Ukraine – Quand France 2 essaye de faire une réédition d’Aliocha et se retrouve avec celle des jeunesses hitlériennes *
De Donbass Insider
04/09/2022
Après un reportage où le journaliste a confondu une cheminée métallique avec un missile russe, France 2 se vautre de nouveau, avec une vidéo qui cherche à montrer des enfants ukrainiens patriotes, mais qui montre en réalité une réédition sauce Kiev des jeunesses hitlériennes.
En mars 2022, un petit garçon russe patriote de huit ans se fait remarquer dans la région de Belgorod : Aliocha (Alexeï). Chaque jour le garçon attend les convois militaires russes et les salue pour les soutenir.
https://youtu.be/YW27dAvBaa0
Cette histoire a fait le tour de la Russie, et Aliocha est devenu une star, qui a même désormais un chocolat qui porte son nom.

Chocolat Aliocha
Est-ce pour concurrencer cette histoire et montrer qu’en Ukraine aussi les enfants soutiennent les soldats que France 2 a décidé de filmer ce reportage à Kharkov ? Quoi qu’il en soit, le résultat non seulement ne fut pas à la hauteur de l’original, mais il fut même désastreux.
https://twitter.com/MaryseBurgot/status/1565579882389700608?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1565579882389700608%7Ctwgr%5Ee1f8e24788f142ea929197281f6ca492078645cc%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.donbass-insider.com%2Ffr%2F2022%2F09%2F04%2Fukraine-quand-france-2-essaye-de-faire-une-reedition-daliocha-et-se-retrouve-avec-celle-des-jeunesses-hitleriennes%2F
Il faut croire que chez France 2 le montage des vidéos est confié à un stagiaire. En effet à 5 secondes dans la vidéo publiée par Maryse Burgot, on voit clairement en arrière plan deux fillettes faire un salut nazi au passage d’un convoi ukrainien.

Salut nazi – Jeunesses hitlériennes – Ukraine – France 2
France 2 a beau se défendre en prétendant que ce n’est pas vrai, que les fillettes ne font que saluer le convoi, et que d’ailleurs ils ont les rushs pour le prouver, le fait est que les deux filles ne bougent pas du tout le bras comme on le fait quand on salue, et que les rushs n’ont pas été publiés par France 2. Quand on a des preuves il ne suffit pas d’affirmer qu’on les a, il faut les montrer.
https://twitter.com/infofrance2/status/1565777970236690434?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1565777970236690434%7Ctwgr%5Ee1f8e24788f142ea929197281f6ca492078645cc%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.donbass-insider.com%2Ffr%2F2022%2F09%2F04%2Fukraine-quand-france-2-essaye-de-faire-une-reedition-daliocha-et-se-retrouve-avec-celle-des-jeunesses-hitleriennes%2F
Quand on regarde la vidéo d’Aliocha on le voit secouer le bras pour saluer les soldats russes, or sur la vidéo de France 2 on ne voit aucun mouvement, c’est bien un salut nazi que font les fillettes. De plus, sur la vidéo on voit que le petit Maxime que France 2 essaye de faire passer pour l’équivalent ukrainien d’Aliocha porte des chevrons, dont un, le rouge et noir avec l’inscription « Kharkiv », est le même que celui porté par un membre du bataillon Kraken (il n’y a que les couleurs qui changent) interviewé par la chaîne ukrainienne 24 Kanal.

Chevron Kraken rouge et noir

Membre de Kraken

Chevron Kraken
Or ce bataillon a été fondé par des anciens du régiment néo-nazi… Azov ! Oups.
À 1 min 13, on voit que Maxime porte en bas un chevron rouge et noir avec un personnage ressemblant à un cosaque. Or, ces couleurs sont typiques du bataillon néo-nazi Secteur Droit et certaines de ses unités portent sur leur blason un personnage cosaque.

Chevron Secteur Droit
Et si on rajoute à ça qu’à 1 min 28 on voit clairement le drapeau rouge et noir de ce même bataillon néo-nazi Secteur Droit (drapeau emprunté à l’OUN, organisation ukrainienne qui a collaboré avec les nazis pendant la seconde guerre mondiale) sur le « point de passage » où sont installés les enfants, il est clair que ces enfants ont été endoctrinés par des groupuscules néo-nazis (voire ont des parents qui le sont).

Drapeau Secteur Droit – Jeunesses hitlériennes – Ukraine – France 2
Je rappelle qu’en Ukraine, des groupes néo-nazis comme Azov peuvent organiser des camps d’été et autres activités d’endoctrinement pour les enfants, le tout soutenu financièrement par le ministère ukrainien de la Jeunesse et des sports !
En clair, France 2 en tentant de faire une réédition à l’ukrainienne du jeune patriote russe Aliocha nous en a offert une des jeunesses hitlériennes sauce Kiev, avec salut nazi, chevron d’une unité qualifiée à minima d’ultra-nationaliste, et drapeau d’une unité néo-nazie. Et il ne suffira pas de dire que ce n’est pas vrai pour masquer la réalité…
Et pour ce qui est des enfances brisées par la guerre j’attends les journalistes de France 2 ici dans le Donbass, pour interroger les enfants qui vivent la guerre et les bombardements de l’armée ukrainienne depuis huit ans (et pas six mois), voire qui pour certains n’ont connu que ça. Ils pourront aussi se rendre dans l’allée des anges à Donetsk et à Lougansk, lire les noms des enfants tués par l’armée ukrainienne depuis 2014.
Christelle Néant

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*Je pense que Christelle Néant a tort de parler de « jeunesses hitlériennes », ce qui est réducteur et peut prêter à confusion. Comme le terme ‘fascisme » tellement galvaudé à toutes les sauces. Un terme plus neutre, ou plus juste est celui de « jeunesses bandéristes » ou mieux « jeunesses néo-bandéristes ». Bandera ayant été le principal idéologue et activiste de l’ultra-nationaliste ukrainien des années trente aux années cinquante. Commençant par travailler pour le compte de la Gestapo et finissant pour le compte de la CIA et du SIS (Secret Intelligence Service) et plus précisément du MI6 (pour Military Intelligence, section 6).
À ce propos on ne peut s’empêcher de constater que les étatsuniens et royaumuniens ne font que maintenir en 2022 leur attitude pro-bandéristes anciennes. Autrefois, on pouvait dire que c’était pas « anti-communisme ». Aujourd’hui, on constate trop bien que c’est par acharnement à vouloir détruire la Russie.
D’autres expressions nous viennent à l’esprit pour qualifier ces ultra-nationalistes ukrainiens fanatiques et totalement nihilistes.
Il y a les expressions du gouvernement russes telles que « ukro-nazis », qui lui aussi est inexact, ou « neo-nazi banderatchi », employé par Poutine, qui est déjà plus juste, mais incomplet. Certes Bandera a collaboré avec le nazisme, mais s’en est écarté au moment de l’invasion allemande dans l’Est.
Et surtout, le bandérisme est un ultra-nationalisme dément qui s’en est pris à tout le monde, essentiellement en Galicie orientale qui est son pays de naissance et « d’expression » originel, à défaut d’être original.
Tout ce qui n’était pas ukrainien pur jus : Polonais, Hongrois, Slovaques, Ruthènes, Roumains, Tziganes, Juifs, Allemands, Russes et soviétiques en général, et « mauvais Ukrainiens », i.e. des gens modérés favorables à une bonne entente avec les minorités locales. On ne compte pas les tueries dont ils se rendirent coupables. Il faut ajouter que cette région était et est encore marquée par le catholicisme (des polonais en particulier, avant que la plupart n’en fussent chassés après guerre), dont le catholicisme uniate (de rite byzantin) tandis que le reste de l’Ukraine est orthodoxe. Il fut aussi autrefois une terre de judaïté.
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La Galicie est une province de l’empire d’Autriche, formée en 1772 à partir des territoires polonais annexés lors du premier partage de la Pologne, et restée autrichienne jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale.
Reprise par l’Allemagne pendant la Seconde guerre mondiale, la Galicie est conquise par l’Armée rouge en 1944. Puis partagée en deux. La Galicie occidentale, autour de Cracovie, devenue polonaise, et la Galicie orientale, autour de Lvov, devenue ukrainienne.
Notons que le Galicie doit son nom à la ville de Galitch (Halytch en ukrainien), située sur le Dniestr, petite cité de 6.000 habitants de nos jours, un peu au Nord d’Ivano-Frankivsk, qui fut l’ancienne capitale du royaume de Galicie-Volhynie du XIIe au XIVe siècle puis de la principauté de Galicie.
Ce nom serait d’origine celtique, autrefois des Celtes peuplèrent cette région dont les plus connus sont les Boïens qui donnèrent leur nom à la Bohême.

Le château médiéval de Halytch, résidence des princes de Galicie au sein de la Rus’ de Kiev.
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Moi, je m’en tiens à bandérisme et bandéristes. Car le nazisme était tout simplement une autre réalité nationaliste. Expansive, tandis que le nationalisme bandériste était défensif, si l’on peut dire. Ou offensif, mais sur une zone d’action très réduite.
Mais on pourrait employer d’autres mots comme « néo-ounistes ». Du sigle désignant l’Organisation des Nationalistes Ukrainiens. Ou « néo-upaïstes ». Du sigle désignant l’Armée insurrectionnelle ukrainienne. Dont les trois principaux dirigeants furent Stepan Bandera, Dmytro Klyachkivskiy et sans doute le pire de la bande : Roman Choukhevytch qui fut tué en 1950 par les soviétiques. Celui-là, vraiment rien ne l’arrêtait dans la barbarie.
Je pourrais remonter plus haut et évoquer « l’ancêtre » Symon Petlioura, qui aux premières années de la révolution russe commanda l’Armée populaire ukrainienne, s’allia à l’Armée ukrainienne de Galicie (UHA), combattit l’Armée blanche, l’Armée rouge et la Makhnovchëtchina. Ces troupes n’auraient pas été étrangères en 1919 à des pogroms. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a été assassiné à Paris en 1926, par Sholem Schwarzbard, un anarchiste d’origine juive.
Ou encore rappeler la voie suivie par celui qui fut un temps le second de Bandera, Iaroslav Stretsko. Celui-là s’est spécialisé jusqu’à la fin de sa vie en 1986, à fréquenter tout ce qui se faisait de plus marqué dans le genre Franco, par exemple, ou rencontrant des autorités étatsuniennes, fondateur et dirigeant de l’ABN, le Bloc des Nations Anti-bolchéviques.
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