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« CASSUS BELLI » DE L’OTAN EN MER BALTIQUE, suivi de UN JOUR HISTORIQUE, AU CŒUR DE TOUS LES DANGERS

2 octobre 2022

vendredi 30 septembre 2022

Article d’Erwan Castel

« Casus Belli » de l’OTAN en mer Baltique !

[texte de l’article sans ses diverses illustrations]

La « guerre des tubes » sous-tend et même initie nombre des conflits modernes de l’Asie centrale à l’Europe en passant par le Moyen Orient, et aujourd’hui elle refait surface en mer Baltique sur fond d’un conflit russo-ukro-atlantiste.

Trois explosions, suivies d’une quatrième ont gravement endommagé les gazoducs russes « North Stream I » et « North Stream II » en mer Baltique dans le secteur de l’île danoise de Bornholm. Ce sabotage constitue une étape majeure dans l’exacerbation de la confrontation Est-Ouest dont l’épicentre ukrainien traditionnel est entré en 2014 dans une phase éruptive exponentielle gravissime. 

Cet événement est en effet majeur à plus d’un titre :

— sur le plan politique, c’est un nouvel acte de représailles russophobe répondant au processus de rattachement référendaire organisé dans les régions du Donbass et de la Novorossiya, dans la communication occidentale habituelle de l’inversion accusatoire,

— sur le plan économique l’attaque des gazoducs russes coupe un des derniers fils géoéconomiques reliant la Russie à l’Europe, précipitant cette dernière dans la dépendance du gaz de schiste  nord-américain, [ (jpf) dépendance toute relative, il y a finalement peu de gaz de schiste de disponible aux États-Unis et peu de moyens de l’accueillir en l’état en Europe, le but est bien plutôt de détruire l’économie européenne dont l’économie allemande en premier lieu, sinon « de l’Atlantique à l’Oural », du moins de l’Atlantique à l’Ukraine]

— sur le plan militaire enfin, dans la conduite du conflit russo-ukrainien, c’est la première attaque « 100% OTAN » réalisée militairement contre une ressource stratégique russe, et qui plus est, en dehors du théâtre d’opérations ukrainien.

Le 27 septembre, au moment où s’achevaient les référendums irrédentistes dans les régions à l’Est de l’Ukraine, les gazoducs entre la Russie et l’Allemagne ont été sabotés dans un espace maritime sous contrôle des autorités occidentales et dans lequel opéraient des forces navales de l’OTAN. Cette opération sous-marine effectuée entre 50 et 100 mètres de profondeur n’a pu être organisée qu’avec des moyens et des spécialistes militaires (sous-marin)  que seules des armées nationales possèdent.

1 / Un nouveau délire occidental

Une enquête a été immédiatement ouverte par la Russie et les pays riverains de la zone maritime concernée, mais tous s’accordent déjà sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un accident ni même d’un attentat terroriste artisanal.

Mais déjà on observe la propagande occidentale de l’absurde s’envoler vers de nouveaux sommets de l’hystérie russophobe, affirmant que c’est la Russie (qui contrôle le robinet du gaz) qui a détruit ses propres gazoducs lesquels sont le fleuron de l’exportation de sa puissance économico-stratégique ! Un délire occidental qui depuis plusieurs années est entré dans une dimension psychiatrique et, depuis le crash du MH17 en juillet 2014, est devenue incurable !

Il faudra ici aussi probablement attendre des années pour confirmer l’identité des auteurs de cette attaque majeure. [(jpf) sachant qu’une enquête diligentée par Allemagne, Danemark et Suède est en cours, qui n’aura peut-être pas loisir ou envie d’en tirer de vraies conclusions]

2 / Un feu vert pour le « projet des trois mers »

L’une des conséquences économiques majeures de cette attaque va être la mise en œuvre urgente au seuil de l’hiver du projet énergétique étasunien pour l’Europe appelé « Trois mers » car il relie les mers Baltique, Adriatique et Noire avec un réseau de gazoducs devant distribuer le gaz de schiste Nord américain.

Ce projet énergétique mondialiste, appelé « Trimorye »,  « Three Seas Initiative » (ITM) ou encore  « Balto-Adriatic-Black Sea Initiative » (BACHI), regroupe 12 pays d’Europe de l’Est, qui sont pays de l’OTAN, et rejoint bien sûr en tant que « partenaire » par le dernier laquais régional de l’Oncle Sam: l’Ukraine !

Il s’agit pour la ploutocratie mondialiste d’organiser un réseau d’acheminement et de distribution du gaz de schiste nord-américain et bien sûr d’en assurer le monopole ! Tandis que des terminaux gaziers sont construits en urgence en Pologne, en Lituanie, en Croatie, en Grèce et en Bulgarie, des gazoducs les reliant aux consommateurs se multiplient comme le « Baltic Pipe » polonais par exemple. Et bien sûr la viabilité de ce projet qui doit imposer un gaz de schiste beaucoup plus cher que le gaz russe ne peut être réalisé que par l’éviction pure et simple de ce dernier du marché européen.

Et ici l’Ukraine, malgré son statut juridique subalterne de « partenaire » au projet s’avère en réalité en être la pierre d’angle principale car l’Ukraine qui était le principal transitaire du gaz russe dispose d’un réseau opérationnel de gazoducs important desservant les pays de l’Est et du Sud-Est européen et surtout d’immenses installations de stockage souterrain situées dans l’ouest de l’Ukraine estimé à 25,6 milliards de mètres cubes qui seraient vitales pour la période hivernale. La veille de la destruction des gazoducs russes maritimes, le 26 mars, le ministre ukrainien de l’Énergie, German Galushchenko, a fait la proposition suivante :

« L’Ukraine dispose d’une importante capacité de stockage de gaz naturel – nos réserves souterraines sont les plus importantes d’Europe. Dans notre initiative RESP, nous proposons d’utiliser nos installations UGS pour créer une réserve de gaz stratégique pour les pays d’Europe. »

Mais ce projet énergétique nord-américain n’est pas seulement une bataille de l’hégémonie mondialiste contre concurrence économique russe mais aussi un moyen pour augmenter l’endiguement de la Russie, et la vassalisation des pays européens.

Cette stratégie occidentale qui sera modernisée et nommée « containment » par Georges Kennan en 1945 est ancienne: elle remonte au minimum à la fin du XVIIIème siècle lorsque la libération des territoires russes de la Mer Noire occupés par les ottomans a ouvert la concurrence russe à la thalassocratie britannique laquelle organisait alors sa suprématie dans les mers chaudes via la « route des Indes ». Depuis, les énergies fossiles ont démultiplié les enjeux et les menaces et exacerbé la confrontation entre les super-puissances étasunienne, russe et chinoise. 

Mais cette guerre économique des puissances marchandes de la Mer contre les puissances traditionnelles de la Terre (voir le travail socio-anthropologique de Zigmunt Bauman à ce sujet, [(jpf) feu sociologue polono-britannique, critique de la modernité, de la décadence des intellectuels, etc.] ne peut être mis en œuvre par la lointaine thalassocratie étasunienne, devenue chef de file de l’hégémonie capitaliste, qu’avec la complicité des pays européens. Cette servitude volontaire occidentale a été obtenue par la domestication des populations européennes par les totalitarismes étatiques capitalistes, leur vassalisation logique au marché mondial et la fracture impérative entre Occident et Eurasie. On observe cette dernière stratégie de clivage du continent européen s’opérer dès la moitié du XIXème siècle avec notamment la guerre de Crimée qui place déjà la Mer Noire et l’Ukraine en première ligne de la confrontation Est-Ouest. 

Plus tard les États capitalistes occidentaux n’auront de cesse que de briser toutes les tentatives de coopération politique, économique ou militaire entre la Russie et l’Europe de l’Ouest, notamment l’Allemagne. Parmi les géostratégies russophobes cherchant à isoler de l’Europe occidentale la Russie  figure celle du polonais Jozef Piłsudski [Au début de la Première Guerre mondiale il fonda les légions polonaises qui combattirent avec les troupes allemandes et austro-hongroises contre la Russie ; politicien et homme d’État « socialiste » actif entre 1918 et 1935, ennemi juré de la Russie] et nommée « Intermarium »  et dont le projet énergétique des « Trois mers » n’est que la déclinaison actuelle initiée par la production du gaz de schiste, avec, en plus de nourrir le complexe industriel étasunien, les mêmes objectifs initiaux: affaiblir la Russie et l’Allemagne qui sont les moteurs potentiels d’une puissance économique concurrente au marché mondial. [(jpf) Piłsudski chercha à mettre en place une Fédération Międzymorze (de l’entre-mers) en vue de reconstituer une sorte de nouvelle République des Deux-Nations réunissant Pologne, Lituanie, Biélorussie et Ukraine]-

3 / Une attaque directe de l’OTAN contre la Russie

Les 4 explosions au total qui ont été enregistrées contre les gazoducs « North Stream I & II » ne peuvent être dues qu’à une opération militaire importante et que seules des forces armées modernes et dotées d’équipement et commandos marines spécialisés peuvent réaliser. 

Les sabotages ont été révélés car du gaz était resté dans les gazoducs et il est venu bouillonner en surface juste après que les sismographes danois aient enregistré plusieurs explosions sous marines. 

Les quatre sabotages ont été réalisés entre 50 et 130 mètres de profondeur contre des structures réalisées avec des tubes de 12 mètres de long, 1.2 m de diamètre, pesant 24 tonnes et fabriqués dans un acier ultra résistant de 15 cm d’épaisseur capable de résister à la pression sous marine et celle du gaz, et enveloppés dans un sarcophage de béton .

Le polonais Radek Sikorski, député européen et 

ancien ministre polonais des affaires étrangères  a

 supprimé un tweet de remerciement pour l’attaque

contre les gazoducs russes en mer Baltique.

Jusqu’à présent les forces de l’OTAN avaient limité leur cobelligérance à une stratégie d’équipement militaro-industrielle, une stratégie d’engagement par proxy [intermédiaire] ukrainien ou privé ou une stratégie de renseignement opérationnel via leurs satellites d’observation et aéronefs de guerre électronique.

Ce 27 septembre, même si l’écusson national des forces spéciales ayant réalisé cette attaque n’est pas encore connu il est évident qu’il s’agit d’un acte mené par l’Etat Major de l’OTAN et confié à ses grenouilles étasuniennes, britanniques ou françaises par exemple qui ont toutes les capacités à mener ce type de mission.

[(jpf) Rappelons que le lendemain de ces sabotages la Pologne, le Danemark et la Norvège inauguraient le Baltic Pipe, un gazoduc entre la Norvège et la Pologne]

Voilà ce que promettaient les faucons de guerre étasuniens concernant les « North Stream » :

Victoria Nuland, le 27 janvier 2022 [soit avant même l’opération spéciale] : « Si la Russie envahit l’Ukraine, le North Stream II s’arrêtera, d’une façon ou d’une autre ! »


Jo Biden le 7 février: « si des chars russes traversent la frontière ukrainienne alors, il n’y aura plus de North Stream . Nous y mettrons fin et je vous promets que nous avons les moyens de le faire » 

Pour le moment les Russes qui restent fidèles à leur intelligence diplomatique de ne jamais accuser avant les conclusions des enquêtes en cours (contrairement aux hyènes occidentales) n’ont pas engagé de riposte mais, nul doute qu’elles interviendront symétriquement dès que l’écusson des grenouilles de l’OTAN aura été confirmé.

Car cette attaque est de facto et de jure un casus belli !

Pour conclure provisoirement ce chapitre il est également à noter qu’au même moment et au même endroit se déroulaient des exercices navals de l’OTAN avec mise en situation de commandos marines.

En conclusion

Réparer à court terme les gazoducs russes de la Baltique me semble difficile, tant sur le plan technique que contextuel et je pense même que d’autres attaques vont intervenir sur les gazoducs russes, ici ou ailleurs.

Cette attaque qui pénalise bien sûr la Russie mais aussi et surtout les pays européens va à court terme augmenter leur dépendance servile vis-à-vis des USA, fragiliser l’économie allemande qui était le bouclier de leur indépendance économique et renforcer l’Ukraine dans son partenariat stratégique avec l’OTAN.

Pour la Russie, une fois encore en train de subir la stratégie belliciste mondialiste, une réaction militaire totale s’impose de plus en plus pour sauver son existence en tant que puissance indépendante et après le front de la Mer Noire, de se préparer à affronter également l’OTAN sur le front de la Mer Baltique que les anglo-étasuniens viennent d’ouvrir avec cette attaque sur les gazoducs « Northstream ».

Reste l’inconnue de la réaction de Berlin, car cette attaque est aussi un coup direct porté contre la puissance industrielle allemande, mais je doute que cela déclenche une mutinerie au sein de la meute atlantiste.

Chaque jour les mondialistes surfant sur l’onde de choc grandissante du Maïdan précipitent un peu plus la Russie et les peuples d’Europe vers un chaos total !

Erwan Castel

***

(jpf) Il apparaît à cette heure que l’armée russe se soit retirée de Krasni Liman (ou Lyman tout court, car Krasni Liman signifie Liman Rouge et rappelle trop l’époque soviétique) ; ce qui allait devenir pour ses troupes en ces lieux un chaudron intenable : elle y était à 1 contre 5, qui plus est avec un armement sans doute insuffisant, ce qui ne pouvait pas se poursuivre éternellement ; cela faisait trois semaines qu’elles tenaient bons ; par contre elles se sont retirées en bon ordre, non sans auparavant (depuis trois semaines donc) avoir fait de nouveaux dégâts importants dans l’armée ukrainienne. Car la reprise de Liman coûte cher en armement et en hommes. Mais le fou de Kiev s’en moque. C’est l’Otan qui fournit les armes et il semble n’avoir aucune considération pour les contingents ukrainiens. Quant aux Russes, il a déclaré qu’il fallait les tuer un à un tant que Poutine sera au pouvoir. C’est dire son degré de folie. Refusant une nouvelle fois de marquer un cessez-le-feu et d’entamer des négociations avec la Russie comme V. Poutine vient de le proposer une nouvelle fois également.

Samedi le départ de Liman n’était pas encore bien établi. Ce qui explique qu’Erwan Castel ne pouvait en dire plus dans le texte qui suit.

Je ne développe pas non plus sur les critiques des uns et des autres sur ce qui aurait dû être fait ou pas fait pour ne pas quitter Liman. Je n’écris pas pour désespérer qui que ce soit, n’étant d’ailleurs pas sur place. Et bien incapable de connaître la stratégie globale déployée par l’armée russe. Je constate d’ailleurs qu’il faut se méfier des apparences et que ce ne sont pas les faits les plus médiatiques qui sont toujours les plus importants. Voir par exemple, l’article que j’ai recopié le 30 septembre  du Courrier des Stratèges : “Kharkov est un théâtre secondaire. L’important est ce qui s’est passé à Odessa” – entretien avec Alexandre N.

***

samedi 1 octobre 2022

Un jour historique, au coeur de tous les dangers

[texte de l’article sans ses diverses illustrations]

Ce  30 septembre est une date historique pour la Russie, la Novorossiya et le Donbass ! 

La demande référendaire des populations des territoires de Lougansk, Donetsk, Zaporodje et Kherson a été actée ce 30 septembre à Moscou. C’est le début du retour vers leur mère patrie des territoires russes qui étaient pris en otage dans une Ukraine partie depuis 1991 dans une dérive accélérée vers un occident dégénéré et soumis au totalitarisme mondialiste russophobe.

En ce jour historique, j’ai pensé une nouvelle fois à tous mes camarades tués au combat pour que s’accomplisse ce rêve ainsi qu’à tous ceux, civils et militaires qui ont perdu une jambe, un parent, un enfant, un ami dans cette guerre génocidaire menée par les ukro-atlantistes depuis plus de 8 ans !

Je pense à Yulia, cette amie du quartier d’Oktyabrsky près de l’aéroport qui, les larmes aux yeux devant sa maison éventrée par des mortiers de 120mm ukrainiens, me disait en 2016: « ils (les ukrainiens) ont tout détruit : ma vie, mon pays, mes amis, ma maison, mon travail, mes rêves… ».Je pense au sibérien « Sever », chef de section tué par un sniper sur le front de Promka en décembre 2017 et qui me parlait des aurores boréales et des horizons blancs colorant de leur symphonie naturelle le rêve des hommes libres qu’il est venu défendre ici sur cette terre noire du Donbass. Je pense au sergent Dietrich, tué devant Dokuchaïevsk, à la grand-mère Anastasia déchiquetée dans son jardin et à tant d’autres parmi lesquels mon chef de bataillon Oleg Mamaïev et le président Alexandre Zakharchenko, tués eux aussi sur le front de leurs devoirs.

Aujourd’hui leur rêve vient (enfin) d’éclore dans les cœurs de cette population russe martyrisée depuis 8 longues années, et même si ses souffrances ne sont malheureusement pas terminées, la victoire et la Paix luisent désormais à l’horizon de ses enfants !

« Le destin nous appelle à un champ de bataille pour la Grande Russie ! » Vladimir Poutine, 30 septembre 2022

Mais il faut que l’euphorie naissante de cette réparation historique ne nous aveugle cependant pas car cette décision légitime de la Russie et qui relève d’un devoir civilisationnel risque fort d’accélérer le chaos voulu et organisé par l’impérialisme mondialiste. Le plus dur combat pour la liberté des peuples ne fait que commencer (et je pense ici à tous les peuples qui, à travers le Monde sont soumis aux étatismes capitalistes).

Le grondement d’ours de l’armée russe 

Maintenant que nous sommes dans le Donbass et la Novorossiya des membres à part entière de la grande Russie, car les forces russes vont pouvoir se mettre en branle vers le front de l’Ouest ! 

[Erwan Castel écrit « nous » car en tant que combattant du Donbass, il est non seulement breton, comme il aime à le rappeler, et français et très officiellement russe]

Comme son animal totem, la Russie est prudente et parfois (souvent) lente à réagir, mais lorsque le danger menace ses enfants alors la terre tremble sous la charge de son armée.

Dans la frange occidentale de la fédération de Russie infectée par le consumérisme occidental, des petits bourgeois affairistes, traîtres et lâches qui ne peuvent pas faire jouer leurs relations corrompues quittent en tremblant leurs nids douillets de Moscou, Saint- Pétersbourg et autres villes russes sous influence libérale, fuyant leur devoir envers cette union des peuples sacrée qui forge la grandeur de la Russie depuis des siècles. Ils ne sont que des enfant gâtés ingrats que le pouvoir russe, une fois encore trop laxiste, aurait dû arrêter aux frontières et enchaîner aux forges des usines d’armement !

Ailleurs, de tous les horizons de Russie, les enfants de l’empire convergent en chantant vers le front de l’Ouest, mobilisés et volontaires, fiers de servir la patrie, Ces hommes du Caucase, d’extrême orient, de Sibérie, de l’Oural etc. ne sont pas ces nantis citadins qui, à travers toute les furoncles bourgeois qui pourrissent les villes du Monde, ne savent plus nommer un arbre ou reconnaître un oiseau à son chant et trouver la source de leur âme. 

Tout comme en 1610 lorsque Moscou avait été prise par les polono-lituaniens c’étaient les peuples authentiques qui étaient venus libérer la grande Russie, alors que les boyards, ces aristocrates pourrissant sur leurs privilèges, avaient trahi l’empire. Le traître à la patrie n’est pas comme le prétendent ces prétentieux vautrés dans leurs fauteuils d’affairistes, le bobo de gauche ou l’écolo du dimanche. Eux ne sont que les crétins circulatoires qu’une marchandise capitaliste créé et agite en diversion pour que ne soit pas inquiété les banquiers et leurs bataillons de bourgeois pour qui la seule patrie s’appelle le pognon. 

Bien sûr, les merdias occidentaux vous parleront en se gaussant des rats qui fuient leur devoir mais jamais des centaines de milliers d’hommes, mobilisés mais aussi volontaires qui donnent une nouvelle chair à cette « union des peuples » restée intacte dans le cœur des enfants de Russie de l’empire à la fédération en passant par l’Union soviétique. 

J’espère que les dirigeants de Moscou profiteront de la tempête pour purger définitivement la Russie de ses traîtres et inaptes, ses corrompus et arrivistes, tous ces bourgeois qui, de droite ou de gauche ne veulent que se servir sans jamais Servir leur mère patrie… y compris dans les cénacles du Kremlin !

Le chant du cygne de l’armée ukrainienne

Pendant ce temps là les forces ukrainiennes, de rage, bombardent toujours les populations de Donetsk et jettent toutes leurs forces dans des attaques politico-militaires désespérées sur les fronts Nord et Sud avant qu’une nouvelle offensive des forces russes démultipliée ne s’abatte sur leur servilité criminelle.

A Krasni Liman, par exemple, c’est tout un corps d’armée ukrainien qui tente depuis une semaine de réduire au silence la garnison héroïque de Krasni Liman qui se bat avec un acharnement incroyable face à un ennemi supérieur en nombre et emporté par l’inertie de son offensive du 7 septembre sur Izioum. 

Au moment où j’écris ces lignes se déroulent les combats parmi les plus violents depuis le début de cette troisième guerre mondiale en train de sortir de sa chrysalide russo-ukrainienne.

Côté ukrainien, pour achever l’encerclement de Krasni Liman l’État-Major a lancé dans la bataille ses 4e et 17e brigades de chars, 25e brigade parachutiste, 80e brigade d’assaut aéroportée, 66e brigade mécanisée auxquelles se rajoutent des unités de défense territoriale, soit près de 20.000 hommes, l’équivalent d’un corps d’armée mécanisée et disposant d’appuis d’artillerie et d’aviation (petite flotte de combat et surtout des drones). 

Côté alliés, c’est une garnison de 4000 hommes environ, l’équivalent d’une brigade mécanisée avec ses appuis d’artillerie et renforcée par des bataillons motorisés de volontaires (« BARS ») russes et cosaques motivés mais avec peu d’armement lourd. En revanche un appui aérien russe important compense le rapport défavorable des forces terrestres : avions et hélicoptères d’attaque au sol fournissent à l’infanterie une force de réaction antichar rapide et précise.

Désolé de dissoner dans le discours bipolaire des propagandistes de salon qui noient leur intelligence dans un courtisanisme ridicule et un ego narcissique, mais la situation à Krasni Liman pour les forces alliées, si elle n’est pas encore désespérée est très critique ! Et même Denis Pushilin, le président de la République Populaire de Donetsk fraîchement intégrée au sein de la Fédération de Russie a admis en revenant du Kremlin : « la situation à Krasny Liman reste difficile, nos forces résistent aux assauts de l’ennemi, des renforts sont amenés ».

Concrètement, et par rapport à mon dernier SITREP concernant ce secteur, les forces alliées ont du opérer un repli vers Krasni Liman depuis les points d’appui de Drobishevo au Nord Ouest et Yampol au Sud-Est, ce qui a permis aux forces ukrainiennes de resserrer leur étau et de réaliser un encerclement opératif (avec leur artillerie) de Krasni Liman. Selon certaines sources non confirmées des combats urbains auraient commencé dans les quartiers Ouest de la ville.

Les forces ukrainiennes en resserrant leur dispositif au plus près de Krasni Liman peuvent exercer des pressions offensives permanentes sur ses défenses mais aussi (toute médaille à son revers) offrent à l’artillerie et à l’aviation russes des concentrations blindées sorties des masques forestiers bordant la rivière Donets. De leur côté les unités alliées de Krasni Liman ont été renforcés par les garnisons de Drobeshevo et Yampol qui fortifient leurs lignes défensives.

Depuis une semaine les forces alliées retranchées dans Krasni Liman subissent des assauts permanents venant du Nord, du Sud et de l’Ouest, mais malgré des effectifs très inférieurs en nombre (1 contre 5) résistent avec une bravoure exceptionnelle, infligeant même de lourdes pertes à des forces ukrainiennes complètement enivrées par l’idée d’obtenir une nouvelle victoire. 

Les ukro-atlantistes qui voulaient humilier la Russie en capturant Krasni Liman le jour du rattachement officiel des territoires de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporodje, ont non seulement échoué mais leurs forces ont subi des pertes terribles. Pour la seule journée du 30 septembre, les assauts suicidaires ordonnés par Zelensky pour apporter une victoire médiatique à l’Oncle Sam ont coûté aux forces ukro-atlantistes devant Krasni Liman plus de 2000 hommes, soit l’effectif d’une brigade complète !

La menace sur Krasni Liman reste cependant très forte et sa capture toujours fort possible car les ukrainiens qui ont réalisé un encerclement opératif par les feux de leur artillerie essayent maintenant de faire sauter le verrou de Torskoe qui maintient vaille que vaille la liaison entre la garnison et les forces de réserve des 58ème et 20ème armées russes par la dernière route libre menant vers Kreminna.

« Mieux vaut tard que jamais ! »

Après avoir stabilisé le front dans les secteurs de Kreminna à l’Ouest et Svatove au Nord, les forces de réserves des 58ème et 20ème armée russes ainsi que des appuis aériens ont pu faire mouvement en urgence vers Torskoe, ce village protégeant la dernière route qui, bien que bombardée par l’artillerie ukrainienne est la dernière porte encore ouverte pour Krasni Liman.

Ce sont d’abord des appuis aériens massifs des forces aériennes tactiques russes qui, en coordination avec l’artillerie détruisent les concentrations blindées ennemies avant qu’elles ne se lancent à l’assaut des positions alliées. 

Venant de Kreminna, des renforts blindés russes sont arrivés dans le secteur de Torskoe, sans confirmer si leur mission est de renforcer la défense de Krasni Liman, ou de couvrir la retraite de sa garnison vers l’Est ou de protéger Torskoe et le passage ultérieur de renforts plus importants. 

Certaines réseaux militaires pro-russes évoquent le mouvement vers Krasni Liman de 4 groupes bataillonnaires tactiques (BTG) de la 58ème armée (environ 4000 hommes), ainsi que le déploiement de bombardiers stratégiques chargés de bombes FAB 500 et FAB 3000 ce qui constituerait un renfort et un appui capables d’inverser la tendance actuelle. 

Suite au rattachement des républiques de populaires de Donetsk, Lougansk, Zaporodje et Kherson, la Russie se réserve le droit de déployer toutes les forces et moyens disponibles pour défendre leurs territoires. Alors que l’armement nucléaire focalisent l’attention de nombreux commentateurs, il faut rappeler qu’il existe dans l’arsenal russe des armes conventionnelles dont les effets dévastateurs si elles sont utilisées en paquets sont comparables à ceux d’une munition nucléaire tactique. C’est le cas des bombes aériennes FAB 3000 et FAB 5000 , des bombes thermobariques etc.

En conclusion

Le sort de cette deuxième bataille de Krasni Liman va dépendre de la capacité des deux belligérants à acheminer rapidement dans ce secteur de nouveaux renforts ce qui n’est pas à l’avantage de Kiev qui pour ses opérations à l’Est de Kharkov a « raclé les fonds de tiroirs » pour constitue un corps de bataille mais qui, après 3 semaines d’offensives ayant profité de la faiblesse du dispositif russe à Balaklaïa, se retrouve aujourd’hui échoué sur les défenses de la petite garnison de Krasni Liman.

Par contre du côté russe, le dispositif réorganisé et renforcé après la surprise de Balaklaïa est en train de mettre en œuvre sa contre offensive, et je ne serais pas surpris que l’État-Major russe lance des attaques également du côté de Kharkov afin d’y fixer les forces de réserve ukrainiennes susceptibles de venir renforcer le front de Slaviansk / Krasni Liman.

Reste à savoir si la réaction russe sera arrivée à temps pour sauver la défense de Krasni Liman et si tel est le cas, alors cette bataille sera le signal du reflux des forces ukrainiennes des territoires aujourd’hui russes qu’elles occupent encore. Et si Krasni Liman tombe, ce sera probablement la dernière victoire des forces ukrainiennes, leur « chant du cygne » avant la désintégration complète de l’Ukraine.

Quoiqu’il en soit l’Histoire retiendra que cette journée du 30 septembre, qui est aussi celle du début de la bataille de Moscou en 1941, c’est d’abord le retour d’une première partie des régions russes d’Ukraine vers la Russie.

Erwan Castel

From → divers

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