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À PROPOS DE L’ASSASSINAT DE VLADLEN TATARSKI

4 avril 2023

Après l’assassinat terroriste l’an dernier de Daria Douguina, voici un autre assassinat terroriste qui fait la « une » de l’information en Russie.

De sources bien informées, et comme pour l’assassinat de Daria Douguina, les commanditaires désignés sont rien de moins que la Direction principale du renseignement du ministère ukrainien de la Défense (ou GUR). Dont les principaux responsables sont Kirill Boudanov, chef du renseignement militaire, le lieutenant-colonel Ivan Kissilev Ivan, engagé dans des opérations psychologiques et d’information (sic) et lieutenant-colonel Viatcheslav Jdanov.

Ce qui devient dans une déclaration du groupe de réflexion (resic) américain pour l’étude de la guerre (ISW) : « Le meurtre de Tatarsky peut être la preuve d’une escalade des conflits internes en Russie avec la participation du PMC Wagner ». Les pitres !

Second point commun : le rôle extrême joué par des femmes.

La personne qui vient d’être assassinée avant-hier à Saint-Pétersbourg était un correspondant de guerre et également blogueur suivi par 500.000 personnes environ, bien engagé dans la défense de l’Opération spéciale en Ukraine, d’une quarantaine d’années connu sous le nom de Vladlen Tatarski, Maxime Fomine de son véritable nom.

Celui-ci est mort dans une soirée patriote organisée à son honneur dans un café de Saint-Pétersbourg, sur le quai Universitetskaya, après qu’il eut reçu comme cadeau, des mains d’une femme qui jouait le double jeu, une statuette, une figurine piégée contenant dit-on, et d’après l’explosion qui a suivi, l’équivalent de 200 grammes de TNT.

Aux dernières nouvelles, en plus du récipiendaire de la soirée qui est mort, et semble-t-il d’une seconde personne décédée, ce sont plus d’une trentaine de personnes qui ont été blessées, dont une dizaine très sérieusement.

Cette jeune femme est une certaine Daria Trepova, qui s’était fait connaître déjà de Vladlen Tatarski, avec qui elle correspondait et qui avait déjà assisté à des événements en sa présence ; mais dont lui ignorait qu’elle avait été condamnée à dix jours de prison pour avoir participé à une action publique de soutien au régime bandériste de Kiev, près de la gare de Gostiny Dvor à Saint-Pétersbourg, au tout début de la guerre, en février 2022.

Au début de la soirée, après qu’elle lui eut remis cette statuette, il lui demande de s’asseoir à côté de lui. Elle répond qu’elle est timide, mais elle s’installe à côté. Puis juste avant l’explosion, sur ce que l’on peut voir (cf. la troisième vidéo, ci-dessous), elle fait un geste de recul avec ses mains. Toujours est-il qu’elle, n’a rien eu, et qu’elle a quitté rapidement les lieux.

Une vidéo juste avant l’explosion :

https://t.me/donbassinsider/34223

Et deux vidéos de l’explosion :

https://t.me/kopylovakatya/2300

https://t.me/donbassinsider/34280

Il faut dire que dans sa fuite, elle avait préservé ses arrières, sauf que de nos jours avec toutes les caméras de surveillance qui peuvent exister en ville, et les photos et vidéos de la soirée, la police n’a pas eu de mal à la suivre à la trace.

La vidéo surveillance de la ville a permis de voir Daria Trepova quitter le café quelques minutes après l’explosion et se diriger vers la station de métro Vasileostrovskaya.

Après avoir changé d’apparence physique dans un appartement qu’elle avait loué dernièrement à cinq minutes du café, elle s’est rendue dans l’appartement d’un ami de son mari.

Les mêmes caméras de surveillance de la ville, ont permis à la police de la repérer et de l’arrêter dès 23h, dans cet appartement situé à une heure de route du lieu de l’attentat, à 20 km, dans le quartier historique du Parnasse. Entre temps, ils l’ont laissé contacter des complices qui ont été l’objet d’interventions séparées.

Quand elle a été arrêtée, en compagnie du locataire de l’appartement qui était apparemment terrifié, elle se serait mise à rire déclarant qu’il s’agissait d’un complot contre elle, qu’elle avait été manipulée et qu’elle pensait simplement que l’objet qui a explosé contenait uniquement un système électronique de surveillance. Est-ce vrai, est-ce faux, on ne sait.

Enfin, ce qui est sûr est que sa fuite d’une manière ou d’une autre, avec ou sans explosion, avait été préméditée ; et que tout avait été bien préparé et planifié. Ce qui semble également établi est qu’elle possédait des billets de voyage pour fuir ensuite en Ouzbékistan.

L’enquête a permis d’établir qu’elle avait été contactée, pour ne pas dire recrutée par le journaliste Roman Popkov, qui lui a d’abord enseigné le journalisme, paraît-il, puis lui a demandé de remplir une mission de reconnaissance qui s’est terminée comme on le voit.

Ce Roman Popkov était le chef de la branche moscovite du Parti national-bolchevique, le parti d’Alexandre Douguine, alors farouchement anti-américain. À ne pas confondre avec le Parti communiste de la fédération de Russie.

Ce Parti national-bolchevique a été fondé en 1993 par Douguine avant que ce dernier ne le quitte pour fonder le Parti Eurasie, et que le Parti national-bolchévique ne vire plus ou moins pro-occidental et anti-Poutine, et ne soit déclaré extrémiste (suite à certaines violences armées entre membres eux-mêmes) et interdit en 2007.

En 2008 Popkov a été condamné à deux ans et trois mois de prison. En 2020, il s’est retrouvé dans un centre de détention provisoire en Biélorussie pendant 15 jours pour avoir participé à une manifestation non autorisée. Et il semble établit que ce Popkov, dont je ne sais s’il a été arrêté ou est en fuite, où se trouve ailleurs qu’en Russie, serait un agent du SBU (la sûreté de l’État ukrainienne).

On sait par ailleurs que le mari de Daria Trepova, Dmitry Rylov, se cache à l’étranger pour échapper à la mobilisation. Il est membre du Parti libertarian/libéral, l’un des signataires du mouvement « Liberté à Navalny » qui participe au dénommé système du « Vote Intelligent ».

Le « Vote Intelligent » (Умное голосование en russe, smart voting en anglais) proposé par les partisans de Navalny au sein de la « Fondation anti-corruption » que soutient Daria Trepova, qui consiste à favoriser l’élection de n’importe quel candidat aux élections fédérales ou régionales à l’exclusion des candidats du parti Russie Unie de Poutine. Si l’on veut une sorte d’équivalent français, c’est comme ceux qui ont appelé à voter pour « Tout sauf macron ».

Dmitry Rylov avait été arrêté en compagnie de sa femme lors du rassemblement anti-guerre, ou plus exactement pro-kiévien, le 25 février de l’année dernière. On a également appris que sa femme s’intéressait aux actualités LGBT et aux sites sur l’alcoolisme et la toxicomanie.

Selon diverses sources, cette dernière a pris connaissance de l’événement public organisé par Vladlen Tatarsky, est arrivée à Saint-Pétersbourg en provenance de Moscou fin mars et a loué un appartement non loin du café.

Peu de temps avant, elle a confié à ses amis qu’elle avait trouvé un travail, prétendument pour des journalistes ukrainiens, qui la rémunéraient et lui envoyaient des colis avec remise en main propre. Ou plutôt de main en main. C’est ainsi que l’un d’eux contenait la boîte avec la statuette piégée.

Entrée de Daria Trepova avec son « cadeau empoisonné » dans le café :

https://t.me/donbassinsider/34235

Selon les enquêteurs, cette opération terroriste contre Vladlen Tatarsky a été préparée à l’avance et soigneusement planifiée. Plusieurs personnes y ont participé, des rôles leur ont été attribués. L’identification des individus impliqués et le chemin suivi par le colis contenant l’explosif sont en cours d’étude.

*

D’Erwan Castel

De plusieurs sources sur telegram

Le terrorisme bandériste agit généralement systématiquement de cette manière. Toutes ses victimes ou presque sont attaquées par explosif.

Aleksey Mozgovoy est un cas particulier puisqu’il y a des zones d’ombres autour de son décès en raison de ses activités annexes, cependant une bombe a d’abord explosé en bordure de route avant qu’un groupe ne prenne d’assaut sa voiture,

Arsen Pavlov (Motorola) : une bombe dans l’ascenseur de son immeuble activée à distance,

Mikhail Tolstykh (Givi) : un ou plusieurs Shmel [ou chmel, bourdon, roquette thermique] tirés dans son bureau ou actionnés à distance,

Alexander Zakharchenko : une bombe dans un café, activée à distance,

Daria Dougina : une bombe sous sa voiture, activée à distance,

De très nombreux attentats contre des personnalités médiatiques, politiques ou des chefs de police ont lieu de la même manière : bombe actionnée à distance, cachée sous la voiture ou dans la boîte aux lettres généralement,

Le Pont de Crimée : bombe dans un camion, probablement actionnée à distance ou peut-être en atteignant un point GPS.
Etc.

C’est la signature de Bandera.

Ses cibles sont toujours symboliques.

Journalistes très populaires, politiciens très populaires, chefs militaires populaires, objets de grande importance symbolique (Pont de Crimée) ; et pour les zones de moindre importance (Melitopol, Berdyansk etc) il s’attaque aux personnes populaires à l’échelle locale : maire, ancien maire, chef de police, chef d’entreprise d’importance locale.

A cela s’ajoutent, contre les anonymes vivant près des lignes de front, des tirs sporadiques d’artillerie, de lanceurs de roquettes multiples, de mines antipersonnel répandues dans des zones d’habitation par LRM ou artillerie, de missiles balistiques Toshka-U et autres, de missiles Himars, de drones kamikazes etc.

Voilà la signature et la description du terrorisme bandériste.

A l’intérieur même des territoires qu’il contrôle, c’est autre chose. C’est la terreur contre la population non bandériste. Mais je connais moins la vie dans les zones terroristes. Comme en Syrie, je ne m’intéresse pas énormément à ce qu’il se passe dans ces zones. Je sais que c’était terrible pour ceux qui n’avaient pas pu fuir. Les terroristes laissaient parfois partir temporairement un syrien, en échange d’argent et d’un otage. Et en cas de non retour, vous imaginez ce qui arrivait à l’otage. Je ne sais pas comment cela a évolué, on n’a pas eu de mise à jour à ce sujet. Mais généralement, la population avait fui rapidement les zones contrôlées par les terroristes, car il n’y avait plus le nécessaire pour y vivre.

En Ukraine, c’est différent. Au début, la Russie essayait de faire comprendre que les non bandéristes devaient fuir le pays, venir chez elle, mais ça n’a pas marché à grande échelle. Même à Boutcha et Koupyansk, ça n’a pas marché, les gens pro-russes ont voulu rester et ont été massacrés par les miliciens bandéristes après le retrait russe. A Kherson-ouest, ça a mieux fonctionné. J’espère qu’à Kherson-Est et Zaporozhye, ou ailleurs, si cela devait se renouveler, chacun partira à l’avance.

From → divers

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