ÉLARGISSEMENT DE LA GUERRE D’UKRAINE À LA POLOGNE ?
Venu chauffer les troupes de ses affidés, le sénile Biden vient de déclarer en Pologne : « Poutine ne peut pas rester au pouvoir ». Il est quoi lui, Dieu en personne ?!
Et il a demandé aux Russes (après avoir bu probablement deux ou trois verres de vodka polonaise de trop) de ne même pas penser « à avancer d’un centimètre en territoire de l’OTAN ».
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Il a reçu le soutien enthousiaste et fanatique d’un gouvernement d’un pays qui compte à peine quarante millions d’habitants et qui vit en partie sur les aides des pays plus riches (mais peut-être pas pour longtemps, la richesse et les aides) de l’Union Européenne (Allemagne, France, Italie…), c’est-à-dire guère plus qu’un petit grain de sable.
Il y a peu le gouvernement polonais s’indignait que la Hongrie (qui n’entend pas aider d’aucune manière l’Otan ni sanctionner la Russie) revendiquait des territoires ukrainiens où des gens parlaient hongrois, près de la frontière hongroise.
Puis certains dirigeants polonais se sont mis à réclamer, eux aussi, des territoires de l’Ouest ukrainien où des populations près de sa frontière parlent polonais (la Galicie ukrainienne a longtemps été sous domination polonaise).
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Maintenant, on a encore mieux.
Le général Waldemar Skrzypczak, patronyme que l’on prononce quelque chose comme « skèrzéptchak » (un autre délirant probablement gâteux), ancien commandant des forces terrestres polonaises, vient de réclamer le rattachement de Kaliningrad à la Pologne. Élucubrations grotesques.
Or, l’enclave russe, port sur la Baltique de Kaliningrad (ex-Königsberg) n’a jamais été polonaise, mais allemande. Ceci remonte au temps de la Prusse.
À défaut d’être annexée de force, ce qui ferait entrer la Pologne dans la guerre de facto, l’enclave de Kaliningrad aurait le statut de prison à ciel ouvert du même type que Gaza, bloquée par la terre et bloquée par la mer.
Il faut savoir que cette enclave qui a été conquise à la fin de la Seconde guerre mondiale par l’armée soviétique a alors été vidée de l’essentiel de ses habitants allemands chargés de quitter les lieux. Remplacés par des populations d’URSS, des Russes ou des Biélorusses en particulier dont les villages avaient été détruits par l’armée allemande. 1
Ce port très bien situé sur la Baltique a attiré l’attention de minorités pour y établir une entité propre. En 1956, des Juifs ont demandé le transfert en cette région de l’oblast autonome juif du Birobidjan situé en Sibérie orientale (oblat qui ne possède de nos jours qu’une infime minorité de Juifs). Ce qui a été refusé par le Comité central du Parti communiste. Plus près de nous, entre 1989 et 1995, ce fut au tour des Allemands de la Volga, qui avaient vu leur république autonome supprimée en 1941, et qui avaient été déportés par Staline au Kazakhstan, de réclamer le rétablissement de leur république autonome sur le territoire de Kaliningrad.
Il est curieux de constater que cette ville et son oblast ont conservé le nom de Kaliningrad (la ville de Kalinine), du nom du président du Praesidium du Soviet suprême : Kalinine, à la mort de ce dernier en 1946. Et n’a pas été débaptisée et rebaptisée depuis.
Il faut savoir enfin que lors de la réunification des deux Allemagne, la RFA a refusé la proposition soviétique de la réintégration de Kaliningrad à l’Allemagne.
Ces derniers temps, un projet économique proposé par les habitants actuels de l’oblast de Kaliningrad, a été rejeté par le gouvernement russe et l’Union européenne : celui d’une zone franche en union douanière avec les pays voisins.
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Il ne faut jamais oublier que les Polonais et les Russes se sont combattus plusieurs fois au cours des âges, la dernière fois a été l’invasion russe d’un côté et allemande de l’autre pendant le Seconde guerre mondiale, puis la période de semi-liberté sous domination soviétique. La Pologne a également connu des déplacements de territoire vers l’Est ou vers l’Ouest, et sa perte de territoires ukrainiens, pour ne parler que de ceux-là.
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Dernière précision et non des moindres, la Pologne fait partie des pays slaves occidentaux qui ont la spécificité d’être avant tout de religion catholique et non orthodoxe comme la Russie et l’Ukraine. Comme en partie (Tchéquie, Slovaquie, Slovénie, Croatie…) le centre-sud-ouest du domaine slave des petits pays de langues slaves. La seule exception étant le serbe (parlé par des orthodoxes) au sein du serbo-croato-bosno-monténégrin. Ce qu’il conviendrait d’appeler tout simplement la langue yougoslave.
Le sommet de la débilité étant atteint en Serbie (encore que les Serbes étaient contre l’éclatement de la Yougoslavie, la Slavie du Sud), Croatie, Bosnie-Herzégovine éclatée en une Bosnie-Herzégovine croate (15 % de la population), serbe (30 %), musulmane (50%) et au Monténégro (Monténégrins et Serbes) 2 où toutes ses populations qui parlent toutes la même langue, aux différences dialectales près (de nos jours entretenues et exagérées à dessein par des nationalistes obtus), se sont séparées pour une question de religion et d’anciens contentieux politiques et mortifères (empire ottoman, Seconde guerre mondiale). Il suffit de regarder la configuration de l’ancienne Yougoslavie pour voir que tout ça, que tout cet émiettement, n’est pas sérieux et misérable. Détruire un pays déjà si petit, pour en arriver là !
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Autre élément à prendre en compte : les pays slaves orthodoxes, ou majoritairement orthodoxes comme la Bulgarie, utilisent à quelques variantes près l’alphabet cyrillique. Les pays slaves catholiques ou majoritairement catholiques (ou ce qu’il en reste) utilisent l’alphabet latin avec quelques lettres ou signes diacritiques propres (l’alphabet Gaj ou latinica). Même le serbe tant de Serbie que du Monténégro peut s’écrire en caractères latins tout aussi bien que cyrilliques. Et ledit bosniaque ou bosnien, le serbo-croate parlé par les musulmans, a recours à des caractères latins.
1 – En fait, l’enclave de Kaliningrad, un tiers de l’ancienne Prusse orientale, est devenue soviétique à titre de réparation de guerre, puis russe. Et le reste de la Prusse orientale est devenu polonais.
On peut ajouter que l’ancien nom (allemand) de la ville était dans sa forme complète Königsberg-in-Preussen. In Preussen : en Prusse. Königsberg > könig s (génitif) berg : Mont du Roi. D’après les historiens, le roi était alors Ottokar II de Bohème (XIIIe siècle). Je ne sais à quoi fait référence ce mont, cette montagne, quand on sait que la ville est un port et que les hauteurs les plus conséquentes de l’enclave de Katilingrad, situées dans les terres, atteignent guère plus de 200 mètres.
En fait, il semble que les « allemands » de l’enclave n’en étaient pas ou n’en étaient plus vraiment. Au début du XIXe siècle, les habitants étaient dit-on des Lituaniens. Il faut savoir que cette région parlait le prussien qui n’est pas de l’allemand mais un dialecte balte fortement teinté de germanismes.
2 – La Bosnie-Herzégovine (moins de quatre millions d’habitants au total) est formée de la Fédération de Bosnie-et-d’Herzégovine constituée de territoires croates et bosniaques et de quelques communes « mixtes », de la république autonome Serbe de Bosnie, et tout au Nord du district de Brčkp (quelque chose comme : brëtchko) neutre et autonome, mais sous contrôle de l’ONU.
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