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ANECDOTE CLAVICULAIRE* ET AUTRES RÉFLEXIONS PATRIMONIALES

20 juillet 2020

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Le temps s’accélère à vitesse grand V (comme on disait quand j’étais jeune), je veux dire le temps historique. De nos jours on laisse les clefs d’une cathédrale européenne à un « réfugié » africain. Je souhaite pour lui qu’il ne soit pas responsable de la fusion totale des orgues, sans parler du reste. Heureusement pour lui, mais malheureusement pour l’Art, l’Art vrai qui est de l’ordre du sacré indépendamment de toute considération religieuse, aux dernières nouvelles, on s’orienterait vers un mauvais entretien des circuits électriques. Encore une fois !

Ce qui semble avoir été touché (donc à cause d’une non-mise aux normes électriques, et donc d’une négligence patente des bureaucrates des Monuments historiques, mais aussi de l’Évêché et de la Mairie (largement mécréante) et de l’État qui en dernière instance est responsable des bâtiments religieux de la cité depuis les Inventaires et la loi de 1906) c’est tout ce qui était en rapport direct avec le circuit électrique : les grandes orgues qui étaient électrifiées, mais aussi un orgue de chœur également électrifié et une boîte de connexion électrique, une armoire électrique comme on dit, située juste en-dessous du tableau d’Hippolyte Flandrin Saint Clair guérissant les aveugles. Et qui n’aurait pas dû se trouver là, mais à l’extérieur du bâtiment, ou dans un local spécial et isolé, comme c’est de règle de nos jours. (cf. latribunedelart.com)

Ce n’est pas la faute à pas de chance, mais à la décadence sidérale de notre pays. Dont les premiers responsables sont l’euro trop cher pour nous et qui nous ruine ; et l’Union Européenne qui entend nous faire rendre gorge toujours plus à rembourser des emprunts pour jusqu’à la fin des temps. Et tous les mondialistes à la gomme, ennemi du patrimoine, du passé, de notre civilisation, et dilapidant l’argent consacré à la culture dans un néant sidéral, minable et grotesque. Sans avenir, sans aucun sens, volontiers démago ; foncièrement laid, médiocre, pitoyable. « Anti-populiste »et à l’occasion bassement anti-chrétien et laïcard hystérique.

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À propos de clés de la cathédrale de Nantes, enfin d’au moins l’une d’entre elles… pendant plusieurs années, j’ai dormi à quelques mètres d’elle.

Ma voisine même de palier, personne âgée, aujourd’hui décédée (vers 2013) en avait la charge. Tous les matins, vers six heures, six heures trente nous l’entendions, été comme hiver, partir dans le froid comme sous la pluie, sortir et descendre lentement l’escalier de notre immeuble. Elle avait la charge d’ouvrir chaque matin à heure fixe la porte ou les portes de la cathédrale. Je pense également qu’elle devait assister tous les jours à la première messe. Ça lui faisait une bonne petite trotte, à moins qu’elle n’y allait, en partie du moins, en tram.

Elle était veuve depuis longtemps. Je ne crois pas trahir un secret où lui faire du tort que de dire que son nom de femme était Gicquel, un nom très courant tant en Haute qu’en Basse Bretagne. C’est un patronyme qui vient du vieux breton Judicael, composé de Iud (seigneur), ic ou ik (diminutif), hael ou ael (noble). Soit : le noble petit seigneur. Ou le noble « seigneuret » ; le noble prince par rapport au noble roi. On connaît dans l’histoire bretonne (VIe/VIIe siècles) un roi breton dénommé Judicaël qui était le fils aîné d’un Judaël. Au fil du temps, Iudicaël est devenu Jézéquel, pour se contracter encore en Gicquel (ou autres variantes graphiques).

Notre voisine avait été ouvrière chez Saunier-Duval, une entreprise nantaise fabriquant des chauffe-eau. Elle nous racontait parfois ses malheurs passés, sa jeunesse difficile, le monde rural du pays nantais. Du temps où l’on clavait les portes alors que de nos jours on se contente de les fermer à clefDésabusée de tout.

Bien qu’elle fût croyante et pieuse, je me souviens d’un jour où l’on était chez elle et qu’elle nous dit : Qu’est-ce que je fous encore là !

Un jour, j’ai entendu des gens frapper à sa porte. Puis des bruits de descente dans l’escalier. Regardant par la fenêtre quelques instants après, je la vis monter puis partir dans une ambulance. Quinze jours passèrent sans qu’elle ne revienne, puis on apprit sa mort par sa fille. Elle avait refusé de se nourrir. Je ne sais pas si elle avait fait souvent grève du temps où elle était salariée, mais là, elle avait décidé de faire grève de la faim et de la fin… C’est exactement ce que fit ma mère, en soins palliatifs, quelques années avant elle.

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Peut-être que de nos jours mon ancienne voisine est l’une des portières [sic] aidant Saint Pierre à l’entrée du Paradis ; Saint Pierre qui avec Saint Paul, est lui-même en charge de protéger efficacement la cathédrale de Nantes, comme on vient de le voir.

Car ils semblent démunis face au technologisme sataniste.

* du latin clavicularius, porte-clefs

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