Ô SOLITUDE
Henry Purcell.
1685-1686
Rosemary Standley et Dom La Nena
Le texte est une partie d’une traduction de la poétesse anglaise Katherine Philips du poème La Solitude de Marc-Antoine Girard de Saint-Amant de 1617.
*
O Solitude
O solitude, my sweetest choice!
Places devoted to the night,
Remote from tumult and from noise,
How ye my restless thoughts delight!
O solitude, my sweetest choice!
O heav’ns! what content is mine
To see these trees, which have appear’d
From the nativity of time,
And which all ages have rever’d,
To look today as fresh and green
As when their beauties first were seen.
O, how agreeable a sight
These hanging mountains do appear,
Which th’ unhappy would invite
To finish all their sorrows here,
When their hard fate makes them endure
Such woes as only death can cure.
O, how I solitude adore!
That element of noblest wit,
Where I have learnt Apollo’s lore,
Without the pains to study it.
For thy sake I in love am grown
With what thy fancy does pursue;
But when I think upon my own,
I hate it for that reason too,
Because it needs must hinder me
From seeing and from serving thee.
O solitude, O how I solitude adore!
*
Traduction approximative du texte anglais :
Ô Solitude
Ô solitude, mon choix le plus doux !
Des lieux consacrés à la nuit,
Loin du tumulte et du bruit,
Comme mes pensées agitées se délectent !
Ô solitude, mon choix le plus doux !
Ô ciel ! quel contenu est le mien
Pour voir ces arbres, qui sont apparus
Depuis la nativité des temps,
Et que tous les âges ont vénéré,
Pour avoir l’air frais et vert aujourd’hui
Comme lorsque leurs beautés ont été vues pour la première fois.
O, comme un spectacle agréable
Apparaissent ces montagnes suspendues,
Que le malheureux inviterait
Pour finir tous ses chagrins ici,
Quand son dur destin lui fait endurer
Des maux que seule la mort peut guérir.
O que j’adore la solitude !
Cet élément de l’esprit le plus noble,
Où j’ai appris la tradition d’Apollon,
Sans la peine de l’étudier.
A cause de toi j’ai grandi dans l’amour
Par lequel ta fantaisie se poursuit ;
Mais quand je pense à moi-même,
Je le déteste aussi pour cette raison,
Parce que ça doit me gêner
De te voir et de te servir.
Ô solitude, ô que j’adore la solitude !
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