Drame national au Brésil, « sept buts à un » dans la musette « auriverde da Seleção ».
Les opposants à une Coupe du Monde en leur pays (une bonne majorité de brésiliens dont tous les pauvres, en particulier ceux des favelas détruites pour faire propre, et ils sont très nombreux) doivent apprécier ; la psychologue chargée de remonter le moral de l’équipe après la blessure sérieuse de Neymar et l’absence de Silva sera-t-elle déclarée incompétente, la psychologie médicale elle-même sera-t-elle déclarée pipeau ?
On attend encore quelques suicides ou crises cardiaques de supporters, qui sait des émeutes, des assassinats de joueurs, enfin le lot commun de la marche normale des choses.
Il faut avouer qu’il n’y avait qu’une seule équipe sur le terrain : rapide, joueuse, très bonne et longue passeuse sans chichi de dribbles interminables et tirant juste, qui n’avait qu’à s’engouffrer dans les trous béants laissés entre « les plots jaunes » comme l’a dit justement un commentateur. On aurait dit un match d’entraînement où l’équipe bis avait la consigne de ne pas abimer les vedettes. Le gardien brésilien n’y pouvait rien ; il a même effectué quelques arrêts décisifs. Son homologue allemand a juste eu deux ou trois arrêts à faire pendant la très courte période de révolte brésilienne de seconde mi-temps.
Ce même commentateur a évoqué un match du genre celui qui aurait opposé en 32e de finale de la Coupe de France une équipe de Ligue 1 à une équipe de D.H. française. Je pense qu’il a tout faux à propos de l’équipe de D.H., même pour le score, car cette dernière aurait fait le match de sa vie et aurait marqué à la culotte tous les joueurs allemands avec une envie forcenée, aurait fait corps commun, cause acharnée.
Ce n’est pas ce qu’on a vu. Faiblesses physique, technique, tactique ? Et ceci dès le début du tournoi? Compensée jusque-là par une mansuétude arbitrale ? Fatigue ? Faiblesse psychologique ? Absence de meneurs, de remonteurs d’équipe ? Jeunesse ? Absence insurmontable des deux meilleurs ? Perte du match dans leur tête au bout de dix minutes ? Effets secondaires regrettables de produits douteux ? Cette équipe ressemblait, en pire, à celle qui avait perdu 3 à 0 face à la France en 1998. Même constat : ils semblaient amorphes, absents… On ne peut quand même pas évoquer la turista, ils étaient chez eux !
Il y a un an, dans la Coupe des confédérations, cette équipe avait battu l’Espagne trois à zéro. Mais quand on vient de voir ce que la présente équipe espagnole a fait les semaines passées… cela ne prouve pas grand-chose.
Hier, n’importe quelle équipe du tournoi aurait battu le Brésil qui ne jouait pratiquement pas, ne venait pas chercher la balle, regardait jouer, sauf pendant deux courtes périodes en début de chaque mi-temps et avec un but en toute fin de non-match par relâchement allemand. Neuer n’était pas content. Ce qui illustre le mieux ce non-match est la réaction du dernier buteur allemand à 7 à 0, il a remué la main en faisant une moue surprise comme quand on dit : mais qu’est-ce qui se passe, c’est incroyable, oh, la dégelée, trop c’est trop ! Ce geste est le même pour un français.
Pendant ce temps, anecdotique et convenue, habituelle, totalement inscrite dans les mœurs contemporaines, une autre Coupe du Monde, à deux celle-là, se poursuivait en un autre « coin » du Monde.
Rappelons les derniers faits.
Après le « 3 à 1 » du match aller à Jérusalem, trois sionistes à un palestinien, après le score fleuve à la mi-temps du match retour à Gaza (17 palestiniens, dont toute une famille avec trois enfants, à zéro), la seconde mi-temps a repris dans la nuit et dans la joie du Belo Horizonte gazier.
Aux attaques de drones et autres bombes à on ne sait trop quoi, les jets de lance-pierres, pardon lance-roquettes ont effleuré en retour les cages des gardiens du Temple à Jérusalem et à Tel-Aviv.
La petite équipe amateur fait ce qu’elle peut.
Les tueurs cyniques et sadiques fous d’Yhwh et du Veau d’Or réunis, ces sous-hommes continuent le match éternel à leur aise. Éternel ou presque, car tout à toujours une fin, même et souvent radicale et sanglante pour les oppresseurs.
Tirages de maillot, ceinturages, coups de coude, tacles par derrière, ou les deux pieds en avant, ou les pieds hauts, et j’en passe ; les simulations avant tout. La mauvaise foi dans toute sa « splendeur » et dans les deux sens du terme : inversion de la réalité et mauvaise religion. Tous les coups sont permis.
— Mais que fait l’arbitre onusien depuis 1948 ? Et accessoirement Gélatine notre président socialiste et démocrate ?
— L’arbitre, il n’a jamais eu de sifflet, ni de carton jaune et encore moins de carton rouge. Ou encore l’arbitre pratique une manière d’ »arbitrage à la maison » complice, vassal, démentiel – dément, si on peut appeler « maison » (des colons) la Terre volée aux palestiniens.
Complicité amusée, sinistre indifférence.
La routine, je vous dis.
Dérision…
Allez les gazaoui !
Ahmed la Fronde, palestinien.
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