ÉTAT DU FRONT EN UKRAINE
D’après le dernier bulletin (n° 100) de Xavier Moreau.
Pour résumer ce qui se passe depuis le début des offensives ukrainiennes tant au Sud qu’au Nord du front, voici ce que l’on peut dire sur l’essentiel :
Les offensives ukrainiennes en divers endroits du front au Sud, des régions de Kherson et Zaporojié jusqu’au Sud de la région du Donbass, se sont soldées par aucun gain de territoire, mais par contre par des pertes ukrainiennes considérables d’hommes et de matériel.
La seule petite avancée ukrainienne au-delà d’un affluent du Dniepr est en train de se terminer dans la débâcle d’un « sac à feu ».
Cette avancée a eu lieu au niveau de la cité de Snihourivka/Sniguiriovka par le franchissement de l’affluent du Dniepr : l’Inhoulets/Ingoulets qui, en cet endroit, est la ligne de front. Cette rivière qui naît du côté de Krivoï-Rog se jette dans le Dniepr du côté de Kherson.
Comme on l’a déjà dit, les Ukrainiens se sont retrouvés pris au piège, suite à la destruction au moins partielle d’un barrage et d’une centrale hydro-électrique attenante, plus en amont de la rivière. Près de Krivoï-Rog à Karachunovskoye. La montée des eaux a détruit les pontons qui leur ont permis de traverser lors de leur offensive, ce qui les isole.
Ils sont maintenant totalement pris au piège. Tout ce qu’ils peuvent faire est d’évacuer morts et blessés par hélicoptères, du moins si les Russes leur laissent le répit. L’endroit est « nettoyé » par l’artillerie russe. Pertes en hommes et en matériel ici aussi pour les Ukrainiens qui sont traités par leur État-major comme simple chair à canon.
Rappelons que l’artillerie russe est une artillerie très mobile qui n’est pas sans savoir reculer pour mieux avancer après. Comme les troupes russes peuvent être également très mobiles. À la grande différence de l’artillerie et des troupes des Kiéviens.
Plus à l’Est comme déjà dit, des tirs d’artillerie kiéviens sont à nouveau effectués dans la direction ou aux alentours de la centrale nucléaire d’Energodar. Sans autres dommages pour la centrale.
Il faut rappeler que la centrale a déjà été atteinte par des missiles ukrainiens (enfin façon de parler, des missiles plus otaniens qu’ukrainiens, ou grâce à de l’artillerie otanienne) ; il a été dit également que la zone où sont entreposés les déchets atomiques a déjà été bombardée.
Après l’avancée ukrainienne vers l’Est de l’oblast de Kharkov, et le repli stratégique de l’armée alliée, une certaine euphorie s’est emparée de l’armée ukrainienne. Ce qui a peut-être été le but recherché par les Russes. Du Nord au Sud les Ukrainiens se sont donc lancés dans des offensives vaines.
Mais surtout, les rats sont sortis de leurs trous, particulièrement dans la zone où depuis huit ans ils ont construits blockhaus, souterrains, bunkers. A proximité de Donetsk en particulier. Les Russes ont laissé faire (si l’on peut dire). Les Ukrainiens se sont mis à découvert et ont subi des revers dans toute cette région comprise entre la zone de Donetsk et celle de Lyman plus au Nord.
Comme j’ai déjà écrit le douze août sur ce blogue : « L’essentiel de l’action russe se concentre sur trois secteurs où se trouve la zone la plus fortifiée ; du Nord-Est au Sud-Ouest : Avdiivka / Avdeevka, Pisky et Marinka, par des attaques sur leurs flancs. »
Or, depuis il semble que ces attaques aient porté. Concrètement, cela a permis à l’armée alliée de prendre du terrain, et plus précisément d’éliminer des troupes sorties de leurs bunkers. Il est dit également (information à confirmer) qu’il soit arrivé la même chose plus au Sud-Ouest de Donetsk, du côté de Vouhledar / Ougledar, petite ville minière de son oblast.
Un peu plus au Nord de Donetsk, des gains de terrains sont apparus en divers autres endroits comme dans la banlieue Ouest de Horlivka / Gorlovska.
Encore un peu plus au Nord de Donetsk, les parties Est des villes de Soledar / Bakhmout/ Artiemovsk sont de plus en plus grignotées. En ce secteur, il paraît que c’est le Bataillon Wagner qui agit dans un combat urbain, rue par rue, immeuble par immeuble.
Encore plus au Nord, il arrive la même chose du côté de Severtsk où toutes les tentatives de contre-offensives ukrainiennes vers Lyman, ville du Donetsk tenue fermement par les Russes, ont échoué, et où au contraire les bordures Est et Nord de Severtsk (du moins de ce que l’on peut en savoir) sont grignotées également par l’armée russe. On parle en ces lieux de la présence de troupes tchétchènes.
Ce qu’il faut retenir enfin est que les troupes russes qui occupaient une partie de l’oblast de Kharkov se sont toutes repliées dans la partie Est de l’oblast et se sont fixées au niveau du cours de la rivière Oskil / Oskol, un affluent du Donets. Le malheur est qu’Izioum se soit située juste à l’Ouest et non pas à l’Est de l’Osgol.
Les deux villes qui font bloc sur ce front son 1) Lyman juste au Nord du Donets, un peu en retrait de l’Osgol, pas loin au Nord de Severtsk et de Sloviansk qui sont du côté Sud du Donets. Lyman se trouve dans une zone de forêts ; 2) la partie Est de Koupiansk, ville située également sur l’Osgol, à cheval exactement sur la rivière, et qui possède des retenues d’eau importantes vers le Sud ; ville située à une centaine de kilomètres au Sud-Est de Kharkov.
Dans ce qui n’est pas une déroute russe, comme il est écrit dans wikipédia, mais une retraite très ordonnée, sans offensive, ni combat de la part des Russes, ces derniers ont laissé un territoire que les Kiéviens doivent maintenant gérer. Un territoire essentiellement de steppes et magnifique champ de tir pour l’artillerie et l’aviation russes. Ce qui explique déjà l’importance des pertes ukrainiennes lors de leur offensive. Sachant que les Ukrainiens n’ont plus que de maigres réserves en hommes pour tenir tout cet ensemble.
Attirer et enfermer dans des poches mortelles, ou dans des zones indéfendables semble être l’une des tactiques russes favorites. Et il se pourrait qu’après les referendums, et les feuilles mortes d’automne tombant et découvrant les forêts et ceux qui s’y cachent, l’armée russe ne se lance dans sa propre offensive, non pas de fin d’été, mais de début d’automne, avant la montée des eaux. Et pour une montée des os dans les cimetières ukrainiens, pour demeurer dans le macabre. Mais cela ne semble pas gêner zelensly le cinglé.
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