PAPI BISOUNOURS
Je commence par une citation du journal Le Figaro.
Guerre en Ukraine — un Français tué dans des combats annonce le Quai d’Orsay.
Selon une source sécuritaire interrogée par l’AFP, l’homme était «un combattant parti comme volontaire». L’identité de cet homme n’a pas été communiquée, ni le lieu où il a péri. La radio française Europe 1 avait fait état jeudi d’un «premier combattant français» tué en Ukraine, «mortellement blessé par des tirs d’artillerie» dans la région de Kharkiv (nord-est). «Le jeune homme avait rejoint la Légion internationale de défense ukrainienne et participait aux combats contre l’armée russe», selon Europe 1. (fin de citation)
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Avant d’en dire plus sur le sujet, je voudrais développer un peu pour amener la suite au mieux.
J’ai déjà constaté d’une manière manifeste et non plus diffuse, depuis l’épidémie de covidisme en fait, que :
— lorsqu’il convient de dire clairement ce que l’on pense ou ce que l’on croit être juste … ou de bon ton à dire (ce qui pour certains n’est déjà pas la même chose), que l’on ne peut plus tergiverser, quand l‘attentisme ou l’abstention peut confiner à la bêtise et à l’acceptation de tout y compris du pire,
— la modération, voire l’extrême modération de certains personnages du domaine de la politique ne pouvait que servir le pouvoir en place et toutes ses turpitudes. En une critique si pondérée, si murmurée, si quasi absente ou inaudible qu’elle finit par n’en être plus une.
Parmi l’opposition d’opérette, ce n’est évidemment pas étonnant, de cette opposition ménageant chèvre et choux pour mener au mieux leur petit train-train de professionnels de la politicaillerie, leur place, leurs prébendes.
Mais quand il s’agit de personnes qui entendent se situer en-dehors, à côté, au-dessus du marigot, cela devient proprement incompréhensible. Certes, chacun sait donner de bonnes raisons à ses attitudes, à ses prises de position. Il y en a un en particulier qui est champion en ce domaine. C’est François Asselineau.
Je sais reconnaître ce qu’il peut apporter de positif dans le débat, mais j’ai aussi malheureusement constaté plus d’une fois qu’il attache une bien grande importance à son ego et je regrette son goût immodéré pour la modération. Il attache également beaucoup d’importance aux étiquettes et dit même qu’il est constamment tenu de naviguer entre deux ou plusieurs eaux sur certains sujets, vu le caractère disparate de ses « ouailles ».
Lui aussi, comme tant d’autres, aurait bien tendance comme je l’ai déjà écrit à voir des fachos chez les gens qui sont les plus proches de lui. Ou à pratiquer le : « Restons prudent… je ne suis ni pour ni contre, bien au contraire », pour ne pas se mettre (en simple hypothèse) à mal, à dos une partie de ses adhérents, et ne surtout pas passer pour un « complotiste », un « populiste », un « facho ». À pratiquer finalement une sorte d’ « en même temps » macronien. Ce qu’il n’a cessé de faire depuis l’apparition du covid.
Si ce n’était encore que mots, mais toute cette attitude finit par annihiler toute action politique ou revendicative de sa part et de son parti.
Cet homme a quasiment disparu de la rue, si ce n’est à de bien rares exceptions près. Le pire est lorsqu’il refuse de se joindre aux autres pour donner du poids à des actions dont on peut penser qu’elles vont pourtant dans son sens, au moins en grande partie.
Cet homme ne vit plus que sur Internet qui n’est qu’un aspect, particulier, de la réalité. La masse des hommes, l’homme ordinaire plus exactement ne s’informe pas encore là, malheureusement, et ceci peut créer des illusions sur le poids que l’on peut avoir ; et des désillusions pires encore. Et c’est dans la rue que l’homme ordinaire peut être amené à manifester, à se manifester.
On ne peut se limiter « à faire de la politique », ou « à parler politique », parole la meilleure soit-elle, sur Internet, quelquefois sur des media dissidents, indépendants, voire « patentés ». Ou encore en enjoignant du dehors aux parlementaires d’agir de telle ou telle manière. On ne peut non plus « faire de la politique » en s’abstenant de se présenter aux élections (quoi que l’on puisse penser par ailleurs des élections), comme il en est cette fois encore pour l’UPR, le parti d’Asselineau.
Or, c’est le chemin semble-t-il pris par Asselineau qui ne semble intéressé que par l’élection présidentielle. Et surtout que par sa candidature, la seule valable à ses yeux, allant jusqu’à dénigrer ceux avec qui il a des idées en commun. Ne recherchant nullement ce qui rapproche, mais énonçant bruyamment ce qui divise. Incapable de nuancer, ou plus exactement de saisir le sens de ce que peut être un rassemblement de sensibilités ou de partis politiques. Qui n’oblige pas à se taire, ou développer des idées intermédiaires, mais à accepter des différences. À, pour le moins, les tolérer.

Il y a un aspect dogmatique, ou plus exactement psycho-rigide en lui. C’est ici que je m’étonne maintenant de la manière dont il peut-être amené parfois à dire ou à écrire des choses qui peuvent être moins raisonnées que catégoriques et sans nuances sur certains sujets ; et d’autres fois moins sympathiques que déconcertantes, presque naïves.
Par exemple sur la question du régionalisme, il est totalement borné et incapable de faire la différence entre l’affirmation des cultures régionales populaires (métropolitaines surtout, car en outre-mer, elles ont pour lui goût d’exotisme) et une supposée idée de vouloir par là-même faire sécession et se rendre indépendants, faussement indépendants bien évidemment. C’est un indécrottable jacobin, je dirais même jacobin agressif. Qui en ce domaine n’a plus aucune nuance.
Il est donc curieux de constater que dans d’autres domaines, il peut tout excuser. J’en veux justement pour preuve le commentaire qu’il a fait sur twitter à propos de la mort de ce Français en Ukraine que j’aurais envie de titrer : BFM m’a tuer (sic), pour reprendre un commentaire anonyme d’Internet.
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Voici l’essentiel de ce qu’écrit F. Asselineau :
« Le parcours de Wilfried Blériot est triste et révélateur. Âgé de 32 ans, il était le père d’une petite fille.
Derrière ce fait divers se cache une tragédie humaine. [normal, puisque la vie est tragique par définition]. Celle d’un jeune Français un peu paumé, étouffant dans une France suicidaire qui a perdu tout idéal, et victime du lavage de cerveau médiatique en faveur de l’Ukraine.
Il est parti en croyant qu’il servait le Bien. En réalité, il est tombé dans les mains d’authentiques nazis, ce qui corrobore exactement les mises en garde de Poutine et de l’armée russe.
LA RESPONSABILITÉ DES MÉDIAS, DE MACRON ET DES POLITIQUES, qui nient que les forces ukrainiennes sont infestées de néo-nazis, EST IMPARDONNABLE.
De toute cette folie, que reste-t-il aujourd’hui ? Il reste, du côté de Bayeux, une mère, une petite fille, et toute une famille ravagées par le chagrin. »
Je livre maintenant quelques commentaires à ce « touite » que plus d’un trouve complaisant.
— Un névrosé de notre temps.
— Un LVF version Instagram. [LVF : Légion de Volontaires Français contre le bolchevisme]
— Le martyr de BFMTV.
— J’espère qu’il était triple vaxx ça complétera le tableau.
— Tiens on croirait entendre les mêmes choses quand des français sont partis en Syrie combattre le méchant Assad et ont terminé dans le camp des terroristes à commettre des crimes..
— Oui,enfin il est parti aussi sachant qu’il pouvait ‘nettoyer’ un peu du Russe aussi, à défaut de pouvoir exprimer ses idéaux en France sûrement … ce nétait pas un ange.
— « Servir le bien » en faisant ce salut ? vous êtes bienveillant.

— Complaisant, non ?
— Aucune empathie pour la racaille.
— Si toutes les personnes paumées en France devenaient nazies, le drapeau Français serait déjà une croix gammée. Vous délirez François ; revenez à la raison.
— L’honneur est sauf, le Quai d’Orsay a présenté ses condoléances à la famille de ce français tué !! 🙄
Cf. Le Figaro o.c. :
Un Français a été tué «dans des combats» en Ukraine, a annoncé vendredi le ministère français des Affaires étrangères, 100 jours après le début de l’invasion russe. «Nous présentons nos condoléances à sa famille», a fait savoir le Quai d’Orsay. (fin de citation)
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Effectivement — je reprends la « parole » — le ministère des Affaires Étrangères a envoyé ses condoléances à la famille ! Ce qui prouve encore une fois que l’on vit réellement dans un monde inversé. Fou, de toqués.
Moi, je n’ai aucunement envie de victimiser ce personnage. J’ai toujours eu tendance à penser comme Vian que le vrai coupable est le lampiste. Et j’ai toujours trouvé une chanson du début du siècle débile et plus que complaisante, presque complice et n’incitant certainement pas à la révolte, qui accordait sinon le droit du moins l’excuse (pour bouffer) aux pauvres de fabriquer des armes pour éliminer d’autres pauvres. Et je le pense de plus en plus quand je reviens en arrière de ma vie sur la veulerie humaine.
Quand on réfléchit bien il n’y a pas de différence ontologique entre un type comme mac ronds et ce tué dénommé Blériot (non je ne ferai pas la blague, plus d’un l’a déjà faite). L’heuristique des deux est la même et basée sur le messianisme eugéniste malade du mondialisme. Tous les deux sont atteint d’une même folie d’inhumanité. L’un a plus de pouvoir pour faire le mal, c’est tout.
Je remets ici la photo du taré de l’Élysée (la quarantaine passée) :

Et à suivre, celle du taré de Bayeux (la trentaine passée) :

Purs produits tous deux de la décadence des mœurs, des valeurs, de l’inversion satanique du monde. Purs produits de la chute de la civilisation occidentale. Deux manipulés certes, mais deux déchets de la société, dont il semble patent qu’ils relèvent tous deux de la psychiatrie.
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Non, ce Blériot n’était pas un saint.
Voilà le genre de milieu qu’il fréquentait. Je ne sais pas d’ailleurs pourquoi on (ils?) se cache(nt) le visage. Le nom est déjà assez éclairant : Misanthropic Division — Schweiz.

Pourquoi Schweiz (Suisse) ? Je l’ignore. Lieu d’origine ? pays du mentor qui les sponsorise ?
En tout cas, je vois devant moi moins des misanthropes que des asociaux haineux. Des sortes d’anti-fafs inversés qui iraient au bout de leurs « idées » destructrices. Certes des jeunes hommes plus décidés que ceux de l’autre bord — jusqu’au jour peut-être où ceux de l’autre bord (est-ce un autre bord, ou le même?) se verront contraints, s’il en ont le courage, de défendre leur univers perdu au fond du fond de la décadence de l’empire mondialiste.
Le misanthrope est plus l’ennemi de l’humanité qui se retranche du monde, le solitaire, le sauvage qui s’isole, l’atrabilaire, le mélancolique, que l’être qui désire punir les autres êtres humains de ne pas être comme lui.
À mon avis, il n’y a pas d’Alceste dans cette Division Misanthropique, mais il y a bien du Philinte — l’ami d’Alceste qui veut être bien avec tout le monde, et qui pousse loin la complaisance et l’indulgence — chez Asselineau.
Regardez cette autre imagerie. Moi, ce qui me gêne, ce n’est nullement le symbole qui remonte des fins fonds de l’antiquité tant asiatique qu’européenne. Il ne faut pas tout mélanger, tout amalgamer. Particulièrement par ignorance crasse.
Ce qui me gêne c’est son usage. Médiocre, minable. Méprisable. Le sens que l’on veut lui donner. En Asie, c’est un symbole éminemment religieux. Il tient son nom du sanscrit : su asti ka : qui est bien ; svastika, ou swastika.

S’agit-il d’un maillot sportif avec nom du joueur au dos et numéro spécial en forme de svastika ? Présenté par le joueur lui-même ?

Non ! Maillot des « jeunesses ultra-nationalistes » endoctrinées et fanatisées. Pauvres gamins ! Des enfants-soldats ?
J ’ignore le sens d’азовещь (= azovechtchi) ; c’est un mot dérivé d’Azov qui fait référence au Bataillon Azov. Azovie ? Azovets ? Azovinets ?
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En conclusion, et pour en revenir à un personnage tel que François Asselineau, j’ai constaté qu’au moment où il avait entre les mains les meilleurs éléments (ceux du covidisme) pour dénoncer au mieux nos pertes de souveraineté, il s’embrouillait, il s’engluait dans une mélasse de moins en moins audible, dans une extrême modération à dénoncer la politique pseudo-sanitaire du gouvernement, à définir même la notion de covidisme. Ou dans une incapacité à penser le traitement politique du covid comme l’exemple parfait d’une offensive mondialiste (de peur de passer pour un complotiste?).
Dans les faits, il est même apparu comme un ennemi de la rue, du rassemblement des disons « mécontents », « résistants », opposants, « dissidents »… En référant aux députés, aux sénateurs. L’une des rares manifestations qu’il ait organisées s’est tenue un soir alors que le Sénat devait voter ou non pour le passe de la honte. Autrement, il a fait dans l’invisible et dans des propos, comme déjà dit plus haut, « ni pour, ni contre, bien au contraire », en conformité finalement avec le macronisme dominant du « en même temps ». Il y a des moments où il n’y a plus de gages à donner à qui que ce soit, et juste à foncer, avancer clairement et directement, sans circonvolutions théoriques et pratiques.
Je pense même qu’il est incapable de pouvoir ou de vouloir sortir de tout esprit légaliste, d’un certain dogme de l’État de droit, même si le droit est en désaccord avec l’Esprit des lois en général, et avec le fond des mentalités et de l’éthique commune du pays. Autrement dit, s’il aime à parler du programme du CNR (Conseil National de la Résistance) de 1945, je l’imagine mal déroger à quoi que soit dans la société présente. Et à le dire clairement.
Il n’a pratiquement aucun esprit légitimiste. De ce qu’est et pourrait être la légitimité dans le domaine du Droit. Celle qui peut conduire à l’objection de conscience, amener à la désobéissance civique, ou mieux encore à la désobéissance civile collective.
Mais il est des moments où il faut prendre parti clairement, très clairement. L’hésitation, l’appréciation démesurée, et sans fin, du pour et du contre, jamais vraiment tranché n’amène à rien, est inutile, est contre-productif.
Aussi, pour en revenir à ce qu’il vient d’écrire sur cet égaré qui s’est tué (ou qui a été tué, c’est pareil) à Kharkov, sa réaction révèle tout ce qu’il est. Une sorte d’esprit mou finalement qui reporte un peu trop facilement la bêtise de certains sur le compte de la société, du système, etc. Dans une approche de victimisation qui est également bien une marque indélébile d’un triste esprit du temps.
Ce qui au final, en contraignant la critique, diluant la pensée, finit par contraindre l’action elle-même, toute action.
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