des propos abjects concernant l’ex-député belge Laurent Louis et sa famille (pour résumer : l’accuser gratuitement d’être un pédophile ayant des relations incestueuses avec sa fille handicapée de 6 ans !). Pour l’unique raison que Laurent Louis contestait le bien fondé, le sérieux d’« ananassurance », le truc bidon mis en place par Dieudonné qui a grugé un tas de gogos ;

— le chèque misérable de 1500 euros qu’il a eu le culot sans rire de donner à un représentant des Palestiniens en fRance lors de l’un de ses spectacles ; autre coup de pub à pas cher en direction d’une partie de ses spectateurs antisionistes et/ou Maghrébins.

Je me demande si le meilleur mot pour le définir n’est pas commerçant, ou plus exactement « maquereau », souteneur financièrement intéressé à la cause des autres.

Pour conclure, il est prêt à tous les renoncements et reniements pour je pense une question de pognon, de pensions alimentaires à payer (il a eu sept enfants, mais de deux ou trois lits différents, comme on dit), or la cigale qui fut fort riche malgré ses amendes, a fini de chanter. Et se trouve maintenant fort dépourvue. Et comme Bigard, il lui faut un petit boulot pour renflouer ses caisses. De préférence chez ceux qu’il a jusqu’à maintenant conchié.

Finalement faux réviso, faux humaniste, faux pro-palestinien, il va glaner salaire auprès de ses prétendus ennemis jurés.

Et pour vraiment clore « en beauté » — au moment même ou Lévy de Causeur autorise le droit à la blague contre les Juifs — il projette maintenant d’avoir dans un dernier spectacle pour « invité mystère » (qui n’est donc plus mystérieux) rien de moins, rien de plus que Francis Lalanne (63 ans, cinq enfants, plus d’argent lui non plus), un des rares « artistes » à se mouiller dans le domaine pro-Gilets-Jaunes, anti-vax, anti-zelensky, anti-macronisme… Ce que Dieudo n’a jamais été que du bout des doigts. Ou plutôt du bout des lèvres.

Bigard serait malade, Dieudonné itou. Malades ou déjà séniles ? Certains disent qu’avant de mourir, Dieudo voudrait rester en bon terme avec tout le monde, il craint la colère de son Dieu. Il a peur d’être abandonné par son dieu donné dès sa naissance. Mais là il confond le dieu cruel juif avec le dieu miséricordieux et de compassion, qui est normalement celui du christianisme catholique ou orthodoxe aussi, mais pas le dieu protestant. Son dieu ne lui a jamais demandé de s’abandonner dans la repentance éternelle, la flagellation et l’humiliation. Surtout face aux pires salopards qui soient. Comme disait un catho qui passait par là : « Jésus, quand il a viré les marchands et autres usuriers du temple, il n’y a pas été de main morte, et ne leur a pas demandé pardon. »

Quand je le vois s’abaisser et demander pardon de quoi ? au juste… auprès d’une officine sioniste pour ne pas dire israélienne, j’ai envie d’évoquer les propos tenus à la mi-mai 2021 par un certain Gil Taieb (très en cour auprès de Hollande et de Macron), vice-président du Crif et animateur de diverses organisations comme l’Association pour le bien-être du soldat israélien et, un comble, auteur du rapport gouvernemental français sur la haine sur Internet ! quand il déclara sans aucun problème : «Israël est victime de sa puissance et de son éthique [sic!]. Israël est condamné et le sera : alors, il ne faut pas se freiner, il faut que la réaction soit vraiment disproportionnée.» Ce qui a reçu comme commentaires, par exemple : «Raser Gaza de ses détritus et reprendre cette terre» et «Tsahal cible les points stratégiques, mais il faut tous les éliminer une fois pour toutes». Il n’y a jamais aucun pardon, ni aucun oubli chez les exterminateurs colonialistes, racistes siono-talmudiques. Et c’est eux qui devraient demander pardon, pas l’inverse.

Beurk !

* * *

Giani Esposito – ‘Le Clown’

From → divers

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