QUELQUES ARTICLES À PROPOS DES SABOTAGES DE LA BALTIQUE ET DE LEURS CONSÉQUENCES
I
Pourquoi la Russie « tente » l’Europe avec la réparation des conduites Nord Stream
Réseau International , 4 octobre 2022
source : Reporter
L’attaque terroriste contre les deux branches du gazoduc Nord Stream a causé d’énormes dégâts au gazoduc, mais n’a pas complètement détruit l’infrastructure. Celui qui a mené cette attaque flagrante s’est assuré que les dégâts étaient insolubles. Mais une proposition inattendue est venue des dirigeants russes pour réparer les pipelines, bien sûr, à leurs propres frais. Cela a été officiellement annoncé par le vice-Premier ministre russe Alexander Novak.
« Oui, cela prend du temps et de nombreuses ressources, y compris financières. Mais je pense que des opportunités appropriées seront trouvées », dit Novak.
En Occident, à l’heure actuelle, il y a des appels contre-productifs et des accusations contre la Russie pour ce qui s’est passé, ainsi que de faux appels à « enquêter sur le sabotage » (les russophobes ont délibérément choisi un mot ambigu). Cependant, dans le contexte de la prochaine crise du gaz au printemps prochain, et elle est prédéterminée par toutes les circonstances qui prévalent sans exception, la proposition de Moscou est très pragmatique, pragmatique et prometteuse. Il est basé sur des faits bien connus.
Premièrement, malgré les déclarations grandiloquentes, tout le monde en Europe sait presque avec certitude qui est derrière les attentats terroristes contre les pipelines de la Baltique. Le but d’une telle barbarie est, bien sûr, également connu : l’Europe n’aurait même pas dû penser à permettre l’approvisionnement par des « flux » (au plus fort de la crise, la probabilité que cela passe à 100%), ce qui était « garanti » en sapant les deux lignes.
Ainsi, deuxièmement, en supposant conscient du premier point et en proposant de prendre en charge les frais généraux, ce qui est doublement bénéfique pour l’Europe, le gouvernement russe propose un accord à l’UE, donnant un signal clair pour la formation d’une position anti-américaine en L’Europe, qui – le moment est venu – doit décider, soit d’agir aux côtés des terroristes internationaux des États-Unis, qui ont mis en danger tout le continent au nom de leurs propres intérêts, soit d’agir avec sagesse, en choisissant leurs propres intérêts.
En ce sens, la coopération gazière, avec laquelle la Russie « séduit » l’Europe, sert de voie voilée pour inviter aux négociations et reformater « l’axe de la coalition ». De plus, en retour, il est proposé de fournir les matières premières les plus importantes pour rendre à l’Europe ce niveau de vie et d’activité commerciale devenu familier au fil des ans.
***
II
Sabotage des Nord Stream: Moscou met l’Europe en garde contre de graves conséquences
© Sputnik, 05.10.2022. Dmitri Leltchouk
Mettant en évidence un lien entre les explosions des Nord Stream et celle survenue il y a une trentaine d’années sur un oléoduc au Nicaragua, Moscou a averti l’Europe de graves séquelles du récent sabotage.
La partie russe a mis l’Europe en garde contre les effets néfastes que pourraient produire les explosions des Nord Stream « sur la population européenne ».
« Je voudrais attirer une attention particulière sur les menaces qui pèsent sur la sécurité du transport par pipeline », a averti le secrétaire du Conseil de sécurité de Russie, Nikolaï Patrouchev en déplacement à Sébastopol, en Crimée.
Réitérant l’idée qu’il s’agissait d’un acte de terrorisme international, dont les États-Unis seraient le bénéficiaire, M.Patrouchev a souligné que « ses conséquences peuvent être importantes pour la population de l’Europe ».
Foyers de tensions
En outre, M.Patrouchev a jugé que, « préoccupés par la peur de perdre leur hégémonie », Washington et Londres « tentent d’attiser de nouveaux conflits, notamment le long des frontières des puissances nucléaires, comme la Russie et la Chine ».
« La politique égoïste du tandem anglo-américain crée de nombreux foyers de tensions dans diverses régions, met de nombreux pays et peuples au bord de la survie », a estimé le secrétaire du Conseil de sécurité russe.
Une attaque similaire de 1983
Il a d’ailleurs comparé l’explosion d’un oléoduc au Nicaragua en 1983 au sabotage des Nord Stream.
« À l’époque, les saboteurs recrutés par la CIA ont perpétré des attaques contre le Nicaragua, qui ont entre autres conduit à l’explosion d’un oléoduc dans un port », s’est-il souvenu.
A l’époque, la Cour internationale de justice a examiné la demande des autorités nicaraguayennes et a confirmé les violations directes des obligations assumées par les États-Unis.
La partie russe à l’écart de l’enquête
Des enquêtes en lien avec les explosions ayant endommagé les deux gazoducs des Nord Stream ont déjà été lancées au Danemark et en Suède. Or, Moscou déplore que ni l’opérateur des installations, ni Gazprom n’y ont été admis.
« Nous estimons qu’une telle enquête doit être menée de manière objective, avec la participation de spécialistes russes, afin d’avoir une image objective de ce qui s’est passé », a souligné le vice-Premier ministre russe, Alexandre Novak.
***
III
(jpf) Notules
Il faut rappeler que les gazoducs Nord Stream 1 et 2 n’appartiennent pas uniquement à la Russie. Ils sont en co-propriété. Leur sabotage est un acte de guerre contre la Russie (qui en détient 51%), l’Allemagne (31%), mais aussi les Pays-Bas (9%) et la France (9%, par Engie).
D’autre part, aux dernières nouvelles, l’un des quatre « tuyaux » des gazoducs (chaque gazoduc comporte deux tuyaux) n’a apparemment pas été touché, et la Russie se propose de continuer à livrer du gaz par celui-ci.
Tout en sachant d’autre part que l’Otan empêche, depuis l’Opération spéciale ukrainienne, la reprise d’activité de Nord Stream I qui a été arrêté pour révision et remise en état. L’Otan retenant le matériel nécessaire à sa bonne remise en marche.
Et tout en rappelant également qu’il existe un gazoduc qui passe par l’Ukraine. Et enfin que le gazoduc qui passe par la Turquie est actuellement indisponible, en réparation dit-on (sauf erreur, celui-là alimente en particulier l’Italie, mais l’Italie (et l’Espagne) sont également branchées sur des gazoducs transméditerranéens.
Et tout en connaissant l’hystérie délirante des pantins qui « dirigent » l’Union Européenne et sont les traîtres et collabos de l’impérialisme anglo-saxon. On se demande quand ils vont réagir ! Réagir d’une manière sensée et raisonnable, j’entends.
Le « tuyau » encore valide et non percé est celui du tout nouveau Nord Stream II.
*
Florian Philippot :
Le commissaire européen Thierry Breton dit ce matin sur BFM qu’il veut une enquête sur NordStream « sans Russes », qu’il a « beaucoup plus confiance dans des enquêteurs européens/américains »😂
En effet, ces derniers sauront désigner le « bon » coupable et innocenter le vrai !
***
IV
Nord Stream : la diplomatie russe propose d’enquêter sur les fuites en partenariat avec l’Allemagne
RT France, le 5 oct. 2022
Avec l’objectif revendiqué d’éclaircir les facteurs ayant causé les fuites récemment constatées sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en Baltique, Moscou plaide en faveur d’investigations avec la participation de Moscou et de Berlin.
Afin d’identifier l’origine des multiples fuites récemment constatées sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine, a prôné ce 5 octobre l’ouverture d’une enquête incluant la participation conjointe de la Russie et de l’Allemagne.
«Il s’agit d’un acte de sabotage […]. Une enquête est nécessaire. Naturellement, il devrait y avoir une enquête avec la participation de la Russie, mais il serait probablement important de faire participer l’Allemagne à cette enquête, puisque le gaz était transporté d’abord vers l’Allemagne – il était transporté en Europe en général, mais en Allemagne en premier lieu», a en effet déclaré, en conférence de presse, le haut responsable russe, ici cité par l’agence TASS.
Vers une enquête internationale approfondie avec une participation russe ? Sergueï Verchinine estime que pour cette fois l’enquête ne pourra pas être évitée d’autant plus que les participants à la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, convoquée à l’initiative de la Fédération de Russie le 30 septembre, se sont prononcés à l’unanimité pour sa conduite.
«Nous soutenons cela et sommes pour une enquête, mais elle doit être approfondie, objective et avec la participation de la Russie», a souligné le haut responsable.
Pour l’heure, l’identité des responsables des sabotages des deux gazoducs n’a pas été établie. [sic] L’Allemagne, le Danemark et la Suède ont de leur côté récemment annoncé le lancement d’une enquête conjointe, sans désigner de pays coupable à ce stade. [resic]
Moscou appelle également à faire la lumière sur l’identité des auteurs de l’incident, avant de se prononcer sur la possibilité de réparer les infrastructures. Evoquant la théorie, en vogue dans certains médias mainstream occidentaux, selon laquelle les Russes auraient saboté leurs propres infrastructures, Moscou a balayé un narratif «absurde» et rappelé les importantes pertes économiques que lui a fait subir l’incident.
Ainsi que l’a rapporté l’agence TASS le 30 septembre, les renseignements russes ont expliqué détenir des éléments appuyant la thèse d’une implication occidentale dans les dommages causés aux gazoducs Nord Stream qui, selon un rapport de l’ONU, ont été déclenchés par une charge explosive de grande envergure.
***
V
Le Terrorisme des Pipelines est le 11 septembre des Années Folles
par Pepe Escobar.
source : Press TV traduction Réseau International, le 5 octobre 2022
Il ne fait aucun doute que les historiens impartiaux classeront le discours du président russe Vladimir Poutine sur le retour des oursons – Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijia – le 30 septembre comme un point d’inflexion marquant des Années Folles.
L’honnêteté et la clarté sous-jacentes reflètent le discours qu’il a prononcé lors de la Conférence sur la sécurité de Munich en 2007, mais cette fois-ci transcendant largement les pièges du nouveau grand jeu géopolitique.
Il s’agissait d’un discours adressé au Sud global collectif. Dans un passage clé, Poutine a fait remarquer que « le monde est entré dans une période de transformations révolutionnaires, qui sont fondamentales par nature. De nouveaux centres de développement sont en train de se former, ils représentent la majorité ».
En faisant le lien direct entre multipolarité et renforcement de la souveraineté, il est allé jusqu’à évoquer l’émergence d’un nouveau mouvement anticolonial, version turbo du Mouvement des non-alignés des années 1960 :
« Nous avons beaucoup de personnes partageant les mêmes idées dans le monde entier, y compris en Europe et aux États-Unis, et nous sentons et voyons leur soutien. Un mouvement libérateur et anticolonial contre l’hégémonie unipolaire se développe déjà dans divers pays et sociétés. Sa subjectivité ne fera que croître. C’est cette force qui déterminera la future réalité géopolitique ».
Pourtant, la clôture du discours était entièrement consacrée à la transcendance – sur un ton spirituel. Le dernier paragraphe complet commence par « Derrière ces mots se cache un choix spirituel glorieux ».
Le post-post-modernisme commence avec ce discours. Il doit être lu avec la plus grande attention afin que ses innombrables implications puissent être saisies. Et c’est exactement ce que l’Occident ne permettra jamais de faire, avec un panier d’adjectifs dévalorisants.
Le discours est une carte routière concise qui explique comment nous en sommes arrivés à ce carrefour historique incandescent – où, pour aller au-delà de Gramsci, l’ordre ancien refuse de reconnaître sa mort tandis que le nouvel ordre est inexorablement en train de naître.
Il n’y a pas de retour en arrière possible. La principale conséquence d’un fait largement documenté – « une guerre hybride est menée contre la Russie parce qu’elle s’oppose à l’ordre mondial néocolonial » – est que la Russie se prépare à une collision totale avec l’Empire du mensonge.
Aux côtés des grandes puissances eurasiennes que sont la Chine et l’Iran. Dans ce cas, les vassaux impériaux sont au mieux des dommages collatéraux.
En outre, il est assez révélateur que le discours de Poutine ait suivi le discours du ministre indien des affaires étrangères, le Dr S. Jaishankar, soulignant le « pillage de l’Inde par la puissance coloniale » à l’Assemblée générale des Nations unies.
Le discours de Poutine et la détermination de la Russie à mener la guerre – hybride et autre – contre l’Occident collectif ont permis de dresser la macro-image.
L’image micro concerne la balançoire sur les champs de bataille en Ukraine, et même l’explosion des pipelines Nord Stream [1] et Nord Stream 2 : une manœuvre désespérée, quelques jours avant le résultat des référendums et leur reconnaissance officielle le 30 septembre.
Où est Oussama quand on a besoin de lui ?
Alors que les hypothèses de travail tourbillonnent sur la façon dont l’acte a été commis, certaines choses sont claires.
La Russie n’avait absolument aucune raison de détruire des milliards de dollars de l’infrastructure énergétique de Gazprom : elle pouvait toujours s’en servir comme levier, et elle pouvait tout simplement la fermer – comme elle l’a fait, à cause de la démence des sanctions – et réacheminer le gaz vers des clients asiatiques.
Une Maison-Blanche « dirigée » par un lecteur de téléprompteur sénile, embourbé dans un vide politico-économique noir, était très certainement désemparée.
Le principal suspect est une faction dévoyée de la sécurité nationale et du département d’État, qui fait partie de ce que l’on appelle dans le Beltway [dans le périphérique ? à la périphérie ?] le Blob [« la mélasse » ? Au sens propre, « blob » est un mot anglais qui peut désigner une goutte d’un liquide épais, une tache, ou une zone informe ou floue]. Appelez-les Straussiens ou fanatiques néocons, ce sont les acteurs qui mènent une « politique » étrangère américaine dont le principe central est la destruction de la Russie – avec les « alliés » européens comme dommages collatéraux.
Une conséquence inévitable – et certainement imprévue – est que dans ce nouveau rebondissement de la guerre des couloirs économiques, tous les paris sont ouverts : aucun pipeline ou câble sous-marin, où que ce soit dans le monde, n’est désormais à l’abri et peut devenir une proie facile en cas de représailles.
Ainsi, l’explosion des deux pipelines jumeaux – NS [1] et NS2 – est un terrorisme des pipelines remixé du 11 septembre. Sans qu’un islamiste armé d’une kalachnikov se cache dans une grotte afghane pour porter le chapeau.
Les pertes financières impliqueront un certain nombre d’acteurs de poids. Les actionnaires de Nord Stream AG sont Gazprom (51%), Wintershall Dea AG (15,5%), PEG Infrastruktur AG, une filiale de E.ON Beteiligungen (15,5%), N.V. Nederlandse Gasunie (9%) et Engie (9%).
Il s’agit donc d’une attaque non seulement contre la Russie et l’Allemagne, mais aussi contre les grandes entreprises énergétiques européennes.
NS2 est une merveille d’ingénierie : plus de 200 000 segments de tuyaux recouverts de 6 pouces de béton, pesant chacun 22 tonnes, posés au fond de la mer Baltique.
Et juste au moment où il semblait que tout était perdu, eh bien, pas vraiment. Le thème de la merveille d’ingénierie a refait surface : les tuyaux sont si solides qu’ils n’ont pas été brisés, mais simplement perforés. Gazprom a révélé qu’il y a une chaîne intacte de NS2 qui pourrait « potentiellement » être utilisée.
L’essentiel est que la reconstruction est possible, comme l’a souligné le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak : « Il existe des possibilités techniques pour restaurer les infrastructures, cela demande du temps et des fonds appropriés. Je suis sûr que les opportunités appropriées seront trouvées ».
Mais d’abord, la Russie veut identifier de manière concluante les auteurs de ces actes.
Henry Kissinger, mauvais perdant
L’oracle de l’establishment américain et criminel de guerre notoire, Henry Kissinger, n’a pas pu se défaire de son numéro caractéristique du Retour du mort-vivant, en déclarant que la Russie a « déjà perdu la guerre » parce que sa capacité à menacer l’Europe par des attaques conventionnelles, dont elle a joui pendant des décennies, voire des siècles, « a maintenant été dépassée de façon démontrable ».
Moscou ne « menaçait » pas l’Europe avec quoi que ce soit de conventionnel ou autre ; elle essayait de faire des affaires, et les Américains l’ont bloquée avec acharnement, recourant même au terrorisme des pipelines.
Cette victoire tactique américaine a été obtenue en sept mois seulement et n’a pratiquement rien coûté. Les résultats peuvent sembler impressionnants : L’hégémonie américaine sur l’ensemble de l’UE est désormais incontestée, la Russie ayant perdu son influence économique. Mais cela ne fera que renforcer la détermination de Moscou – comme l’a souligné le discours de Poutine – à mener jusqu’au bout la lutte contre l’Empire et ses vassaux.
Sur les champs de bataille ukrainiens, cela signifie les forcer à s’asseoir à la table des négociations aux conditions de la Russie. Et ensuite les forcer à accepter un nouvel arrangement européen d’« indivisibilité de la sécurité ».
Et dire que tout cela aurait pu être accompli par un simple coup de téléphone fin 2021, lorsque Moscou a envoyé des lettres à Washington pour proposer une discussion sérieuse.
En fait, ce sont les États-Unis qui ont « déjà perdu la guerre » : au moins 87% du monde – dont pratiquement tout le Sud global – ont déjà conclu qu’il s’agissait d’un empire voyou et sans gouvernail.
« Perdre », à la manière de Kissinger, signifie également qu’en seulement 7 mois, la Russie a annexé 120 000 km2 – soit 22% du territoire ukrainien – qui produit près de 90% du PIB et compte plus de 5 millions de citoyens. En cours de route, les forces alliées ont pratiquement détruit l’armée ukrainienne, ce qu’elles continuent de faire 24/7, des milliards de dollars d’équipement de l’OTAN, accéléré la disparition de la plupart des économies occidentales et fait disparaître la notion d’hégémonie américaine.
En ce qui concerne le Stupidistan Débranché, l’Oscar revient au secrétaire [d’État étatsunien] Blinken, qui a dévoilé le jeu en disant que l’explosion des deux pipelines était une « formidable opportunité stratégique ».
Tout comme le 11 septembre était une « formidable opportunité stratégique » pour l’invasion, les bombardements, les meurtres et le pillage aveugles des terres d’Islam.
Choc et Effroi de retour
L’UE est sur la voie de la dévastation commerciale à coup sûr. Désormais, toute possibilité de commerce énergétique avec la Russie devrait être une conséquence de l’effondrement de l’OTAN et de l’UE. Cela peut arriver, mais cela prendra du temps. Et ensuite ?
L’UE ne peut pas compter sur l’Asie : c’est un continent lointain et impossible à atteindre en termes de coûts de liquéfaction et de regazéification du GNL. Tout gazoduc – du Kazakhstan, par exemple – traverserait la Russie ou viendrait de Chine via la Russie. Oubliez le Turkménistan, qui expédie déjà son gaz en Chine.
L’UE ne peut pas compter sur l’Asie occidentale. Le Turk Stream est complet. Toute la production du golfe Persique est déjà achetée. Si – et c’est un grand « si » – il y avait plus de gaz disponible, il s’agirait d’une petite quantité provenant d’Azerbaïdjan (et la Russie pourrait la perturber). L’Iran reste sanctionné par l’Empire – un fabuleux objectif personnel. L’Irak et la Syrie sont toujours pillés par les États-Unis.
Il ne reste plus que l’Afrique – où, en l’état actuel des choses, la France est expulsée sans ménagement, nation après nation. L’Italie pourrait éventuellement acheminer du gaz vers l’industrie allemande à partir de l’Algérie, de la Libye et des gisements de Chypre-Israël. Il y aura une course effrénée pour les gisements de gaz du Sahara et de l’Afrique centrale, de l’Ouganda au Sud-Soudan.
La Baltique est peut-être un lac de l’OTAN, mais la Russie pourrait facilement décider de faire des vagues, par exemple en transportant du GNL dans des barges vers les ports allemands via Kaliningrad, qui est libre de glace en hiver. Si la Lituanie tentait d’y faire obstacle, M. Kinjal [« dague », « poignard » en russe, missile hypersonique] pourrait régler la question en présentant sa carte de visite. La Russie pourrait également utiliser le golfe de Finlande, qui n’est pas un problème pour les énormes brise-glace russes.
Cela signifie que la Russie pourrait facilement détruire la concurrence – comme le GNL absurdement cher en provenance des États-Unis. Après tout, la distance entre Saint-Pétersbourg et Hambourg n’est que de 800 milles nautiques environ, et entre Kaliningrad et Hambourg, de 400 milles nautiques seulement.
L’ensemble de l’échiquier est sur le point d’être radicalement modifié avant l’arrivée du général Winter. Le 11 septembre a conduit au bombardement, à l’invasion et à l’occupation de l’Afghanistan. Le pipeline 9/11 conduit à un Choc et Effroi sur l’OTAN – qui aura lieu en Ukraine. Le Retour de flamme est de retour – avec une vengeance.
***
VI
François Asselineau
LA GIFLE DES PAYS DE L’OPEP AUX ÉTATS-UNIS ET À L’UNION EUROPÉENNE
La baisse de production de 2 M barils/jour décidée par l’OPEP pour soutenir les prix du pétrole est un double désastre pour les États-Unis et pour l’Union Européenne car il va
▪️y exacerber l’inflation et l’appauvrissement
▪️accroître les profits russes !
Cette coupe extraordinaire – beaucoup plus grave que ce qui était anticipé – sème la panique à Washington et dans les capitales de l’Union Européenne où l’on redoute le puissant message politique de SOUTIEN À LA RUSSIE qu’il contient.
Les pays de l’OPEP rejettent la volonté de domination des États-Unis et de l’Union Européenne.
*
En résumé (source inconnue) :
La Maison Blanche a qualifié de “désastre” le plan de l’OPEP+ visant à réduire la production de pétrole d’un million de barils par jour en une seule fois, rapporte CNN, citant une source de l’administration américaine.
Un autre fonctionnaire a déclaré que la Maison Blanche était en proie à la “panique” :
“L’administration Biden a lancé une campagne de pression massive dans une dernière tentative désespérée de dissuader les alliés du Moyen-Orient de réduire radicalement la production de pétrole”
Les actions de l’OPEP+ sont qualifiées d’”acte hostile”. Elles pourraient entraîner une hausse des prix de l’essence aux États-Unis à un moment difficile pour l’administration Biden, à cinq semaines des élections de mi-mandat.
“Il y a un grand risque politique pour votre réputation et vos relations avec les États-Unis et l’Occident si vous allez de l’avant”, a déclaré la responsable du Trésor américain à ses homologues de l’OPEP.
Ah, la panique à la Maison Blanche!
***
(JPF) Toujours avec cette habitude de lancer des menaces à peine voilées. Mais voilà, les étatsuniens devront s’y faire, s’y plier. Ils ont déjà fait le tour des pays qu’ils pouvaient détruire sans peine. Reste les gros morceaux et d’autres plus petits mais de plus en plus unis aux premiers.
Tout s’enclenche et s’enchaîne. Plus ou moins directement et plus ou moins facilement. Mais INEXORABLEMENT …
Le temps des anathèmes et exhortations mondialistes est en train de passer. Le temps du dollar surtout.
Commentaires fermés