POUR UNE NOUVELLE NUIT DU 4 AOÛT
C’est dans la nuit du 4 août 1789 que fut votée par l’Assemblée nationale constituante, fortement représentée par la bourgeoisie ou l’esprit bourgeois, la fin du système féodal, l’abolition de tous les droits et privilèges officiels et reconnus, des états de la noblesse et du clergé, des provinces et de leurs assemblées, des villes et des corporations.
Ce qui fut suivi bientôt par tout un tas de nouvelles contraintes et interdictions qui permis à la grande industrie d’alors, la marchandise et la finance, autrement dit le capitalisme de prendre librement son essor. Bourgeoisie triomphante se substituant à la noblesse au bout du rouleau depuis plusieurs décennies, pour mieux exploiter le peuple.
Ce fut l’émergence du jacobinisme qui finalement ne faisait que reprendre tout le poids du centralisme monarchique et l’accentuant encore avec ses mesures contre toute velléité régionale ou régionaliste.
Ce fut parmi tant d’autres lois antisociales avec l’abolition des corporations, l’interdiction pour plusieurs dizaines d’années, des coalitions. Autrement dit l’interdiction au peuple de se réunir et mieux se défendre. Interdiction entre autres des syndicats, puis maigre tolérance des sociétés de secours mutuel et du compagnonnage.
« C’était la révolution des bourgeois… et aujourd’hui, ils sont toujours là », comme disait Desproges.
Au temps présent,
— la boucle est bouclée, je veux dire : la bourgeoisie, en particulier la bourgeoisie mondialiste est devenue une nouvelle noblesse (mais sans noblesse, autrefois, les nobles marchaient en tête de leurs troupes à la guerre et pouvaient s’y faire tuer par le premier manant, ou plutôt le premier mercenaire venu),
— nouvelle noblesse à privilèges, passe-droits, corruption entretenue et parfaitement tolérée, maffias diverses ou caste indifférenciable de « gouvernants », « légiférants », « jugeants », « médiatisants » interchangeables, aux ordres des multinationales et de la Phynance, Père Ubu,
— tous les contre-pouvoirs populaires sont morts ou se meurent dans une ignoble collaboration de classe (je pense ici aux partis dits contestataires ou populaires, et aux syndicats et autres bureaucraties associatives subventionnés).
Alors, ne serait-il pas temps d’accomplir nous aussi, les gueux, notre nuit du 4 août ?
C’est le monde capitaliste occidental qui part à vau l’eau. C’est l’empire qui se déchire… enfin ! Je n’espérais pas connaître ce phénomène « de mon vivant » comme on dit. Mais c’est très bien amorcé.
On peut en remercier de tout cœur cette grande société, cette grande civilisation russe d’avoir accompli le premier geste essentiel, que l’on sentait venir depuis quelques années. L’Oncle Sam est enfin nu. La Libération nous vient de l’Est, d’un pays au soleil levant, sur notre couchant, comme elle est venue du même Est déjà il y a trois-quart de siècle. Mais le chemin ne fait que s’ouvrir. La marche ne fait que s’entamer. La Longue Marche.
Certes, ce n’est pas le capitalisme en soi qui est en train de tomber, mais c’est la forme la plus sordide, la plus folle et la plus inhumaine de l’ultra-capitalisme qui se fissure ; celui du monde occidental, moribond ; sous direction anglo-saxonne et sioniste ; son arrogance, son totalitarisme, sa dictature sur les peuples, européens en particulier. Sa folie furieuse destructrice, son absence totale de morale, son messianisme mortifère et eugéniste.
Vieille Taupe, encore un effort, pour que tout ça parte en morceaux.
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