Le #Covid-19 fait voler en éclat le mythe de « l’Union Européenne qui protège » ; au contraire l’UE tue !
18 mars 2020
Très larges extraits de l’article du mardi 17 mars 2020 paru sur Agora Vox et Initiative Communiste d’un certain taktak, membre du Parti Communiste Révolutionnaire Français.
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Comment la pandémie du covid-19 fait voler en éclat le mythe de « l’Union européenne protectrice » et met en évidence toute la pertinence de « l’État-Nation »souverain
Tous ceux qui croyaient aux chimères des grands slogans pro-européens de « L’Europe de la paix », « de cet espace de solidarité », « d’une Europe qui nous protège, qui nous rend plus fort » et autres blabla ressassés depuis des décennies par les Monnet, Schuman, Giscard, Delors en passant par les Hollande, Sarkozy, Macron et bien d’autres, doivent tomber de haut en voyant la totale absence de leur « sacro-sainte Europe » dans la gestion de la pandémie que nous vivons !
[…]
On ne peut en effet que constater l’inutilité chronique de cette institution, qui n’aura strictement rien fait et n’aura strictement servi à rien dans la crise du covid-19.
Ainsi, les Italiens, premier pays d’Europe touché par l’épidémie, ont dû se débrouiller tout seuls pour gérer la crise. Enfin, pas tout à fait, puisqu’ils ont heureusement reçu l’aide précieuse… de la Chine, du Venezuela et de Cuba qui envoient leurs médecins en Lombardie, ces pays aux économies planifiées détestés par l’idéologie dominante et dénigrés dans sa presse aux ordres. Et ce tandis que l’Allemagne, pourtant moins touchée, refusait de faire parvenir des masques de protection…
Par suite, les Français, les Espagnols, les Belges, entre autres, prenaient, dans le cadre de leurs frontières, des mesures pour endiguer la pandémie :
– la France en prenait enfin toute la mesure en annonçant, avec retard, le jeudi 12 mars, que toutes les écoles seraient fermées à partir du lundi 16, le surlendemain était annoncé que tous les commerces autres que de premières nécessités devaient à leur tour fermer leurs portes ;
– en Belgique, cette mesure était prise 2 jours avant la France ;
– en Espagne tous les déplacements autres que professionnels sont interdits à compter du lundi 16 ;
– le Portugal, quant à lui, ferme l’ensemble des établissements scolaires à partir de ce même lundi.
D’autres pays de l’UE, eux, ont décidé de fermer totalement leurs frontières aux ressortissants des pays les plus touchés par le covid-19 ; comme le Danemark, l’Autriche, la Pologne, la Slovaquie …
Il est donc démontré par les faits qu’aucune concertation n’a eu lieu, chaque pays prenant des mesures uniquement dans le cadre de ses frontières, alors que la gravité du moment nécessiterait, au contraire entente et solidarité.
Cette absence de concertation se manifeste par des aberrations totales, à l’image de la frontière franco-italienne, où quasi aucune personne ne peut rentrer en Italie pendant que les Italiens peuvent, eux, entrer en France ! Bref, du grand n’importe quoi.
Dans ce processus l’UE est donc totalement absente.
D’ailleurs les peuples ne s’y trompent pas, aucun d’entre eux n’attend quoi que ce soit de « l’Europe ».
Au contraire, l’Union Européenne du Capital [est] l’une des causes de la catastrophe.
Est-ce réellement surprenant ? En tous cas, par pour les militants communistes du PRCF [qui] n’a eu de cesse depuis maintenant plus de 15 ans […] de dénoncer la construction européenne comme étant une création du grand capital tournée uniquement vers les profits des entreprises multinationales et contre les peuples. Divisés, mis en concurrence pour être mieux exploités.
C’est dans ce cadre que les services publics, notamment de la santé, ont été démolis. C’est, en effet, bien à cause des directives européennes et du respect des critères de l’euro-austérité du traité de Maastricht, qu’ont appliqué avec zèle les différents gouvernements, Macron/Philippe en tête, que notre pays a été mis à sac et que ses finances publiques ont été réorientées en soutien des profits du CAC40, au lieu de financer nos services publics et notre protection sociale. Au nom de l’euro a été appliqué le dogme des 3% de déficit public maximum, étranglant les hôpitaux publics. Il y a tout lieu de penser que l’absence de renouvellement du stock de masques de protection a tout à voir avec cette logique financière qui a conduit partout à faire des “économies” sur le dos de la santé publique. Avec à la clé des fermetures massives d’hôpitaux et de lits. Ce sont plusieurs dizaines de milliers de lits qui seraient si utiles ces jours à venir qui ont été supprimés. Des milliers de médecins, des dizaines de milliers d’infirmiers et infirmières qui n’ont pas été formés et recrutés ! Rien que cette année, le régime macron proclamait avec morgue “il n’y a pas d’argent magique” à la figure des soignants, réclamant des moyens pour des urgences au bord de l’effondrement avant même que n’arrive le coronavirus, pour réduire de près d’un milliard d’euros le budget de l’hôpital public.
Voilà un effet concret de l’Euro et de l’Union Européenne.
Dans cette même logique, peut être également citée laLoi travail, voulue par la Commission européenne de Bruxelles, qui, en plus de précariser encore plus durement la vie des salariés, a supprimé également les organismes paritaires qu’étaient les comités d’hygiène, sécurité et des conditions de travail (CHSCT) dans les entreprises, qui auraient été un atout majeur dans la gestion de cette crise.
Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que l’UE du grand patronat ne fasse et ni même n’annonce quoi que ce soit pour protéger les peuples du coronavirus et qu’au contraire elle soit la première à annoncer des mesures de soutien aux profits capitalistes, en débloquant tout de suite un fonds de 25 milliards d’euros « en soutien à l’économie ». S’il n’y a pas « d’argent magique » pour l’hôpital public, il en va autrement pour le CAC-40 !
D’ailleurs, dans son allocution, si E. Macron appelait « à faire nation », il tentait désespérément de fabriquer dans ses mots l’introuvable UE dans les faits, en ressassant « Europe », « Europe » et encore « Europe ». Mais comme le disait Spinoza « le mot chien n’aboie pas » et les euro-béats auront beau répéter « Europe » à tout bout de champ, rien ni fait : l’UE est totalement absente dans la gestion de la crise sanitaire. […]
Cette crise sanitaire aura le mérite, non seulement de voir l’UE pour ce qu’elle est, mais également de démontrer toute la pertinence du concept « d’État-Nation ».
Dans cette crise, il est de démonstration que le concept de nation n’est pas archaïque, qu’il n’entraîne pas automatiquement le nationalisme […] C’est bien ce qu’ E. Macron a compris dans son discours de jeudi soir, bien obligé, malgré lui, de prendre des mesures dans le cadre de l’État-nation France, mais tout en fustigeant le nationalisme. À quoi faisait-il référence ? À ces pays de l’UE qui ferment tour à tour leurs frontières et cela non seulement pour protéger leur population mais également pour protéger les autres populations […]
D’ailleurs, la France fait figure de dernier pays d’Europe à ne pas avoir fermé ses frontières, ce qui est totalement irresponsable, aussi bien pour notre peuple que pour toutes les personnes qui entrent sur notre territoire. La faute à qui ? Précisément à l’européisme idéologique, dogmatique et sectaire d’E. Macron et du gouvernement Philippe. Rejoints dans cette course absurde par Ursula Von der Leyen qui, en tant que présidente de la Commission européenne, déclarait que « les interdictions de voyage générales ne sont pas considérées comme très efficaces par l’Organisation mondiale de la Santé » et ajoutant « de plus elles ont d’importantes conséquences sociales et économiques, elles perturbent la vie de la population et des entreprises ». Comment être plus cynique ? Comment ne pas voir la nature intégralement capitaliste et résolument tournée contre les peuples de l’UE ? On lui répondra que s’il est pertinent, pour lutter contre la propagation du coronavirus, de mettre en confinement des villes, des départements ou des régions, il ne saurait l’être à moins, concernant des pays ! L’exemple chinois est à ce titre plus que révélateur. Aussi, il ne peut qu’être constaté qu’à part le gouvernement français, aucun pays n’écoute les « recommandations » de la Commission européenne, à commencer par l’Allemagne qui a annoncé la fermeture de toutes ses frontières ce dimanche 15 mars. […]
Cette argumentation du risque « nationaliste » est donc totalement risible. Il ne s’agit que de propagande pro-européenne de la libre circulation des populations, cache-sexe de la libre circulation des capitaux responsables des délocalisations et de la concurrence entre eux de tous les travailleurs de l’UE.
Une libre circulation des capitaux et des biens qui ne donne en réalité qu’une pénurie de masques et des gels hydroalcooliques, l’incapacité de fabriquer le grand nombre de respirateurs dont nous avons maintenant besoin. En effet, pour maximiser les profits, la libre circulation et la libre concurrence, dogme fondamental du dumping anti-social, ont conduit à démolir l’outil de production industriel à coups de désindustrialisation.
Non, ni la main invisible du marché ni l’euro, ni l’UE ne soigneront le coronavirus.
Cet épisode doit ouvrir les yeux à tous les progressistes [sic] qui continuent de croire à « l’Europe sociale » qui est tout autant un mythe que celui de « l’Europe qui nous protège ».
Au contraire, cette crise révèle que c’est bien le cadre de la nation qui fait sens […] Et cette réappropriation [nationale] ne passera bien sûr que par les quatre sorties : OTAN, Union Européenne, €uro et capitalisme.
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