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UNE CHASSE À L’HOMME A COMMENCÉ

14 septembre 2022

Dans un monde réellement inversé, le vrai est un moment constant du faux.

*

D’Erwan Castel — mardi 13 septembre

Dans « Population russe en danger ! », j’évoquais la forte probabilité qu’apparaissent dans le sillage de l’offensive ukrainienne dans la région de Kharkov de nouveaux « Boutcha » portés une fois encore dans la meute ukro-atlantiste par une hystérie médiatique russophobe.

Malheureusement cela n’a pas loupé, à peine 48h00 après la capture des secteurs de Balaklaïa, Koupiansk et Izioum, les forces ukrainiennes ont « découvert » des civils torturés et tués « officiellement » par des soldats russes. « Ben voyons ! » comme dirait le Zébulon français des diversions circulatoires systémiques. 

En préambule, je n’évoquerai ici pour rappel que trois massacres parmi les centaines qui ont ensanglanté l’Ukraine depuis 2014 : 

A qui profite ces crimes ?

18 février 2014 : tuerie du Maïdan par des snipers postés pour la plupart au dernier étage de l’hôtel « Ukraïna » (occupé par les émeutiers), sabotant l’accord politique entre les opposants et le président Ianoukovitch (coalition et élections présidentielles anticipées) pour redonner la main aux bandéristes politiquement très minoritaires.

2 mai 2014 : tuerie d’Odessa par des ultra nationalistes ukrainiens à la maison des syndicats (occupée par des manifestants pro-russes), sabotant le mouvement antimaïdan qui prenait de l’ampleur et réclamait la tenue d’un référendum populaire fédéraliste.

2 avril 2022 : tuerie de Boutcha (4 jours après le départ des russes mais au lendemain de l’arrivée du bataillon nationaliste ukrainien « Safari »), sabotant la rencontre réalisée la veille à Astana en Turquie pour amorcer un cycle de négociations entre Moscou et Kiev avec l’abandon du projet d’intégration ukrainienne dans l’OTAN.

Aujourd’hui, face à des opérations militaires russes entrant dans une nouvelle phase stratégique plus radicale (et que j’évoquais dès le 28 août dernier), les ukrainiens qui ont un besoin vital d’une augmentation des aides militaires de l’OTAN se sont jetés et « à corps perdus » au vu des pertes disproportionnées subies, dans des offensives multiples et souvent suicidaires pour justifier cette cobelligérance exponentielle occidentale (Kherson, Seversk, Balalkaïa, Liman…). Seule l’offensive ukrainienne menée sur Balaklaïa a, pour le moment, obtenu des succès vers Koupiansk et Izioum […]

Face à cette claque reçue et incontestable l’Etat-Major russe a décidé pour reprendre l’expression estivale du président Poutine de « passer aux choses sérieuses » (frappes stratégiques, ultimatum et nouvelle offensive avec des moyens démultipliés).

Il y a donc un risque prochain de craquement du côté de Kiev (comme celui vécu fin février) et il est nécessaire pour mobiliser l’émotion populaire ukrainienne mais aussi occidentale de justifier en encore plus l’effort de guerre de l’OTAN jetant le bélier ukrainien  sur les remparts de la Russie. Et quoi de mieux dans ce monde post-moderne dominé par la « société du spectacle » que de diaboliser encore et toujours la Russie dans le grand théâtre victimaire du pathos droitdelhommiste !

Comme prévu, les thuriféraires du mondialisme libéral nous ressortent ici encore de leur casque ukropithèque un (et probablement des) crimes de guerre russe commis en Ukraine, et il ne serait pas étonnant de voir ce vautour de BHL venir clabauder bientôt cheveux au vent et chemise débraillée au-dessus des cadavres (et surtout devant les caméras !) 

Si la guerre reste toujours une haute tragédie humaine et surtout pour les populations civiles, la version moderne des conflits voit ces dernières, en plus d’être les grandes victimes des combats réalisés en zone urbaine être systématiquement prises en otage par ces propagandes de plus en plus manichéistes et simplistes s’affrontant au-dessus des soldats,  Et dans le contexte de cette guerre russo-ukrainienne vient se rajouter cette haine russophobe hystérique qui achève de détruire les derniers règles d’humanité qui pouvaient encore résister à la furie des combats : 

Dans le sillage des troupes ukrainiennes, une politique de « filtration » de la population pro-russe a été lancée, annoncée par le SBI ukrainien lui-même, et dont la mise en œuvre est aujourd’hui activée dans le secteur de Kharkov.

Voici la transcription d’un conversation téléphonique entre un reporter et une femme d’Izioum au sujet de sa sœur restée aux cotés de son mari malade dans cette ville capturée sous les forces armées ukrainiennes: Elle témoigne de la situation actuelle :

« Après l’entrée des forces armées ukrainiennes, le chaos complet a commencé. Perquisitions totales, pillages terribles, meurtres. Les « Occidentaux » sont entrés. Ils nous disent ouvertement que nous sommes tous des Moscovites destinés à  « faites de la laine » pour eux. Qu’il n’y aura aucune pitié pour nous. Pendant trois mois, nous avons vécu de tête à tête avec les Russes, ce qui veut dire que tout le monde est traître et maintenant que nous ne sommes plus personne ! Ils prennent tout ce qu’ils aiment – téléviseurs, smartphones, appareils électroménagers, nourriture. 

Un groupe de personnes a été arrêté et emmené. Plusieurs personnes ont été tout bonnement abattues sur place, celles qui ont tenté de s’opposer au pillage. Ils disent que tous ceux qui essaieront de payer en roubles dans les magasins seront immédiatement mis au pied du mur.Et ceux qui ont leur ont demandé « mais où trouver des hryvnias ? » (monnaie ukrainienne) ont eu comme réponse « Suce ! Maintenant, c’est votre travail principal! »

Nous devons être « vigilants » avec ceux(pro ukrainiens) qui étaient assis en attendant leur arrivée. Maintenant, ils règlent franchement leurs comptes avec ceux avec qui ils s’étaient disputés. Ils les accusent simplement de collaborer avec les Russes pour qu’ils soient arrêtés et emmenés. Le plus probable d’être abattu. La ville est simplement paralysée par l’horreur.

« Maintenant, nous ne sommes rien du tout ! »

(Pleurs). »

Ne voulant pas ici tomber dans le pathos que je dénonce et m’y enliser, je rapporte maintenant des déclarations de Iryna Vereshchuk, vice premier ministre ukrainien concernant les enseignants de cette région de Kharkov arrêtés par le SBU: 

« Ils ont commis un crime contre notre État. Il y a des peines graves pour cela. ces enseignants « russes » ne seront pas considérés comme des prisonniers pour échange, car ils ne sont pas protégés par la Convention de Genève. Désormais, les enseignants qui sont venus dans les territoires libérés pour travailler dans les écoles locales risquent de 8 à 12 ans de prison en vertu de l’article « Violation des lois et coutumes de la guerre.Quant aux autres enseignants locaux, ils risquent également jusqu’à 15 ans pour « collaboration « .

Je rappelle ici que cette région russe de Kharkov (qui n’a été rattachée à Kiev qu’il y a  un siècle seulement lors de la création de l’Ukraine soviétique… et russophone) a toujours eu le russe comme première langue maternelle et d’usage et que les instituteurs l’utilisent logiquement comme langue d’enseignement. 

Cette ostracisation culturelle est bien révélatrice d’un type de nationalisme intégriste et communautaro-centré (que ma Bretagne familiale a également connu avec les « hussards noirs de la IIIe république »), et quant aux sanctions juridiques hallucinantes qui menacent les russophones, elles révèlent quant à elle le caractère totalitariste et criminel du régime de Kiev.

Bien sûr, il y a ces images montrées en boucle sur les médias ukro-atlantistes, montrant des civils accueillant avec le sourire les soldats ukrainiens, soit par réelle sympathie soit par réflexe survivaliste et je n’ai jamais contesté la présence de « pro-ukrops » dans les territoires pro-russes mais souvenons-nous aussi de ces mêmes images avec cette fois des drapeaux russes de civils (et pour les mêmes motivations) qui accueillent les forces alliées dans leurs progressions. Rien n’est tout blanc ou tout noir ou ici, tout rouge ou tout bleu.

Devant la percée des troupes ukrainiennes dans cette région de Kharkov, des milliers de civils lorsqu’ils en avaient les moyens et le temps ont fui les soldats de Kiev et surtout les groupes nationalistes et le SBU les accompagnant. Et les soldats russes se sont accrochés le plus longtemps aux quartiers Nord-Est de Koupiansk et Sud-Est d’Izioum pour permettre et protéger au maximum ces évacuations civiles vers les frontières proches de la Russie ou de la République Populaire de Lougansk.

Ainsi par exemple à Belgorod plusieurs centres d’hébergement temporaires ont été organisés par les autorités et le Ministère des Situations d’Urgence. 

Anton Ivanov, le chef de l’administration de Belgorod a visité un centr e d’accueil pour ce 11 septembre où plus de 500 réfugiés étaient déjà arrivées s’enfuyant du saillant ukrainien.

En attendant de pouvoir revenir chez eux, les réfugiés de la région de Kharkov qui ont pu échapper au filet ukrainien sont pris en charge totalement dans ce centre initial (y compris par des médecins et psychologues) avant d’être dirigés vers des hébergements plus confortables dans d’autres villes de Russie 

« J’ai parlé aux réfugiés. Nous essayons de résoudre au maximum leurs problèmes, de les accompagner. La situation à laquelle les gens sont confrontés est très difficile », a déclaré le maire, Anton Ivanov « Notre TAP (centre) implique un hébergement à court terme. Nous aidons les gens à préparer leur départ vers d’autres régions de Russie. Nous formons des groupes – plusieurs partiront aujourd’hui ».

En conclusion 

Nul doute pour moi que les corps qui fleurissent au milieu de la poussière des progressions ukrainiennes dans cette région de Kharkov sont les premières victimes d’une répression sanglante vis-à-vis des pro-russes restées dans la région ou de ceux accusés de l’être pour nourrir des vengeances ou des jalousies de voisinage.

L’intervention militaire russe, qui est prioritaire pour garantir la sécurité de la Russie et des populations russes frontalières revêt aujourd’hui un caractère urgent et dans ses objectifs militaires, politiques et surtout humanitaires; car ce que nous observons actuellement dans les territoires repris par les forces ukrainiennes, ce n’est ni plus ni moins qu’une épuration ethnique russophobe et que les thuriféraires ukro-atlantistes tentent de maquiller en crime de guerre russe pour mieux cacher leurs propres crimes, diaboliser toujours plus la Russie et éloigner au-delà de l’horizon de la raison toute forme de dialogue entre les belligérants !

« Davaï ! » *

Le théâtre tragico-cynique  du spectacle de la Marchandise a levé à nouveau son rideau !

* Allez, va !

From → divers

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