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Complément d’information à l’article d’hier

21 novembre 2022

D’Erwan Castel

L’inscription Furtwängler fait apparemment référence à Wilhelm Furtwängler, célèbre chef d’orchestre allemand et un des symboles culturels de l’Allemagne nazie. De toute évidence, le militaire ukrainien qui apparaît sur le cliché est un membre de la Division spéciale des drones Furtwängler qui fait partie du bataillon de volontaires Sitch des Carpates.

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(jpf)

Tout au Sud de la Galicie ukrainienne, se tient un bout des Carpates et même une Transcarpatie qui constitue un oblast, le plus petit d’Ukraine (chef-lieu Oujhorod).

La Sitch (Січ en ukrainien), était dans le passé l’équivalent de l’Agora grecque ou du Forum romain, des Cosaques, particulièrement des Cosaques Zaporogues, du temps où il vivaient en régime semi-autonome. C’est un mot qui vient du verbe « sikty » (сікти), qui signifie couper, ou aménager une clairière.

On pense que la plus ancienne sitch connue serait une fortification aujourd’hui ruinée qui se situait au milieu du Dniepr, sur l‘île de Tomakivka dans l’actuelle région de Zaporojié. Du XVIe au XVIIIe siècle, la capitale, et donc la sitch des Zaporogues se trouvait sur le bord du Dniepr, dans le même secteur. À la sitch, ou sur la sitch se tenait la Rada : l’assemblée des Cosaques qui délibéraient et également élisaient l’hatman, leur chef.

Encore une fois, le plus grotesque est que les bandéristes se réclament d’une sitch qui, semble-t-il, n’existait pas dans leur région. D’ailleurs pour partie les Cosaques étaient des gens qui avaient fuit le servage ou l’imposition de contrées tenues par les Polonais, comme justement la Galicie tant orientale (région de Lvov) qu’occidentale (région de Varsovie).

Il existe même semble-t-il, des ultra-nationalistes qui se réclament de la makhnovchëtchina de la Révolution russe, qui fut pourtant un mouvement libertaire à base paysanne qui se développa sur une bonne partie du Sud-Est ukrainien (en partie ex ukrainien maintenant) du côté des anciens Cosaques et d’une partie de la Novorossiya, en limite du Donbass actuel.

Le crâne et les tibias qui semblent plaire aussi bien aux bandéristes ukrainiens de Galicie qu’aux mercenaires pro-russes du Groupe Wagner, fut aussi l’emblème de la makhnovchëtchina.

Dans la série des musiciens classiques mis à contribution durant cette guerre, on peut ajouter le Groupe Mozart, nommé en opposition au Groupe Wagner, qui réunit une trentaine de vétérans des forces spéciales américaines, britanniques, irlandaises et autres occidentaux, et qui ont déjà formé, dit-on, depuis le début des affrontements, 2500 ukrainiens à se battre.

Ce qui est finalement remarquable (à remarquer) est qu’il n’est question ici — Mozart, Wagner et Furtwängler — que de musiciens germaniques…

From → divers

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