DICTIONNAIRE DES IDÉES REÇUES.
GRAPHOMANE.
Se dit généralement – et en mauvaise part – d’un écrivain généreux, non conformiste ou marginal, consacrant en vrai artiste, souvent à petit tirage, compte d’auteur et ruine tirelire, l’essentiel de sa vie à l’écriture, sans en tirer aucun profit matériel ni aucune reconnaissance sociale, et en se moquant royalement des modes et de l’air du temps, tout en ayant, malgré l’adversité, une longue ou copieuse bibliographie.
Conséquemment, écrivain non reconnu ou plus encore décrié par les media de masse aux ordres des dominants et autres bourgeois minables et sans vraies valeurs ; fourmilières de médiocrates haineux, bornés, jaloux qui, en règle générale et accord tacite, le boycottent ou daignent parfois en parler, mais avec des pincettes ou avec la pitoyable « ironie » des crétins, tout en ne l’ayant pas lu, sans savoir, par de vagues on-dit, fausse et mauvaise réputation de celui qui dérange, ou encore suite à un fait d’ordre public estampillé « incorrect » et largement romancé, n’ayant généralement rien à voir avec la littérature.
On peut se demander pourquoi des cons-sacrés, qui sans aucun mal publient parfois plus de titres et toujours en beaucoup plus grande quantité que les graphomanes – ces malheureux (ou ignobles ; choisis ton camp, camarade !) qui eux publient non sans mal et en sous-sol et sans prix littéraire, mais souvent non sans talent, les salauds – ne reçoivent pas l’estampille infamante de « graphomane » par les radoteurs patentés des poncifs et lieux communs de l’époque.
La raison en est simple, simplissime. De fait, ces cons-sacrés écrivent peu, voire n’écrivent pas du tout. Passent leur vie à salonnier, amuser la galerie, s’occupent à entretenir la chienlit bourgeoise (je ne donne pas de noms, on les connait par cœur, et en même temps la liste est interminable).
Mais, nés généralement riches, membres d’une quelconque maffia ou franc-maçonnerie phynanciéro-politico-confessionnelle, ils exploitent sans vergogne la crédulité du public – pour employer un mot neutre – public qui, par définition, n’a aucun goût et pense et aime comme on lui dit de penser et d’aimer.
Et salopards pour la plupart, exploitent plus encore, et à la petite semaine, une armée de nègres de toutes les couleurs, soit dit tout aussi médiocres qu’eux, nègres qui produisent des pensums dont une bonne part finit au pilon sans rémission ; écrits faits le plus souvent de plagiats, de démarquages, de photocopiages, de collages « surréalistes » de livres de vrais auteurs, ou encore de la récupération de bribes de pensées, mal comprises ou sciemment amoindries, détournées, aseptisées, des tant décriés graphomanes.
Commentaires fermés