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En-Ki ma Nin-Hursaŋa – première livraison

29 mai 2013

Mon intention est de livrer en plusieurs fois, une mise en forme poétique des tablettes sumériennes de la Genèse, texte du mythe d’Enki et Ninḫursaĝa. Je me suis basé essentiellement sur la traduction récente (2011-2013) de l’assyriologue Pascal Attinger ; quelques compléments ou variantes ont été empruntés à d’autres chercheurs quand nécessaire. Cette mise en forme n’est qu’un premier état. Le découpage en strophes et chapitres est de moi.

*

En-Ki ma Nin-Hursaŋa

Le Seigneur de la Terre et la Dame des Hauteurs

 

                           I

 

Cette ville est jolie et comment vous le dire ?

Le pays de Dilmoun était splendide aussi.

Oui, Sumer est joli mais comment vous le dire ?

Le pays de Dilmoun était aussi splendide.

 

Splendide était aussi le pays de Dilmoun,  

Le pays de Dilmoun était resplendissant.

Mais vierge était aussi le pays de Dilmoun,  

Le pays de Dilmoun était immaculé…

 

Après que moi, qui était seul, je l’eus fait s’étendre à Dilmoun,

En ce lieu où En-ki se coucha au côté de sa dame,

En ce lieu vierge et en ce lieu immaculé,  

Après que moi, qui était seul, je l’eus fait s’étendre à Dilmoun,

En ce lieu où En-ki se coucha près de Nin-Sikila,

En ce lieu vierge et en ce lieu immaculé. 

 

                          II

 

Mais à Dilmoun, aucun corbeau ne croassait,   

Ni de poule d’eau ne croulait,

Aucun lion sur aucune proie,

Aucun loup ne pressant d’agneau.   

Inconnus les chiens rabattant chevreaux,

Inconnus les porcs qui mangent du grain.

Quand la Veuve étalait de l’orge sur le toit

Aucun oiseau au ciel pour venir becqueter.  

Et pour se rengorger près d’elle, aucun pigeon.  

 

Nul malade des yeux ne disait : Mal aux yeux !

Nul malade du chef ne disait : Mal de tête !

Nulle vieille là-bas ne disait : Je suis vieille !

Et nul vieillard aucun ne disait : Je suis vieux !   

Pas une jeune fille à se baigner, gâter de l’eau sur la cité.

Pas un seul homme à traverser le fleuve, et à crier : C’est nuit !

Aucun héraut faisant sa ronde aux limes dont il eut la charge.

Aucun aède à entonner de chants de joie,     

De chants de peine aux abords de la ville.

*

(à suivre)

From → divers

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