RELANCE D’UNE AFFAIRE DE NÉPOTISME DANS L’ENTOURAGE DE MACRON
D’après Le Courrier des Stratèges de ce jour
Après le renvoi devant la Justice, plus exactement devant la Cour de Justice de la République (CJR, la juridiction d’exception qui juge les crimes ou délits commis par les membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions) de Dupont-Moretti, voici que maintenant le très discret secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, refait surface.
Il vient d’être mis en examen pour prise illégale d’intérêts, et vient d’être placé sous le statut de témoin assisté pour trafic d’influence.
On se rappelle (ou pas) qu’une partie de ses dossiers compromettants étaient déjà sur le tapis lorsqu’il était directeur de cabinet de macron à Bercy. Donc il y a déjà un bout de temps. Mais à l’époque la veulerie courtisane du Parquet National Financier avait tout classé sans suite, en août 2019.
Il avait suffit alors que macron produise une lettre manuscrite affirmant qu’il était parfaitement au courant des liens de son secrétaire général avec la famille Aponte, famille d’armateurs italiens propriétaire de l’entreprise MSC, lorsqu’il était ministre de l’Économie.
En clair, circulez, il n’y a rien à voir. C’est ainsi qu’on rend la Justice comme autrefois sous la Royauté. Par le fait du prince et son « bon vouloir ». Sur la production d’une simple lettre qui non seulement a clos toute suite judiciaire, mais reconnaît les faits potentiellement délictueux ! Macron se croyant encore au temps des rois, quand une simple lettre de cachet royale pouvait envoyer en prison ou dédouaner qui bon vous semblait.
Mais en 2020 une plainte de l’association Anticor, avec constitution de partie civile, a relancé l’affaire. Car de nos jours ce sont des associations qui sont contraintes de faire une partie du travail de la « Justice ».
Donc aujourd’hui en clair, Kohler (sans doute en colère) est accusé, ce qui n’est donc pas nouveau, en bis repetita, d’avoir dissimulé ses liens avec la famille propriétaire de l’armateur italien MSC lorsqu’il traitait certains dossiers qui pouvaient profiter à cette famille dans le cadre de ses fonctions publiques.
Comme le dit Le Courrier des Stratèges : « Praticien quotidien du capitalisme de connivence, Emmanuel Macron a tout fait pour juguler cette crise [sic]. » On pourrait presque dire de la manière la plus désinvolte qui soit, c’est-à-dire au-dessus de la « Justice ». C’est dire le niveau de gangrène de cette dernière qui est contrainte et forcée de se reprendre (il y a du poids associatif et plus encore financier derrière cette plainte soutenue par les parties potentiellement lésées). Mais, malheureusement pour arriver à quoi ? On doute déjà du résultat final.
On se demande comment un directeur de cabinet a pu traiter des dossiers industriels (ici portuaires ou de chantiers navals) qui pouvaient profiter à sa famille ?
Ce qui fut en particulier le cas avec le « dossier STX, où la justice doit préciser pour quelles raisons l’offre de Fincantieri, concurrent italien de MSC, a été freinée, alors même que STX construisait des bateaux pour MSC. Il se murmurait alors que MSC n’avait guère envie de dépendre d’un chantier naval “opéré” par son principal concurrent. Certains soupçonnent Alexis Kohler d’avoir voulu faire capoter la négociation avec Fincantieri…» (Le Courrier des Stratèges)
Rappelons que STX est le précédent et éphémère propriétaire des chantiers de constructions navales de Saint-Nazaire : les Chantiers de l’Atlantique, entreprise qui appartient désormais à 84 % à l’État.
Et rappelons également pour finir que ce genre de soupçons s’ajoute à la liste impressionnante des malversations potentielles (du domaine de la trahison) de macron dans plusieurs dossiers.
Le dossier Alstom (la vente de la branche énergie d’Alstom à General Electric) qui a pourtant donné le Rapport Marleix (un député) qui a conclu à l’absence de poursuites pénales contre Alstom en France, alors que l’entreprise a reconnu des faits de corruption dans plusieurs pays entre 2000 et 2011 ; et qui a avancé l’idée d’un « pacte de corruption » (sic) au bénéfice du ministre de l’économie en poste, macron, lors de la signature finale du rachat, le 4 novembre 2014.
Le dossier Uber où il s’avère qu’il y a eu très vraisemblablement une influence opaque de l’entreprise américaine sur la “libéralisation” du secteur par ce même macron. (cf. Le Monde du 10 juillet dernier, Damien Leloup, « Uber Files » : révélations sur le deal secret entre Uber et Emmanuel Macron à Bercy)
Tandis que le passage de Macron chez Rothschild continue à soulever des questions, notamment sur ses rémunérations et son patrimoine réel. (cf. https://lecourrierdesstrateges.fr/2022/03/15/letrange-patrimoine-demmanuel-macron/)
Sans oublier les financements de ses campagnes électorales, ses rapports réels avec McKinsey et avec Pfizer. Dont on n’entend plus parler non plus.
Liste non close.
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