INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES CONCERNANT LE PROCÈS « CYBERHARCELANT »
Voici de nouveaux extraits, sans photos et sans renvois à des liens, du site de Pressibus concernant le procès « cyberharcelant ».
Pas facile de reproduire des passages de Pressibus, ses mises en pages étant assez complexes. J’essaye de faire au mieux. D’autant, en plus, que son auteur, Alain Beyrand, a l’habitude de reprendre et modifier certaines parties de ses textes. Parfois d’un jour sur l’autre, voire d’une heure à l’autre.
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Nous avons relayé, hier, un compte-rendu de « Liliane R », en quatre « tweets », sur la première journée d’audience. Nous en faisons de même pour ses six « tweets « de compte-rendu de la deuxième journée, en conservant ses remarques personnelles et en essayant de ne pas être redondant avec ce que nous avons déjà présenté. Elle précise qu’elle n’est pas journaliste ni présente au tribunal. Elle synthétise simplement différents médias dont le principal est le direct de Ouest-France.
« La salle est beaucoup plus grande aujourd’hui pour permettre de recevoir plus de public. Juan Branco, normalement l’avocat de Aurélien Poirson-Atlan, suspendu la semaine dernière (?!) et remplacé par Luc Brossollet, suit les débats, assis au premier rang du public.
10h 09. La séance commence avec le 8ème prévenu. 2ème adjoint au maire dans une commune de Saône-et-Loire, 64 ans, retraité (ancien dirigeant de petite PME, père d’un adulte, se dit apolitique. […] Le président lit des messages publiés ou republiés qui font, une nouvelle fois, référence à l’anatomie de Brigitte Macron (où celle-ci est désignée comme une « first lady boy » qui serait « montée comme un cheval », ou encore un « vieux singe » ou un « monstre d’orgueil »), à la pédocriminalité mais aussi à Emmanuel Macron : « Les Français ne le méritent pas », appelant à sa démission (comme des millions de Français !!!). […] « Il ne s’agit pas de harcèlement » répète le prévenu évoquant « des milliers de personnes retweetent ». « Je m’adresse à ma communauté, je ne m’adresse pas à elle ».
10h 52. 9ème prévenu, Aurélien Poirson-Atlan. […] « Je suis à l’opposé politiquement de l’extrême droite ». Quatre tweets 2023/2024 ont été retenus, dans lesquels il estime notamment que « l’affaire Brigitte Macron est un secret d’Etat choquant qui implique une pédophilie cautionnée par l’Etat ». (évident, non ?) […] « Je suis écrivain, je crée énormément de personnages ». Il évoque une « intelligence artificielle » et un « nouveau genre de fiction » ainsi que ses livres publiés. Les 4 tweets qui disent que « Brigitte Macron n’est pas Brigitte Macron » ne sont, selon ses propos lors de l’enquête, « que des informations factuelles ». Il dénonce la « violence »de sa garde à vue dans « le top 3 des pires moments de ma vie ». Il évoque « le droit de la presse » et estime qu’il n’a rien à faire là : « Je ne suis pas journaliste mais j’ai le droit d’être romancier, d’être satiriste ». […] « C’est Zoé Sagan et pas moi qui parle. J’ai créé un personnage ». Il ne souhaitait « pas du tout » s’en prendre à Brigitte Macron qui « n’a pas été la cible d’une campagne de cyberharcèlement » a-t-il déclaré lors de l’enquête. Il confirme, par un hochement de la tête, que ces propos tenus en garde à vue sont fidèles à sa pensée d’aujourd’hui. […] Pourquoi avoir reposté un message de l’influenceuse trumpiste Candace Owens qui évoquait de la « pédophilie » sur le couple Macron ? A. P-A dit avoir seulement voulu repartager le message de cette figure montante : « Elle est assez unique en son genre. Je l’avais détectée. Elle était sous les radars ». Il dit avoir eu « l’intuition » qu’elle deviendrait « un phénomène ». Mais son repost ne signifie « pas du tout » qu’il cautionne les propos tenus par Candace Owens. […] Comprend-il que ses propos puissent blesser ? « Non. Si demain je suis marié à un président de la République, j’accepterai d’être critiqué ». Il reprend le terme de « cyberharcèlement inversé » qu’il avait déjà prononcé hier face aux journalistes. Il parle de son fils de 9 ans : « Aujourd’hui, il a peur que papa parte en prison » avant de proposer un « selfie » au tribunal « pour le rassurer ». Rires dans la salle (pas sûr que cela joue en sa faveur).
12h 34 : le dixième et dernier prévenu est appelé à la barre, 56 ans, galeriste. « J’ai été scout, enfant de choeur, président du BDE, diplômé ingénieur ainsi que de Sciences Po Paris ». Compte X toujours très actif – 107k abonnés. (Il s’agit de Bertrand Scholler – @55Bellechasse) Plusieurs messages lui sont reprochés sur X ainsi que des montages de photographies de BM. Il a invoqué « l’esprit Charlie Hebdo » lors de sa garde à vue : « Je me fiche de savoir si cette femme est un homme, ou si c’est son frère. En revanche s’il y a un mensonge, ça m’intéressera », a-t-il également dit. Il nie tout cyberharcèlement. […] Il se définit comme « un analyste des faits et de leurs conséquences et un analyste des images ». « Il n’y a pas de vulgarité, il n’y a pas de violence dans tout ce que je dis ». […] Il évoque une « disproportion entre le pouvoir de certaines personnes et d’autres », confie « la peur » qu’a sa mère, explique être « fiable », espère ne pas être sanctionné car il a « osé » republier une photo de Brigitte Macron en maillot de bain qui circulait déjà « dans le monde entier ». […]
13h 12 : il évoque Emmanuel Macron, qui parlerait dans des écoles de « parent 1 » et « parent 2 » au lieu de dire « père » et « mère ». Le président du tribunal le coupe : « Je ne comprends pas ce que vous dites ». « Notre société est en train d’évoluer dans un sens qui censure, qui déshumanise » explique Bertrand Scholler. La rumeur sur la transidentité de Brigitte Macron « est un bruit qui nuit à la France », ajoute-t-il. […] Une magistrate lui demande en quoi il est intéressant de connaître le genre de Brigitte Macron. » Je ne m’intéressais pas à ce sujet » au début mais à partir du moment où c’est devenu « un phénomène public ».
13h 57 : L’audience est suspendue (ouf!). Elle reprendra à 15h.
14h 47 : Beaucoup de journalistes et un public très nombreux qui espère pouvoir rentrer dans la salle d’audience. Tiphaine Auzière est déjà dans la salle. Elle n’a fait aucune déclaration.
15h 01: La séance reprend. Tiphaine Auziere, 41 ans, avocate, dernière enfant de BM, s’avance à la barre. Plusieurs avocats de la défense déplorent que BM ne soit pas présente et s’opposent à la citation de Tiphaine Auzière, arguant qu’elle a été faite hors délai (moins d’une semaine) et que ce retard les a empêchés de se préparer. L’audience est suspendue.
15h09 : L’audience reprend. Tiphaine Auziere est admise à témoigner. (La séquence « apitoiements / violons » va débuter). [nous l’avons déjà traitée] [Toutefois, le propos qui suit est un peu contradictoire aux propos que nous avons repris de « France Info » :]
Elle lit les tweets ou on les lui rapporte », notamment ceux analysés lors du procès. « Elle [« Brigitte » Macron] les a lus, ça lui a fait suffisamment de peine, elle ne veut pas les revoir » (Une grande sensible, Brigitte !) « Elle se réserve toute possibilité de déposer une nouvelle procédure » sur d’autres messages. (Menace, menace… Elle est bien la fille de sa « mère »)
15h 45 : Tiphaine Auzière a fini son témoignage. Elle sort de la salle d’audience rapidement.
16 h 23. L’avocat de Brigitte Macron, Jean Ennochi, parle d’une « campagne odieuse » menée contre elle. […] Me Olivier Ennochi, second avocat de BM (a prêté serment le 2 avril 2025 – fils du 1er) rappelle des éléments techniques de droit sur « l’intention de nuire » et « l’infraction de harcèlement ». Il ajoute : « Il ne faut pas minimiser les retweets. Car ce sont ces retweets qui vont faire de la viralité ».
16h 40. Me Jean Ennochi : « Il n’y a pas besoin d’avoir une intention de nuire, il n’est pas nécessaire que la victime ait lu le message » pour qu’on parle de harcèlement. […]
Il s’attaque à Amandine Roy insinuant que la rumeur sur BM lui a permis d’employer 2 personnes. Celle-ci, abasourdie, soupire, le regarde d’un œil noir et susurre à voix basse « écœurée ». Il évoque brièvement d’autres prévenus.
16h 52 : Me Jean Ennochi s’attaque à Aurélien Poirson-Atlan [..] et affirme qu’il « semble s’exonérer pour des raisons artistiques ». « Ce n’est pas la loi », tacle-t-il, d’autant « qu’il est le leader de tout ça ».
Puis il critique l’arrogance de Bertrand Scholler : « Nous sommes dans un raid, dans un cyberharcèlement en masse ». « Il a tweeté, il a retweeté. Lui aussi a commis l’infraction dont il dénie la réalité ».
17h 01. Olivier Ennochi : […] » Le droit à l’humour ne permet pas tout ». « Les propos ne contribuent pas à un débat d’intérêt général ».
17h 16 : le président du tribunal demande à l’avocat de Brigitte Macron d’être plus « concis » afin que tous puissent s’exprimer. Les deux avocats de Brigitte Macron ont parlé environ 1 heure (encore un traitement de faveur car les avocats de la défense sont une dizaine et il reste ensuite les réquisitions du procureur !).
En conclusion de leurs plaidoiries, les deux avocats de Brigitte Macron ont demandé la condamnation des prévenus à 15.000 euros de dommages et intérêts, au total.
17h 22. Réquisitoire du procureur [Hervé Tétier]. Il commence par rappeler la peine encourue pour harcèlement. Selon lui, même « un seul message » peut être considéré comme du harcèlement. « L’ensemble de ces messages caractérise le phénomène de cyberharcèlement ». Il estime que l’infraction de cyberharcèlement est constituée dès lors que « des propos et des comportements sont opposés à une même victime », et ce, quand bien même il existe « une absence de concertation entre les prévenus ».
Le procureur sépare le groupe des 10 prévenus en 2 (diviser pour mieux régner ?) : « 7 suiveurs » et « 3 instigateurs »(Aurélien Poirson-Atlan, Amandine Roy, Bertrand Scholler) qui ont en commun d’avoir « une audience » importante. […énoncé des peines demandées, déjà présenté…] Amandine Roy accuse le coup et est en larmes, consolée par deux membres du public qui la soutiennent (c’est vraiment de l’acharnement la concernant).
17h59 : La séance est suspendue.
18h 41 : plaidoirie de [Me Luc Brossollet] l’avocat d’Aurélien Poirson-Atlan (Zoé Sagan). […] « L’instigateur c’est celui qui lance la meute. Lui [son client], c’est l’instigateur… qui suit la meute qui est partie il y a plusieurs années ! C’est absurde » […] « Si, aujourd’hui, on s’intéresse à la poitrine de Brigitte Macron, à son sexe, c’est parce qu’ils ont vendu leur couple jusqu’à plus soif ». […] « L’élément constitutif du délit n’existe pas » Il parle de « témoin perroquet » (Tiphaine Auzière). « Rien n’a été vérifié concernant l’impact réel sur BM ». [ajout :] « Vous vous offusquez que dix pauvres clampins s’interrogent sur la vie privée des Macron, sur leur différence d’âge, mais c’est Brigitte et Emmanuel qui ont mis en scène leur vie privée jusqu’à plus soif dans les magazines « people ». Couvertures après couvertures, ils ont invité les Français à s’intéresser à à eux et à l’intimité de leur couple. Cette mauvaise soupe préparée par Mimi Marchand, les Français en ont trop mangé ! […] Les Français n’ont plus confiance dans les médias dominants, le rejet du pouvoir est total ! ».
19h 31 : C’est l’avocat de Bertrand Scholler [Me Jérôme Bertrand] : « Où sont les faits ? ». L’avocat évoque les « centaines de blagues » d’humoristes sur les rumeurs de transidentité de Brigitte Macron. […] On reproche à son client « des tweets » à l’été 2024 alors « qu’il est démontré » que la dégradation des conditions de vie de Madame Macron a commencé en 2017 et s’est amplifiée en 2021″ (tiens donc !)
20h 14 : Il reste 7 plaidoiries de la défense (certaines groupées) + le mot de chacun ! La plupart des journalistes ont quitté la salle. Le public lui, reste présent avec plusieurs dizaines de personnes encore sur place. L’avocat de Bertrand Scholler fustige les médias « de masse » […] Il finit en pleurs sa plaidoirie, évoquant son père, mort il y a peu qui lui racontait « la justice pour l’exemple » pendant l’Occupation. « Quand je vois ceux-là, alignés derrière moi, c’est ce souvenir que j’ai », désignant les prévenus présents ce soir. Il est applaudi dans la salle.
20h 35 : l’avocat du premier prévenu (informaticien travaillant en Suisse). Très courte plaidoirie.
20h42 : Me Maud Marian, avocate d’Amandine Roy, commence par contester tout harcèlement. « On a pris dix personnes, on ne sait pas pourquoi. On ne comprend pas ». « on est devant votre tribunal à défendre des gens qui ont eu le tort de rire ». Le « but » de ces poursuites est simplement de « faire taire les rumeurs ». « Désolée mais ça ne va pas s’arrêter ». […] « Malveillant ou virulent, ce n’est pas le sujet « . « J’ai déjà vu des gens harceler d’amour ». […] Elle parle de sa cliente comme « une petite médium du fin fond de l’Anjou dans le viseur de la présidence de la République ». « Il y a un acharnement judiciaire » contre sa cliente (c’est clair !).
21h 23 : Me Karim Forand défend deux prévenus qui ne sont pas venus aux audiences, dont la personne handicapée à 80%. […] Sa cliente n’a pas fait ça pour « étayer » la rumeur de transidentité mais simplement pour « rigoler ». « C’est violent (pour elle) d’être accusée de harcèlement » car elle « a fait elle-même l’objet de harcèlement quand elle était enfant ». « On se moquait d’elle ». « Aujourd’hui, elle a peur de perdre son travail ».
Il évoque ensuite son second client, dont les tweets n’évoquent pas la transidentité. « Ensuite il y a des republications, mais les personnes qui ont publié ne sont pas assises sur les bancs des prévenus ». « Il ne peut pas être considéré comme harceleur » si la personne qui a publié le message n’est pas elle-même sur le banc des accusés (logique !). « C’est un procès pour l’exemple. On veut bâillonner les paroles qui dérangent. Ce n’est pas ça la justice ».
21h 52 : dernière plaidoirie avec Me Carlo Brusa, qui défend le 8ème prévenu (deuxième adjoint au maire, retraité ex dirigeant PME). Carlo Brusa se dit « étonné » par plusieurs éléments de l’enquête et Brigitte Macron « ne subit aucun effet par rapport aux tweets », « aucun préjudice ». « Il n’y a pas d’incrimination possible de harcèlement dans cette affaire ». « Il y a 12.600 tweets par seconde en France. Là on est en train de parler d’une rigolade ».
22h17 : derniers mots des prévenus : l’enseignant de sport dans un collège, confirme accepter les travaux d’intérêt général. « Merci de m’avoir rendu ma dignité », dit Amandine Roy à son avocate, la voix cassée et les yeux embués. « Je suis confiant dans la justice », dit Bertrand Scholler. »
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Approximations et stupidités dans l’émission « C dans l’air » de France 5. Ce mercredi 29 octobre, l’émission avait un titre très orienté : « Brigitte Macron : le procès de la rumeur ». Caroline Roux interrogeait Lætitia Cherel, de la flagorneuse « Cellule investigation de Radio France ». Commençons par le positif : c’est plus proche d’Anizon que de « BFM TV ». Les propos des accusés ont été correctement présentés, il a été dit que c’était des personnes « Lambda » comme tout le monde, le mot « complotiste » n’a pas été prononcé, « extrême droite » une seule fois. Il était cocasse de voir ces deux « journalistes » s’étonner que les accusés puissent justifier leurs actes. La notion de liberté d’expression et de satire leur est étrangère, au moins quand il s’agit des Macron.
L’historique de l’affaire, et notamment son implantation aux USA, était mal raconté (Anizon n’est guère meilleure).
A la remarque de bon sens d’un accusé disant que « quelques photos d’elle [« Brigitte »] enceinte, quelques photos d’enfance et l’affaire serait terminée » (c’est ce qu’a fait Michelle Obama pour stopper la rumeur et cela a fonctionné), Laetitia Cherel a trouvé pertinente la réponse stupide d’un magistrat : « Vous attendiez quoi, qu’elle vienne se mettre nue devant les caméras et qu’elle montre son sexe ». Et Caroline Roux a renchéri : « C’est ce qu’ils attendent ». Elles nous prennent pour des imbéciles. Peu avant Lætitia Cherel avait pourtant dit que « Brigitte » Macron montrerait des preuves de sa féminité aux USA, plus tard. Pourquoi donc ne l’a-t-elle pas fait en 2021 en France ? Voire à cette audience ? Être « journaliste » en Macronie interdit-il de comparer les situations et d’en tirer quelques réflexions de bon sens ?
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Étonnements dans la presse étrangère Les « grands » médias à l’étranger sont en général sur la même position que leurs équivalents en France. Ainsi cet article allemand reprend l’approche d’Emmanuelle Anizon, avec un titre « Le poison du mensonge » qui ne place pas le mensonge du côté des Macron. Toutefois, on trouve dans ces médias étrangers des interrogations que nos journalistes nationaux éludent. C’est le cas d’un article de « The spectator » intitulé « Est-ce que se moquer de Brigitte Macron devrait être un délit ? ».
Extraits : « La France a toujours été partagée sur la question de la liberté d’expression. Elle célèbre Charlie Hebdo comme un symbole national de rébellion, mais poursuit en justice des citoyens ordinaires pour des actes de moquerie moins graves. En Grande-Bretagne, une affaire comme celle-ci concernant un homme politique n’arriverait jamais devant les tribunaux. […] Les Britanniques attendent de leurs personnalités publiques qu’elles supportent les moqueries, tandis que l’État français a tendance à les réprimer.
Insulter les détenteurs du pouvoir a longtemps été considéré comme une sorte de lèse-majesté, même dans la République qui se vante d’avoir guillotiné ses rois. […] Une réfutation calme et factuelle aurait mis fin à l’affaire depuis longtemps, tout comme le fait d’ignorer complètement la rumeur, ou même un test ADN. Au lieu de cela, les Macron ont transformé ces allégations en une saga judiciaire mondiale qui garantit à la rumeur une durée de vie infinie. Ce qui rend cette affaire remarquable, ce n’est pas la vulgarité des messages, dont Internet regorge, mais la réaction de l’Élysée. […] La vie publique a un prix, et ce prix, c’est la moquerie. ».
L’auteur, James Tidmarsh, avocat international basé à Paris, n’a pas compris que le sujet n’est pas le droit à la moquerie mais le droit à dénoncer des mensonges d’État. Vu sous cet angle, le comportement des Macron est plus compréhensible.
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Les compléments de Lionel Labosse exprimés sur sa page, […] avec le sommaire suivant : La meute en question, Tour de chauffe de la journaputerie, Tour de chauffe des avocats de la défense, 1er jour du procès le 27 octobre 2025, 2e jour du procès le 28 octobre 2025, Bertrand Scholler, Tiphaine Auzière, Parties civiles, Réquisitoire du procureur, Plaidoiries des avocats, Conclusion : quelle suite ? Nous ne retenons que des passages sans redondance avec ce qui précède. Lionel a été refoulé la première journée, à cause de la salle bondée, son propos porte donc principalement sur la seconde journée. Sa connaissance du sujet lui permet d’éclairer quelques scènes de ses commentaires.
1- « Me Danglehant prend la parole, il amène son grand tableau devant le témoin [Tiphaine Auzière]. Ah oui, j’ai oublié, il a réussi à s’introduire dans le procès en se portant partie civile au nom de Natacha Rey, pour demander réparation pour le harcèlement que Natacha a subi de la part de la macronie. « Comment expliquez-vous que votre oncle Jean-Michel a porté plainte en diffamation pour détournement de mineur alors qu’il n’est pas concerné ? » Bien qu’avocate, elle ne sait pas quoi répondre.
Je trouve nos avocats pas assez incisifs sur ce coup. J’aurais dit […] « Lors de cette rencontre, vous qui ne cessez de publier sur vos réseaux sociaux des photos de votre famille en vacances à nos frais à Brégançon, vous n’avez pas manqué de prendre un « selfie » de vous avec tonton ? Pouvez-vous sortir votre téléphone et bien vouloir nous montrer le « selfie » ?
2- Me Jérôme Bertrand, l’avocat de Bertrand Scholler – qui se révélera d’ailleurs un fin brigittologue – demande quel était l’objectif de sa sœur Laurence Auzière en publiant précisément la photo de sa mère en bikini qui allait mettre le feu à la poudre (de perlimpinpin) ? « Jamais elle n’a pu imaginer le détournement auquel cela sonnerait lieu ». Il ne s’agit en fait pas d’un « détournement », car la photo en elle-même était problématique. L’avocat enfonce le clou : c’est cette publication de la sœur de Tiphaine qui a entraîné ce qu’elle qualifie de « raid ». C’est là que Me Brossollet referme son piège : « Et depuis combien de temps avez-vous constaté cette dégradation des conditions de vie de môman ? (Ils reprennent les termes de la loi sur le cyberharcèlement (article 222-33-2-2) : « Le fait de harceler une personne par des propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de vie se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale ». L’avocate répond benoîtement « A partir de 2021-2022 ». « Donc antérieurement aux tweets qui sont poursuivis » jubile l’avocat. Elle essaie de se raccrocher aux branches façon tarzan, mais c’est plutôt façon Jane. Brossollet la taxe de « réponse habile » : elle reprend « réponse sincère ». Il concède « sincère et habile ».
3- Comme en juin 2024, le gilet jaune Stéphane Espic s’est porté partie civile pour avoir le droit de parler, qui lui a été généreusement accordé. Il a dit des choses sensées, après s’être présenté comme une victime de la macronie. Poussés par « Brigitte » selon lui, Ducon-Maserati, Schippa et Blanquer, n’ont-ils pas créé spécifiquement cette loi sur le cyberharcèlement ad hoc pour Brigitte ? Il demande un euro aux prévenus, parce qu’ils ne vont pas assez loin ! Pour lui on s’approche d’une escroquerie au jugement, alors que l’on jette un grand nombre de plaintes à la poubelle (j’en suis un témoin, car je n’ai jamais eu de nouvelles de ma plainte).
Danglehant revient pour dire que c’est Natacha Rey qui est harcelée depuis 2021 par le couple Macron-Trogneux. Il refait l’historique que nous connaissons bien désormais, et on le laisse parler longuement sans l’interrompre. Selon lui, les propos qui font l’objet de la plainte, ayant été tenus en public, relèvent de l’article 11 de la « Convention européenne des droits de l’homme ». Il plaint les juges car ça va être difficile à juger. Il rappelle que Natacha Rey a proposé un règlement amiable depuis 6 mois, en vain.
4- Le procureur Hervé Tétier […] trouve très bien le certificat médical bidon du 23 octobre, qui a été présenté la veille du procès, alors que « madame » a refusé l’expertise médicale prouvant l’« altération de sa santé physique ou mentale ». [Il dit que] Amandine Roy – horreur – a eu un contact téléphonique avec Poussard au printemps 2024 !
Remarque : du fait du nombre de prévenus, chacun d’entre eux est obligé de payer un avocat pour deux jours de plaidoirie, préjudice qui s’ajoute aux autres.
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