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RIQUIQUI ET ROUDOUDOU

25 décembre 2022

Quand j’étais à l’école maternelle puis primaire, du moins en CP et CE1, j’ai le souvenir que nos maîtresses nous donnaient quelquefois des « bons points », lorsque nous avions fait ce qu’il convenait de faire dans nos devoirs ou dans la discipline, le soin.

Avec plusieurs « bons points » on pouvait obtenir une grande image, mais je n’ai pas le souvenir d’en avoir jamais obtenu.

Dans ma tête j’avais l’expression : « Riquiqui et Roudoudou », et je pensais, depuis le temps, que Riquiqui était le personnage mi-homme mi-bête le plus mince des deux, vu son nom, et que Roudoudou était également le personnage mi-homme mi-bête le plus rond des deux, à cause également de son nom qui fait plus enflé.

Aujourd’hui même on m’a évoqué un Roudoudou qui est tout autre chose, un personnage qui apporte le sommeil de la saga des Pokémons.

J’ai été rechercher mes Riquiqui et Roudoudou anciens sur Internet et j’ai vu que j’avais tout faux, ou presque : Roudoudou, le plus mince des deux, est un petit cabri et Riquiqui, le plus rond des deux, est un petit ourson. Deux personnages illustrés, le premier par José Cabrero Arnal et le second par René Moreu, pour les périodiques pour enfants des éditions Vaillant.

Dans un genre un peu différent de collection, j’ai le souvenir que l’on récupérait également les DH des Carambars (du caramel en barre) que l’on achetait dans les boulangeries ou chez les marchands de journaux. Il en fallait plusieurs centaines pour obtenir un ballon, ou quelque chose de ce genre. Je n’ai jamais eu le courage d’en recueillir autant.

Je ne suis pas sûr qu’à l’époque il existât des carambars qui fussent à divers parfums, ou qui présentassent des devinettes ou des blagues à l’intérieur des papiers qui les enveloppaient.

Pourquoi DH ? Tout simplement parce l’entreprise qui a lancé ce genre de bonbon avec autant de succès était l’entreprise Chocolat Deslespaul-Havez.

Je pourrais vous parler encore des petits caramels à un centime, de la poudre de coco (si je me souviens bien du nom) du réglisse en bande arrondie ou en petite boîte, des coquilles que l’on mettait des heures à sucer, ou encore des têtes de nègres. C’était le nom donné à un petit bonbon tout noir représentant une tête, dont je ne saurais plus dire à quel parfum il était.

Il paraît que les derniers propriétaires de la marque aurait arrêté de le produire parce que « tête de nègre » serait raciste ! Moi, je pense que s’ils avaient été intelligents, ils auraient fait en plus des « têtes de nègres », des « têtes de blancos », au lait, comme ça tout le monde aurait été content.

Et les mots auraient pu continuer à vivre leur bonne vie. Quand j’étais encore jeune je n’ai jamais entendu parler de « black » pour désigner quelqu’un de noir ou de métis, ou plus exactement le « black » c’était ce que les pêcheurs en eau douce ou en mer mettaient sur la coque de leur bateau pour les retaper, les renforcer et aider à leur calfatage. Autre nom du coaltar ou du goudron.

Je n’ai même jamais entendu le mot « Noir » si ce n’est à l’école. Dans la bouche des adultes, le mot habituel était « Nègre ». Et je pense qu’il faut être assez tordu pour prétendre que « Nègre » soit un gros mot. Le traître des Nègres était tordue, mais ça c’est autre chose, et elle ne devait rien du tout au petit peuple ; les premiers à en bénéficier furent la bourgeoisie, dont les descendants nous font aujourd’hui des leçons de morale pour tout et, surtout, pour rien.

Le fait de défendre ou de promouvoir les cultures, valeurs et vertus des Noirs (d’Afrique en particulier, car il y a des Noirs en Inde ou dans le Pacifique par exemple) ne se nomme pas la « blackitude » ou la « noiritude » mais tout simplement la « négritude ». Et celui qui a créé ce néologisme (à partir du latin : niger, nigra, nigrum ; noir) est un Noir, plus précisément un métis martiniquais, l’homme politique et poète : Aimé Césaire.Terme qui a été popularisé par cet autre Noir, Léopold Sédar Senghor, de l’Académie française, poète également et premier président de la République du Sénégal.

Quant au mot « négresse » je n’ai pendant très longtemps connu et entendu ce mot que pour désigner, au pluriel (« des négresses ») la petite betterave rouge que l’on achète précuite.

Je ne sais pas si ce mot est « autorisé » par la société qui fabrique le Scrabble, d’ailleurs, je m’en contrefiche.

PS plus haut Roudoudou porte un sac sur ses épaules, mais je peux dire qu’à mon époque, il ne s’agissait pas d’un cartable, aucun d’entre nous ne portait son cartable (sa vache, comme on disait au collège puis au lycée) autrement qu’à la main, droite en général, ce qui nous faisait tous pencher l’épaule et le bras du même côté.

Le petit lexicographe.

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