Quelques remarques à propos de l’état présent de l’opération spéciale en Ukraine
Depuis ces derniers jours, ou plus exactement depuis ces dernières semaines, il devient plus difficile d’être à jour de l’évolution militaire dans le Donbass. On est débordé par l’information. Bien évidemment pas auprès des media du mondialisme (encore qu’ils commencent à se lâcher et sont bien obligés de reconnaître que leur propagande ne tient plus du tout la route par rapport à la réalité du terrain et par rapport avec ce qu’ils seront bien obligés d’avouer bientôt, dans quelques semaines au plus, aux moutons qui les écoutent).
Ce que l’on peut dire est que l’opération spéciale tourne au désastre pour l’Ukraine, ou plus précisément au carnage, au sens « propre » du terme, car c’est bien de carne humaine dont il s’agit. On (le côté russe) évoque maintenant des pertes ukrainiennes (tués, blessés, disparus) de l’ordre d’un millier de personnes certains jours, tandis que loin du front des brigades de réservistes refusent de s’engager sans moral, sans savoir militaire, sans armement et munitions adéquates.
« Notons d’ailleurs que le personnel du 64e bataillon de la 103e brigade de défense territoriale située à Lvov a refusé de se redéployer dans la zone d’opérations du Donbass, car il est composé de réservistes non formés et manque d’armement lourd. » (Édouard Husson, Guerre d’Ukraine : Jours 121-122. Le Courrier des Stratèges, 28 juin 2022).

Pour résumer l’état d’avancée dans le Donbass : le chaudron de Zolotoyé et autres cités alentours n’existe plus ou est en voie d’être résorbé (nombreuses redditions dans un chaudron qui devait contenir deux ou trois mille militaires, plus que ce que les Russes avaient évalué).
À Hirske (Гірське en ukrainien) / Gorskoïe (Горское en russe) qui est une ville minière de l’oblast de Louhansk, située juste au nord de Zoloté/Zolotoyé et de Pervomaïsk, des groupes de soldats ukrainiens tenteraient de briser leur encerclement et chercheraient à rejoindre Lissitchansk, ce qui ne semble pas facile, ou Artiemovsk au Sud-Ouest, ce qui paraît encore plus difficile. On apprend même que « certains sont même habillés en civil pour essayer de passer. Un des problèmes que rencontrent les fuyards, ce sont les mines placées par l’armée ukrainienne ».
La route de ravitaillement qui va d’Artemovsk-Bakhmout-Soledar vers Lissitchansk est contrôlée au niveau de quelques localités situées au Nord-Est de Bakhmout-Soledar et surtout elle est sous le feu de l’artillerie russe.
Severodonetsk est libéré ou pratiquement libéré, les derniers civils qui servaient de bouclier humain dans les abris anti-atomiques des sous-sols de l’usine Azot (plusieurs centaines au départ) sont sortis ou en passe de l’être. Les derniers soldats ukrainiens ont du fuir d’une manière peu glorieuse sur des bateaux de fortune ou à la nage. Laissant derrière eux tout leur armement : artillerie, chars…
Les trois ponts qui reliaient Severodonetsk à Lissitchansk ont été détruits (un ou deux par les Ukrainiens, le troisième et dernier on ne sait pas trop par qui). De ce qu’on en voit sur Telegram ou autres, ici comme ailleurs (rappelons-nous Marioupol) les civils accueillent les Russes en libérateurs.
La situation militaire des Ukrainiens et autres (de plus en plus de réservistes âgés et de soldats totalement inexpérimentés très jeunes, brigades bandéristes y compris des membres de Svoboda (Liberté) qui a été financée ces dernières années par des traîtres de l’ancien Parti des Régions pro-russe, légion étrangère ukrainienne, mercenaires de divers pays mondialistes, et/ou en particulier des Polonais et des Géorgiens …) est de plus en plus délicate de l’autre côté de la Donetsk, juste en face de Severodonetsk.
Ce qui posait problème à l’armée des alliés (Russes, Donbassiens, Tchétchènes et quelques autres encore dont semble-t-il un petit contingent de l’armée privée Wagner…) était que la rive droite, Sud-Est, est un plateau qui domine, là où se situe Lissitchansk, d’une centaine de mètres la ville de Severodonetsk. Severodonetsk subit les tirs d’artillerie très proches (quelques kilomètres seulement) depuis Lissitchansk qui est très difficile à prendre de face.
L’armée russe est donc en train d’attaquer, depuis des zones boisées en particulier, Lissitchansk par les côtés, par les bouts les plus étroits de la ville, parallèlement au Donets. Car la ville de Lissitchansk s’étale elle-même le long du fleuve.
On a appris que des localités plus ou moins proches de Lissitchansk situées au Sud-Est et au Nord-Ouest de la ville ont été conquises par les Russes. Tandis que les autorités de Kyiv reconnaissent la perte de localités autour, ou plus exactement en retrait de Severodonetsk comme Voronovo, Borovskoïe et Sirotino.
Et plusieurs cibles militaires situées en arrière de Lissitchansk (au Sud-Ouest) sont détruites régulièrement, dans le triangle formé par Siversk — Lissitchansk — Zolotoyé.
L’armée des alliés est donc en train d’encercler la ville de Lissitchansk. On évoquait il y a quelques jours la présence de 15.000 à 17.000 soldats ukrainiens dans cette cité.
Il semble qu’il soit de plus en plus difficile d’en sortir car, indépendamment de l’artillerie russe qui pilonne la route Bakhmout/Lissitchansk, et qui pilonne en arrière de cette zone des objectifs militaires divers, l’artillerie russe pilonnerait maintenant la deuxième et dernière route importante utilisable pour s’échapper de Lissitchansk.
Celle, plus au Nord qui vient de Siversk, localité qui semble posséder une zone de défense comme à Bakhmout/Artémovsk au Sud et comme à Sloviansk /Kramatorsk à l’Ouest, mais beaucoup plus restreinte.
Des vidéos récentes (dont deux ou trois sur des sites des chaînes mondialistes qui dépêchent enfin des journalistes sur le front et non à Kiev, et qui font même parler des civils) finissent par montrer ce qu’il en est de l’état d’esprit général des gens du Donbass.
Une en particulier montre la méfiance d’habitants de Lissitchansk qui préfèrent rester sur place enterrés dans des sous-sol, et bientôt sous les bombes, plutôt que fuir quand cela est encore possible. Ils n’ont aucune confiance dans les gens qui viennent les chercher et ont peur d’être déportés, voire plus.
Loin de rester inactive ailleurs, ou plus exactement statique mais pilonneuse, l’armée des alliés est au contraire de plus en plus active et poursuit sa pression en bordure du front qui va de Kharkov à Odessa, ou en retrait, parfois très loin en retrait. Elle continue de bombarder divers objectifs militaires un peu partout sur le territoire ukrainien, comme elle l’a fait récemment sur le centre de commandement de l’armée ukrainienne à Nikolaïv.
« Ainsi, La nuit du 24 au 25 juin a vu le bombardement massif des positions ukrainiennes dans tout le pays. 40 à 60 missiles russes ont visé les militaires kiéviens en l’espace de quelques heures. Les frappes ont été effectuées depuis le territoire biélorusse, depuis la Russie et la mer Noire. » (idem)
Elle vient, en fin de semaine dernière, et au petit matin, d’envoyer quatre missiles (Kiev parle de quatorze) sur une usine de production de missiles dans un quartier Est de Kiev qui a déjà été touchée il y a quelques semaines. Ces missiles auraient été largués depuis des bombardiers situés au-dessus de la Mer Caspienne. Un immeuble d’habitation, qui avait été évacué il y a plusieurs semaines, puis rouvert bêtement à l’habitation, situé juste à côté de l’usine, a été touché ; on ne sait si c’est par un missile russe ou par un missile ukrainien cherchant à détruire un missile russe.
Il semble que les bombardements sur Kiev (il n’y en avait plus eu depuis des semaines) ont calmé depuis l’artillerie ukrainienne qui s’en prenait, depuis le début de l’offensive russe dans le Donbass, ouvertement à des objectifs non militaires sur la ville de Donetsk et alentours en particulier, mais pas que.
Pendant ce temps, les offensives ukrainiennes et qui n’aboutent jamais à grand chose, et qui sont rares, quand elles ne s’attaquent pas à des objectifs marginaux (comme dans des villes de Russie proches de la frontière, mais y en a-t-il encore ?) semblent se focaliser encore sur des lieux symboliques. Par exemple l’île des Serpents.
Encore une fois et en vain, les Russes qui occupent cette île ont été attaqués par des drones. Que représente pour les Ukrainiens cette île qui d’ailleurs appartenait à la Roumanie avant que Staline ne l’intègre à l’Ukraine au moment de la Grande Guerre Patriotique ? Sont-ils dans l’attente d’un débarquement du côté d’Odessa, qui pour le moment n’en finit pas de pas venir ?
À propos de la zone d’Odessa, on peut remarquer que les velléités d’attaquer la Transnistrie (capitale Tiraspol) paraissent avoir complètement disparu. Maintenant que ponts et voies de circulation diverses ont été réduites par les Russes sur la partie Sud-Ouest de l’oblat d’Odessa.

Mais pour en revenir au Donbass, on voit que tous les fiefs ukrainiens grands ou petits vont très probablement tomber les uns après les autres. Et que le processus s’accélère.
Lissitchansk (très gros morceau), Siversk (chaudron secondaire potentiel, qui pourrait tomber peut-être même avant Lissitchansk, ce qui finirait de bloquer tout approvisionnement de Lissitchansk),

Artimovsk/Bakhmout/Soledar (plus gros chaudron potentiel, plus secondaire pour l’instant),

Slaviansk/Kramatorsk (autre très gros morceau dont l’approche se poursuit pas à pas ; les Russes en sont très près par le Nord depuis que Lyman est tombé et, plus secondairement Sviatogorsk),

Avdeevka/Avdiivka (autre chaudron potentiel où seraient retranchées quatre mille hommes, du moins c’était ce chiffre qui était avancé il y a un mois de cela, et qui fait tant de mal à la ville de Donetsk). Et quelques autres endroits secondaires.

Puis viendront les heures de Nikolaïev et d’Odessa au-delà de Kherson,

de Krivoï Rog, Zaporijié et Dnipropetrovsk

et de Kharkov

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