Pour commencer l’année sur quelques notes d’espoir lucide (sic) et de transcendance des morts, du moins de certains d’entre eux :
Les paroles sont de feu Jean-Roger Caussimon, un très bon parolier et même poète, la grave et posée mais aussi lyrique mélodie de feu Léo Ferré et l’interprétation (à mon avis la meilleure de toutes celles que je connaisse) de feue la canadienne Renée Claude.
Cette version présente, par rapport à la forme habituelle, un vers modifié qui m’a donné beaucoup de souci de compréhension et qui a retardé sa copie ici sur ce blog, tant que je ne pouvais pas en donner une explication logique.
Les paroles courantes disent : « Il semble que la Mort soit la sœur de l’Amour. » Mais je ne sais pourquoi Renée Claude a trouvé bon de chanter quelque chose de moins tranché à la place (du moins de ce que j’en comprends) : « Il semble que la Mort vienne à ceux de l’Amour ».
Juste avant, le poème dit : La Mort … / Je la chante et dès lors, miracle des voyelles / … ». On s’attendrait donc à un « celles » boiteux (« cell’s ») et non pas à un « ceux » dans la suite du propos.
En fait, il faut remonter au tout début de la chanson quand il est dit : « Le mot seul jette un froid aussitôt qu’il est dit » pour comprendre que « ceux » est mis là pour « mots » et non pas pour « voyelles ».
Cette interprétation a également une curieuse manière de rendre certaines basses du piano, par un certain jeu de pédale(s) sans doute, qui en font des notes très métalliques, déchirées, criardes, quasi dissonantes, presque « ratées ». Pour titiller l’esprit qui pourrait s’endormir face à une mélodie « toute ronde ». Et bien nous rappeler que c’est de la Mort dont il s’agit ici, quand même.
Enfin un vers : « Près du soldat blessé dans la boue des rizières » nous date l’époque de sa rédaction : la guerre du Vietnam, ou plus probablement encore la même guerre quand elle mettait en jeu la France coloniale sous le nom de guerre d’Indochine.
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