réflexion du jour
Il ne faut pas confondre l’aplati ou l’apathie avec l’empathie ou la patrie ; comme il ne faut pas confondre la morve, du cheval ou de l’humain, avec l’amorphe ou la mort. Ou la morgue… du moins quand elle est juste suffisance.
Autrement dit, il ne faut pas confondre l’humeur visqueuse ou mauvaise humeur avec l’humour qui nous est revenu de l’ancien-français par les Rosbeefs. Après un passage sous diverses formes sémantiques et graphiques anglo-normandes telles que : humeure, humour, humur, humure ; umor, umour ; umur, umure ; hemur ; homur…
Alors que l’humeur (féminine) dans le sens de la bonne humeur, de l’humeur joyeuse ou mordante, qui se disait encore en ces sens vers les XVIIe et XVIIIe siècles a été remplacée par l’humour anglais (masculin en français). Du moins par l’acception anglaise de ce mot qui s’est substituée, pour ce sens particulier, au mot français humeur.
Cf. Corneille : « Cet homme a de l’humeur. C’est un vieux domestique, / Qui, comme vous voyez, n’est pas mélancolique. » (La Suite du Menteur).
Mais il en fut de l’humeur un peu comme du heur. On n’a plus que bonheur ou malheur et l’heur tout court ne se maintient que dans de rares expressions qui ont encore l’heur de nous plaire.
Tandis que l’humeur ne peut-être que bonne ou mauvaise, ou joyeuse ; et que l’humeur en soi est redevenue neutre ou … est restée physique depuis au moins les humeurs peccantes.
Il en va ainsi des mots. Quand humour rime avec amour. Et quand « dans le temps », il y a bien longtemps, humeur rimait avec ameur. Mais c’était avant que l’ameur du pays d’oïl, qui au début du XVe avait fini par désigner le simple rut, ne soit supplanté par l’amour courtois des troubadours du pays d’oc.
Autrefois un humoriste était un homme d’humeur hargneuse ou capricieuse. Quand l’humorosité ne qualifiait pas une humeur morose, mais la qualité de ce qui est humide.
Le petit lexicographe.
Commentaires fermés