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« Fais attention, Gérard, fais attention, tu es sur une pente savonneuse ! Aujourd’hui, c’est un petit verre qu’il te faut, mais demain tu en fumeras tout un paquet ! » (d’après Coluche)

2 janvier 2024

E & R a publié, le samedi 30 décembre 2023, un article dont le titre est « Depardieu fout le bordel dans un cinéma français qui n’est qu’un grand bordel. »

Voici ce que j’en ai tiré :

Depuis toujours, du moins depuis que le Théâtre tragique et plus encore comique existe, que les comédiens, comme on dit, existent, ce « milieu » clos a toujours eu très mauvaise réputation et c’est pourquoi, autrefois la profession n’était pas bien vue, et les parents de bonne famille ne souhaitaient surtout pas voir leur fils et encore moins leur fille tenter cette aventure, « honteuse », car on savait bien que ce milieu était sulfureux, et qu’il donnait lieu à toutes les débauches et turpitudes nées de la promiscuité au sein des troupes théâtrales !

Dans cette confusion entre le réel et la fable, où l’argent et le succès éphémère deviennent le seul but de la vie, en dehors de toute éthique. L’amour, la gloire, la beauté, ou pour le dire plus crûment : la prostitution femelle et mâle, la gloire éphémère et la laideur de l’oubli. On sait ce qu’il en fut au temps de Molière, et même bien avant.

Le cinéma, depuis toujours, est sexualisé : il met en scène des acteurs et des actrices qui ont pour fonction de stimuler l’esprit et le corps des spectateurs, et cela explique son succès, depuis un siècle. Ainsi, j’ai le souvenir de jeunes gens qui se mettaient au fond de cinémas passant quelque film érotique ou vaguement porno, pour s’y masturber.

Sur les écrans de cinéma, la norme la plus commune est que les hommes doivent être virils, les femmes féminines, tout en incarnant des modèles supérieurs, quasi de demi-dieux. Les jeunes pubères en particulier, première cible de ce cinéma, joli fonds de commerce, veulent voir des héros musclés, puissants, audacieux, et des femmes sexy, amoureuses, belles. Ulysse et Pénélope !

Les corps sont à consommer, que ce soit imaginairement à travers un écran, ou concrètement hors tournage. C’est pourquoi la prostitution ou le concept de viol consenti (sic) y est reine ou roi ; et une débutante qui veut un (grand) rôle peut difficilement échapper à l’emprise de ces mâles dominants. Il y a bien sûr des exceptions. Et cette religion – l’adoration des icônes en 2D qu’on ne peut même pas toucher – a pris un coup dans l’aile depuis la wokisation d’Hollywood, attaqué par le féminisme et l’homo-sexualisme.

L’homme des Valseuses et de Danton n’est que la matérialisation de la sexualisation extrême du milieu du cinéma, qui fonctionne en vase clos, et qui parfois déborde.

Le problème du cinéma français n’est donc pas Depardieu, mais la consanguinité et le putariat, qui vont d’ailleurs exploser une fois que Depardieu sera à terre : ce chêne qu’on abat cache une bien sale forêt…

Preuve de la politisation du sujet, cet article du Monde d’Ariane Chemin, la balance numéro 1, qui dénonce la droitisation du soutien à l’acteur :

« Ami de Michel Fau et de Jean-Marie Besset, deux personnalités du théâtre français, Yannis Ezziadi vient en réalité de réaliser l’une des plus formidables opérations de séduction de la sphère réactionnaire au sein du monde de la culture, un bastion traditionnellement à gauche. Car cet homme, qui a réuni sur son nom des pointures du cinéma français, du théâtre et du spectacle, comme le réalisateur Bertrand Blier, les actrices Nathalie Baye, Carole Bouquet et Charlotte Rampling, les acteurs Benoît Poelvoorde, Jacques Weber et Pierre Richard, les chanteurs Roberto Alagna, Carla Bruni et Jacques Dutronc, est un proche de Sarah Knafo, la principale conseillère de l’ex-candidat à l’élection présidentielle Éric Zemmour. « Un excellent garçon », commente celle qui est aussi la compagne du polémiste maurrassien. [sic] »

Sous-entendu, la gauche, juste et pure, dénonce les exactions sexistes, tandis que la droite, plus traditionnelle sur les questions hommes/femmes, les défend. On l’aura compris, le viol est de droite, la défense des femmes est de gauche.

Sauf que, dans le milieu du cinéma, hiérarchisé à mort, avec une sélection naturelle féroce, il n’y a de gauche qu’idéologique, et prétexte. Derrière ce vernis pour ignorants, tout y est tyrannique, avec un argent-roi qui achète tout et tous, qui ouvre les portes et les sexes. Le gauchisme, la bien-pensance, c’est le rattrapage moral. Le cinéma français est un grand bordel incestueux, violeur, hypersexuel et pédophile. Et la contre-tribune des gauchistes anti-Ezziadi n’y changera rien…

La prostitution dans le monde du cinéma ne date pas d’hier. C’est Ferdinand Bardamu qui en 1937, dans Bagatelles pour un massacre rappelait qu’« une magnifique réputation de suceuses, de très mignoteuses putains précède les Françaises partout. » Et nous a livré ces morceaux choisis :

« C’était pas possible d’imaginer la consommation de cet homme… Le nombre de mignonnes qui se présentent pour se faire calcer [mettre dans le calcif] rien qu’à la furtive perspective d’un engagement pour Hollywood …ou même un petit rôle d’essai aux environs de Paris… Complètement affriolées ! C’est par douzaines que ça radine ! plus mignonnes les unes que les autres pour sucer la bite du monsieur… et sa chaude-pisse et sa vérole… Et pas des blèches, je vous assure ! rien que des tendrons. !… toutes présentées par leurs familles, et même des pucelles. Rien que des Aryennes et des petites bourgeoises pas faméliques. Rien au-dessus de la « majorité » … […]

Ah ! Don Juan ! quel causeur ! Les mères auraient fait l’impossible peur qu’ils les en[…] davantage, leurs jolies fillettes ! si douées pour les Arts… Il en pouvait plus… Elles le léchaient sur toutes les faces… ses vieilles burnes flasques… Hollywood ! Plus elles étaient « fiancées » plus ça plaisait… Il tenait un petit carnet pour numéroter les pucelages… parfois 25 dans un mois… Il était sadique comme 36 chats de Perse… De temps en temps ça tournait mal, y avait du tabac, des pères, des frères de familles qui se montraient… des petits chantages en perspective… Mais les pachas sont protégés… il avait même, celui-là, tout spécialement, pour son service, un vrai commissaire de police attaché à sa personne pour le dépêtrer.. quand ça fumait un peu fort… La police intervenait. On réveillait même la nuit le Préfet dans sa Préfecture pour qu’il donne des ordres… pour qu’on lui ramène ses mignonnes, quand elles se faisaient la valise… absolument comme sous Louis XV… »

Dans les années d’après-guerre, Montand, commencera lui dans le mannequinat pour hommes, pour être poli. Delon ne sera pas en reste, avec Visconti. Pour la Moreau, ce sera les femmes, dont une riche Américaine, et ainsi de suite. Bardot elle-même commencera avec Vadim, tandis que Deneuve réalisait ses fantasmes bunuéliens…

On vous le donne en mille : les dénonciations des unes et des autres sur Depardieu, sonnent le glas du cinéma français. Ce qui va en sortir rejaillira sur toute la dite gauche culturelle, qui est déjà mal en point, économiquement et idéologiquement. On assiste en direct à l’effondrement d’un système qui, croyant se purifier de ses mauvais éléments – qui lui sont constitutifs –, est en train de se suicider.

La boîte de Pandore est ouverte. Gégé, à son corps défendant, va faire tomber tout l’édifice.

From → divers

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