Notules diverses complémentaires à l’article du 13 avril 2022 et suivants. II
KHAZARS, RUS’ DE KIEV, CRIMÉE
J’ai évoqué, dans un précédent article, l’existence au sein du milieu sioniste juif (apparente redondance, car il existe aussi des non-juifs sionistes, eh, oui !) l’idée folle de vouloir reconstituer en Ukraine une sorte de non pas Nouvelle Babylone ou Nouvelle Jérusalem, mais Nouvel Empire Khazar.
Mais après tout, ce n’est pas plus délirant que ce qui s’est passé en Palestine, et même nettement plus proche dans le passé, non pas de la dispersion des Juifs, ou du moins d’une partie seulement, mais de leur soumission sur place à diverses entités politiques, romaine un temps par exemple, et pour l’essentiel arabe. Ce qui amené sans doute un certain nombre de Juifs à émigrer en particulier sur toute l’Afrique du Nord, toujours plus loin jusqu’au Maghreb. Je ne parle pas ici des adeptes du judaïsme ou d’un judaïsme un peu particulier non-sémites d’Afrique noire du Nord-Est dont l’origine religieuse semble assez spécifique.
Dispersion des Juifs ou d’une partie seulement. Celle qui est restée sur place a pu demeurer juive religieusement parlant, mais dans un État, une entité politique ne devant plus rien aux monarchies plus ou moins théocratiques des derniers temps d’indépendance totale ou relative. D’autres ont dû quitter le judaïsme pour le christianisme, d’autres enfin, à compter du VIIe siècle, ont pu devenir musulmans, entre autre sous la poussée politique, conquérante vers l’Ouest, des arabes passés du polythéisme à l’islam.
Est-il utile de rappeler les liens étroits qui unissent, malgré des intolérances réciproques, les trois religions du Livre. Ce qui unit moins sur la forme que sur certains fonds communs, l’Ancien Testament au Nouveau Testament et au Coran. Vaste sujet. Tout en sachant également que tout ce corpus qui s’est constitué au cours des siècles ou à certaines époques précises, en particulier dans les premiers siècles de notre ère, avec diverses sources orales, génies culturels spécifiques, diverses écritures, réécritures, compilations ou rejets de textes sacrés, s’est bâti en très grande partie autour de l’hébreu, l’araméen et l’arabe — trois langues sémitiques — le copte une langue chamitique, le grec et le latin — deux langues indo-européennes.
Donc pour revenir à cette idée de renaissance judéo-khazar, elle est fondée sur l’existence d’un peuple semi-nomade et/ou de marchands attesté dans les écrits anciens pour une période allant du VIe au XIIIe (Haut Moyen-âge), originellement – dit-on – de religion tengriste, dont l’empire a varié au cours des années, et dont la noblesse au moins s’était convertie au judaïsme (au début du IXe siècle, puis au début du Xe siècle) face, ou contre le christianisme et l’islam environnants. On sait que certains de ses membres correspondaient en hébreu et qu’il fut un temps où, parmi d’autres territoires, ce peuple occupa ce qui correspond à l’Ukraine orientale actuelle (mais aussi une bonne partie du Caucase ou encore tout le sud de la Russie actuelle). On a d’eux des ruines de cités et des témoignages d’inscriptions et bas-reliefs de type judaïque.
Il semble établi également que les Khazars seraient à l’origine (fin VIIIe, début IXe) du khaganat de la Rus’ qui auraient réunis divers tribus dont des slaves qui deviendra ensuite la Rus’ de Kiev, à l’origine des Russes, Biélorusses et Ukrainiens. (j’en reparlerai).
Voici la raison historico-religieuse qui a amené certains à revendiquer quelque droit ethno-religieux sur l’exercice du pouvoir ukrainien (et apparemment aussi la gestion, l’exploitation ou la confiscation des richesses nationales, je parle ici de quelques oligarques ukrainiens).
Pour être complet sur le sujet, il faut savoir également que dans le milieu du sionisme il a existé à côté des « ukro-khazarophiles » des personnes qui ont proposé, sans rire, et sans doute dans un souci de ne pas vouloir vraiment s’en séparer, du moins à distance, des « palesto-crimophiles ». Ces derniers ayant eu en vue de déporter (je ne sais comment, et en vertu de quelle autorité) les Palestiniens en Crimée. La Crimée, en voilà un endroit qui en a subi des passages de peuples divers, pour en être peuplé de nos jours par des Russes, des Ukrainiens, des Tatars et sans doute quelques autres minorités.
En voilà d’une idée étrange, mais pas plus étrange ou loufoque que le khazarisme ou au final le sionisme. Quand on voit ce que cela donne depuis près d’un siècle et demi maintenant.
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SYMBOLIQUE
Le terme qu’emploie Poutine lui-même pour définir les démons de la mort, nihilistes barbares, fous fanatiques de l’inhumanité qui sévissent en Ukraine est celui, si j’ai bien compris (j’ai pu le repérer dans l’un de ses discours sous-titré en français) de : neo-nazi banderatchi, banderistes néo-nazis.
Moi, j’aurais plutôt tendance à les appeler simplement bandéristes, du nom de Stepan Bandera personnage central (mais non unique) de la catastrophe ukrainienne ultra-nationaliste, raciste, xénophobe des années vingt à cinquante du siècle dernier, et plus généralement du bolchevisme stalinien et post-stalinien.
Délire collectif, plus propre à l’Ouest, Galicie et alentours, de l’Ukraine, réactivée par la dissolution de la CCCP (l’URSS) qui a fait de la sortie de l’Ukraine une occasion pour ce pays qui ne semble pas avancer, de retomber dans ses vieux démons qui se focalisent sur les étrangers en général, les tziganes en particulier et « préférentiellement » en une russophobie délirante. Comme si ce pays ne semblait plus vivre qu’en réaction de la Russie, ne plus vivre que dans, par, pour la haine et la destruction (heureusement illusoire, mais revendiquée) de la Russie.
Comme si ces gens, ce pauvre petit peuple de la rancœur et du ressentiment maladifs, qui ne serait pas grand-chose si les Russes n’avaient stimulé leur appétit à évoluer et à se développer depuis au moins le temps de Catherine II, présentement manipulé par des fous au pouvoir et des salopards de l’empire mondialiste occidental, étaient incapables de se reconstruire sur d’autres valeurs, ou plutôt d’autres anti-valeurs que de haine et d’exclusion délirante, confinant à l’apartheid (y compris langagier, le russe n’y est plus reconnu comme l’une des langues officielle du pays, bien que super-présente y compris chez les plus timbrés des bandéristes) d’une large minorité de russophones (d’origine russe ou d’origine ukrainienne), quand on sait que le russe est en grande partie la langue de la science et de la culture, et la langue d’intercommunication en Ukraine.
L’apartheid en Europe, en voilà, d’un mot d’actualité depuis l’émergence des mesures liberticides à l’encontre des gens qui refusent de se faire piquer pour un produit expérimental qui ne soigne pas mais rend malade, comme on le voit bien de nos jours. L’apartheid en Ukraine, les bandéristes et autres bandits du temps de la Seconde guerre mondiale, ils connaissaient bien, même entre eux, dont la forme ultime était la mort, l’assassinat de préférence à la suite des pires actes de barbarie. L’imagination au pouvoir, comme disait l’autre. Imagination destructrice pour qui n’a rien à construire, simplement de petit, mais plus encore de grand dans le bon sens du terme.
Je m’en tiens donc, en général, au mot « bandéristes » pour définir ces petits hommes de rien. Destructeurs du même type que les islamistes qu’ils ont déjà fréquentés, côtoyés de par le Monde en tant que mercenaires de toutes les causes indéfendable par un être humain normal.
Mais très largement entretenu, manipulé, armé par la gouvernance impériale occidentale qui n’a très généralement soutenu, et avec les pires méthodes (voir l’action de la CIA, pour ne parler que d’elle, à travers le monde) que les êtres les plus barbares, la lie des sociétés, pour les détruire (les sociétés) et pour mieux assouvir sa soif de domination et de vassalisation de la Terre entière. Ignominieusement décrétée, imposée par la force bestiale, technologiquement barbare, au nom du progrès et de la démocratie ! Voir même du bien ! Et de la morale !
C’est le messianisme de l’horreur, promulgué par un capitalisme euro-mondialiste occidental destructeur ; d’essence foncièrement, à la base, judéo-protestante ; quand l’individu n’a de compte à rendre à aucune communauté humaine, aucune autorité supérieure, aucun contre-pouvoir ; dans un dialogue direct et hypocrite avec « Dieu » — c’est-à-dire rien, ni personne, la prédestination — qui négocie directement ses vilenies avec lui en personne et sans intermédiaire. (cf. sur ce sujet le livre éclairant de Max Weber : L’Éthique protestante et l’Esprit du capitalisme, qui mériterait le complément de divers autres tomes mettant en avant les spécificités du capitalisme en rapport avec diverses autres religions ; le second pourrait être : l’Éthique judaïque et l’Esprit du Capitalisme.)
Si je m’en tiens à « bandériste », je pourrais aussi écrire « néo-bandérisme », car le bandérisme actuel est aussi le fruit non unifié de divers regroupements et de toute une mythologie disparate, faite de bric et de broc, qui n’est lié au nazisme, plus exactement au néo-nazisme que pour une part, du moins toujours avec une volonté de se démarquer du nazisme, du moins dans sa symbolique.
Dans une double volonté, je suppose, — de masquer, de ne pas affronter directement les réactions du public à des symboles, des références trop manifestes et trop marquées, en particulier dans l’inconscient collectif européen même (forgé maintenant pour l’essentiel par l’Histoire enseignée par l’École et véhiculée par les media dominants) ; — de spécifier son originalité, sa marque de fabrique propre, son étiquette, son logo publicitaire, sa réclame ou son enseigne de fonds de commerce.
Dans ce domaine, les ultra-nationalistes des pays baltes font moins dans la dentelle ou l’hypocrisie, mais il faut dire qu’ils sont très généralement ignorés, petits pays dont on ne sait rien ici, tout là-bas, au Nord, loin du centre de l’Europe, du moins de l’Europe otanesque. Je veux parler de l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie qui glorifient encore en public, et sous les bons hospices d’autorités placides, tolérantes, libérales, aveugles, complaisantes, complices (rayer les mentions inutiles) les vertus de la Waffen SS de la Seconde guerre mondiale.
Comme exemple de ce « patchwork », ce pot-pourri d’idées fumeuses, mêlant délires des origines (vikings par exemple), aux runes nordiques germano-scandinaves et « réécritures » de symboles nazis, voici le symbole non pas seulement d’un parti extrémiste nationaliste, mais l’insigne militaire du régiment ukrainien que l’on nomme généralement « Bataillon d’Azov » formé de bandéristes et de mercenaires du même acabit.
Rappelons qu’Azov est le nom d’une mer, morceau de la Mer Noire resserré par deux caps, qui s’étale du Nord-Est de la Crimée à l’embouchure du Don. Ce nom, elle le tient d’une très ancienne cité, qui compte aujourd’hui plus de quatre-vingt-mille habitants, située à une trentaine de kilomètres de l’embouchure du Don. Cité grecque à l’origine sous le nom de Tanaïs, puis de Tana au Moyen-âge, elle est rebaptisée Azaq sous la domination turque. Prise par l’armée de Pierre le Grand en 1696, puis rendue aux Turcs en 1711, elle est finalement cédée à la Russie en 1774.

Ceci n’est pas une marque d’automobile, la A 30 B. Mais l’écusson du Bataillon Azov (prononcé : azof). АЗОВ en écriture cyrillique = AZOV. On y retrouve les deux couleurs de l’Ukraine, bleu et jaune, mais en beaucoup plus sombre.
L’élément le plus remarquable est cette sorte de Z barré qui semble bien être une simple modification, une simple bandérisation de l’insigne de la Waffen SS, un bidouillage, un détournement de symbole nazi, ou une sorte, comme diraient certains, de symbole nazi inversé.

J’ignore le sens de l’une des deux marques, signes de reconnaissance de ladite opération spéciale qui est un Z, qui est une lettre latine et non cyrillique (l’autre étant le V autre lettre latine). Je ne sais si le V est une allusion à la Victoire/Victory, en une initiale compréhensible pour les demeurés européens. Ou un cinq, mais pourquoi un cinq ? en chiffre latin.
Je ne sais, de même, si le Z est une allusion à ces symboles militaro-idéologiques… ou à la signature de Zorro, quoi que ?! Les Russes me semblent plus fins, plus taquins que les yankees et euro-mondialistes. On l’a vu l’autre jour avec Lavrov qui plaisantait sur cette vieille histoire de judaïté supposée de Hitler, et lorsque la porte-parole du gouvernement russe, je crois que c’est-elle, s’étonnait qu’un Juif, Zelensky en l’occurrence, soutienne et félicite des bandéristes. Mais quand on sait, par ailleurs, qu’aux yeux de ce dernier, Poutine = Hitler !
Au fait, savez-vous pourquoi les États-Unis ne fêtent pas la capitulation de l’Allemagne en 1945 ? Le 8 Mai en France. Parce que cela ne lui a coûté que quelques milliers de morts (moins de morts militaires d’ailleurs qu’il en a coûté de morts civils et de destructions en France et en Allemagne par exemple) pour un tas d’avantages à venir. Et même d’avantages grâce à la guerre elle-même.
Savez-vous pourquoi la Russie fête avec faste et grandeur la capitulation allemande de 1945 ? Et sa Grande Guerre Patriotique. Parce qu’il en a coûté 26 millions de morts. Fêté le 9 Mai en Russie.
Lorsque Sardou, au début des années soixante-dix, chantait « Si les Ricains n’étaient pas là / Vous seriez-tous en Germanie » il énonçait une énorme contre-vérité historique. Si les Ricains n’avaient pas été là, les Popofs auraient très certainement atteint l’Atlantique, tout seuls. Mais, les Ricains se sont empressés de débarquer, puis ont été assez marris de devoir partager l’Allemagne et Berlin avec les Russes, mais Yalta était également passé par là.
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