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Déchéance d’un souverainiste.

9 avril 2022

Il m’est arrivé plusieurs fois d’évoquer ici le personnage ou le programme politique de François Asselineau. Et je rappelle que je suis l’un de ceux qui ont voté pour lui, ou plus exactement pour son programme en 2017.

Mais dès 2020, j’ai eu des doutes sur ses capacité à rassembler réellement et sur ses talents d’homme faisant de la politique non frelatée. En temps qu’éveilleur des consciences sur l’état du monde, il est bon ; en tant que leader politique, il est zéro. Aucun charisme. Les différents qui ont secoué l’UPR au printemps 2020 m’ont fait comprendre qui était le personnage (peu reluisant) caché derrière ses analyses.

L’époque qui s’ouvrait alors avec l’irruption du covid, ou plus exactement du covidisme dans nos vies, aurait dû voir ce chantre de l’indépendance nationale et de la démocratie émerger du flot de l’avachissement des masses.

Il n’en a malheureusement rien été. Absent, ou quasi absent des manifestations contre le passe sanitaire ou vaccinal, et contre l’anéantissement des libertés (il ne voulait pas défiler avec des « fascistes » disait-il, répétant en cela ce que disait les media à propos dudit populisme et dudit conspirationnisme), il s’est progressivement enfoncé pour ne pas dire engoncé, englué dans la négation de toute pratique politique contestataire, en appelant à des actions du Parlement dans des demandes assurées de ne recevoir aucun écho. Le Parlement étant une entité moribonde. Une nullité politique, une malveillance ou une malfaisance.

Je passe sur ses diverses défections, pour en arriver à aujourd’hui. J’ai donc écouté ses recommandations concernant la manière de faire barrage à macron dès le premier tour. (voir la toute récente vidéo sur YouTube de celui qui a baissé les bras)

Cette écoute fut pour moi assez sidérante. Bien que non surprenante au final, dans sa logique de casser son jouet pour ne le partager avec qui que ce soit. Je me doutais qu’il allait participer à un jeu assez fourbe. Sous l’apparence trompeuse d’une pseudo-objectivité. Et j’étais un peu étonné qu’il n’ait encore rien dit concernant le vote de dimanche. En rappelant tout d’abord que ce personnage a l’ego sur-dimensionné. Et que je ne développe que sur les sujets qu’il a daigné aborder ici dans cette intervention : limitée à la question de l’Europe et de la Démocratie, et encore.

1 – Il se fout d’une union des souverainistes, sauf si c’est lui qui en est le grand et unique chef. L’année dernière encore il en appelait à une candidature souverainiste unique (à peine sous-entendue : la sienne). Il a échoué à se présenter, et en conclut donc que les autres sont tous des fantoches.

La manière dont il a traité « par dessus la jambe » le programme de Dupont Aignan qui réunit le soutien des souverainistes de Debout La France, Les Patriotes et Génération Écologie est assez sidérante. Mais pas du tout étonnante. S’arrêtant uniquement sur une ou deux phrases et en ignorant sciemment tout le reste (par exemple tout ce qui concerne la défense des libertés individuelles, en relation avec ce qui s’est passé avec le covid) qui est révélateur de sa volonté uniquement de dénigrer.

Certes le programme de Dupont-Aignan n’est pas le programme de l’UPR ou des Patriotes tous deux basés sur le rejet de l’Union Européenne, de l’Otan, de l’euro, de l’espace Schengen, etc. Mais c’est une avancée dans le bon sens et un début d’unification des souverainistes.

Il descend Dupont-Aignan et n’évoque surtout pas l’accord entre Debout La France et Les Patriotes, concernant un RIC sur le Frexit après rejet (évidemment attendu) d’un aménagement de l’UE, donc une sortie de l’UE en deux temps (et trois mouvements). Certes absent dans la profession de foi, mais nécessairement connu de lui. Et il s’arrête bien évidemment à ça ; sans autre explication. S’il avait eu quelque intelligence politique, il se serait efforcé de rappeler cet élément qui a scellé le rapprochement entre les deux partis. N’est-ce pas un mensonge par omission, un accommodement de la réalité à ses préjugés ?

2 – Toute une analyse biaisée, partielle et partiale, où Asselineau adapte ce qu’il lit à quelques choix préalables, piochant ici ou là dans les programmes. S’attardant sur les uns, passant vite sur les autres. Parlant « comme à la télé » de « petits candidats » (à ce titre il a été un micro-candidat en 2017).

Pour en arriver finalement à son choix ultime. Pour rejeter au mieux macron, il convient de voter pour l’un des deux candidats arrivés en deux et en trois dans les sondages ! Et qui ne risque pas de faire monter un vote souverainiste !

C’est ce que l’on appelle le « vote utile », celui qui a tenu la France dans la débine depuis Mitterrand ! Aux décennies passées, on disait : « Faire barrage au Front National, au fascisme, front républicain » et je ne sais quoi encore.

On voit où cela nous a mené. Puisque le but conscient (au niveau de l’idéologie politique « anti-fasciste » et « anti-raciste » et « anti-sémite » ; mais aussi au niveau du délabrement économique et moral voulus, entraînant mécaniquement une montée de l’extrême-droite que l’on pouvait manipuler comme on voulait) a justement été d’amener à des configurations de second tour de ce style.

Mais qui sont donc les deux heureux élus des sondages qui dameraient le pion à macron ? Sondages qui ne se trompent guère comme le dit Asselineau. Sauf que l’on peut se demander si l’opinion publique, comme on dit, et les élections ne sont pas un reflet plus ou moins mécanique des sondages. Une subtile manière d’influencer les esprits de chacun.

Eh bien, il s’agit de Le Pon et de Mélenchèn. J’intervertis puisque dans l’esprit d’Asselineau, les deux sont kif-kif- bourricot et pas si mauvais, y compris sur la question souverainiste. Il ne choisit pas entre les deux car « dans l’UPR il a y des gens qui viennent de tous bords ». Asselineau est dans le fond un grand conformiste et politiquement un timoré ; et il ne veut surtout pas perdre ses derniers adhérents.

Pour lui, l’urgence est de virer macron et de « voter utile » dès le premier tour en suivant les sondages. Mais le pire dans tout ça, est qu’il nous dit que les extrêmes se ressemblent un peu et se valent plus ou moins. Soit dit en passant, il faut quand même savoir que l’on a pas entendu Mélenchon et Le Pen critiquer la gestion catastrophique du covid, le passe sanitaire et vaccinal ; et j’ai entendu en particulier Mélenchon se dire partisan d’une « vaccination » obligatoire et que s’il est élu il suivra tout ce que l’OMS décidera, cette organisation noyautée par les mondialistes.

Appeler à voter pour Le Pen ou Mélenchon, est curieux pour un individu comme Asselineau qui s’est toujours (et de plus en plus même) présenté comme un modéré, très respectueux de l’ordre et tout le tintouin. Absolument pas extrémiste et d’extrême-droite, conchiant pour cette fausse raison (car totalement non fondée) une partie des souverainistes, car étant selon lui infréquentables.

Je viens d’évoquer les sondages et les opinions, plus exactement les manipulations d’opinion. Comme quoi, par ailleurs, être pour le Frexit ne sera pas suffisant pour résoudre tous les problèmes de société. On l’a bien vu avec le Brexit qui n’a pas apporté en soi plus de démocratie au Royaume Uni lors de la gestion du covid. Pas plus que le RIC en soi, si les gens sont mal informés et manipulés. D’ailleurs, je note qu’aucun programme n’entend revoir le système des media en France. Problème pourtant central et récurrent comme on le constate chaque jour. Dans ce domaine Poutou à la solution : ne faire que des « bons » RIC. En cela il n’est pas différent de ceux qui nous dirigent (droit dans le mur) depuis une éternité. Et qui se refusent à faire de « mauvais » referenda, ou à les passer à la poubelle quand ils ne sont « pas bons ».

3 – En conclusion, qu’aurait dit Asselineau (je l’entends déjà) si par exemple, au lieu de soutenir Dupont-Aignan, F. Philippot avait soutenu Le Pen (pour qui il votera « à titre personnel » si c’est elle qui arrive seconde, comme il votera « à titre personnel » pour Mélenchon si c’est lui qui arrive second, il l’a déjà annoncé dans les media) ?

Sans doute quelque chose comme : « Le soutien de Philippot est logique, il retourne à la bergerie, j’ai toujours dit que c’était un extrémiste de droite qui a de très mauvaises fréquentations, ce qui m’a empêché de participer à ses rassemblements »… où ce dernier l’a invité et lui aurait laissé la parole, pourtant ! Il faut aussi savoir qu’il a parlé de Philippot comme d’un « escroc politique ». En effet il est lui aussi pour le Frexit, propriété exclusive d’Asselineau. Crime de lèse-majesté !

Asselineau est de très mauvaise foi. D’une mauvaise foi fielleuse. Forme de lâcheté politique. Un pitre en politique. Un pitre politique.

From → divers

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