FLAVIE, MÉGÈRE EN FURIE
Article d’Olivier Mathieu du 20/07/2025

Les furies (William Bouguereau, 1862)
« Quelque temps avant sa disparition, Thierry Ardisson s’était exprimé sur sa mort, et sur ce qu’il aurait à dire à Dieu« , lit-on dans une feuille de gossip. Vous noterez: Ardisson ne se préoccupait pas de ce que « Dieu » aurait à lui dire, mais de ce que lui, Ardisson, aurait à dire à « Dieu ». C’est tellement grotesque et simpliste que cela se passe de commentaires.
Visiblement, le rapport entre les VIP de la téloche et « Dieu », ou les valeurs religieuses, est absurde. A force de présenter leurs émissions avec applaudissements sur commande, rires enregistrés, invités appartenant à des « élites » de très présumés « artistes » inscrits dans les partis, les chapelles, les ghettos qui comptent (ou qui croient compter), les VIP ont perdu depuis longtemps tout sens des réalités…
Il y en a une autre qui a une conception fort intéressante du pardon. C’est une copine d’Ardisson, Flavie Flament née Lecanu. Lorsqu’en 2016, Flavie Flament avait publié un « roman » où elle racontait les innombrables viols présumés ou toutes les agressions sexuelles de sa vie (une fois dans un train, une fois dans un ascenseur, par exemple), l’un de ses frères, Olivier Lecanu, avait mis en doute de tels propos. « C’est pour nous totalement hallucinant ! Elle entremêle des faits réels et des passages complètement romancés » , affirmait Olivier Lecanu, qui évoquait la complicité ancienne entre leur mère et sa fille, à cette époque. « Leur lien épatait tout le monde dans notre entourage. C’est incompréhensible. Il y a encore cinq ans, Flavie assurait à mon père et à ma mère qu’ils étaient formidables« .
« Cette façon de réécrire l’histoire, c’est de la folie pure ! » ajoutait Olivier Lecanu. Selon lui, Flavie l’avait averti de la publication de son « roman » en disant « qu’elle voulait s’attaquer à notre mère, qu’elle souhaitait qu’elle se foute en l’air ».
Catherine Lecanu, mère de Flavie Flament, avait conclu: « J’espère que ma fille trouvera un bon médecin qui lui donnera le bon traitement« .
Tout cela est de notoriété publique. On sait sans doute moins que le 18 octobre 2023, Olivier Lecanu est décédé. Il avait seulement 46 ans. Il était né à Valognes le 22 mars 1977, ce qui signifie qu’il avait largement plus de dix ans à l’été de 1987, année où Flavie Flament assure, dans La Consolation, avoir été « violée » (entre autres) par David Hamilton.
On a donc, d’une part, les allégations de Flavie. Et, de l’autre, les souvenirs visiblement très différents des membres de sa propre famille, y compris de ce frère, Olivier Jean-Paul Bruno Lecanu, aujourd’hui disparu.
Ce qui laisse perplexe est notamment que Flavie Flament, en 2025, ait déclaré noir sur blanc qu’elle ne pardonnerait jamais à son frère. A France Dimanche, le 6 avril 2025: «J’ai perdu récemment un de mes frères. Mais leur pardon ne changerait rien. On peut ne pas pardonner et être en paix. »
Voilà une déclaration qui appelle quelques élémentaires remarques.
1 – Flavie Flament employait l’adverbe « récemment » mais, depuis le 18 octobre 2023, date du décès de M. Olivier Lecanu, presque deux ans avaient passé. Au bout de deux ans, on peut donc supposer qu’elle ne parlait pas, par exemple, sous le coup d’un (éventuel, et qui aurait été compréhensible) chagrin. Elle avait eu le temps d’y réfléchir, suppose-t-on.
2 – Dans la religion chrétienne, le pardon est un acte de miséricorde qui, censé mettre fin à une situation créée par le péché, rétablit l’homme dans sa relation d’amour avec Dieu (chez les catholiques, sous la forme de l’absolution par le ministère du prêtre, dans le sacrement de pénitence). Le pardon entre Dieu et les hommes, et entre les hommes entre eux, est évidemment fondamental: « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons nous-mêmes à ceux qui nous ont offensés ». En d’autres termes, dans le cas qui nous occupe ici, il s’agirait non seulement de pardonner à son frère mais, deuxièmement, à un frère mort et, troisièmement, à un frère qui avait dix ans en 1987.
3 – Ne pas pardonner (à supposer qu’il y ait eu quoi que ce soit à pardonner à Olivier Lecanu) à quelqu’un, et cela parce que ce quelqu’un avait apporté son témoignage (contredisant Flavie!) au sujet de faits qui auraient eu lieu 29 ans avant, c’est montrer peu de coeur. Non? Naturellement, Flavie est libre de ne pas pardonner. Mais est-il obligatoire d’aller le déclarer à France-Dimanche?
Flavie Flament, visiblement furieuse, poursuivait : « On peut aussi considérer que ce que l’on a vécu est impardonnable de façon éternelle. Je me suis pardonnée de ne pas savoir pardonner. »
Les titres de la presse gossip, « “Impardonnable de façon éternelle: Flavie Flament fâchée avec son petit frère jusqu’à sa mort » (Closer), « Flavie Flament en froid avec son frère jusqu’à sa mort, il n’a pas cru qu’elle avait été violée » (Melty/Actu People), toutes ces formulations donnent quelque peu froid dans le dos.
D’autant que cela rappelle les propos, en 2016, de Flavie Flament déclarant à la presse qu’elle « poursuivrait David Hamilton jusque dans la mort ».
Or, en droit, le décès d’un prévenu éteint l’action publique et, au demeurant, David Hamilton n’avait été accusé de rien devant un tribunal. En droit, on ne peut pas poursuivre un mort.
Ne pas pardonner de façon éternelle à un frère cadet, un frère mort, et poursuivre des gens jusque dans la mort? Je serais curieux d’entendre là-dessus le point de vue d’hommes d’Eglise ou de théologiens.
Pour rester dans la sphère religieuse, c’est dans la mythologie grecque qu’existaient des divinités infernales, déesses de la vengeance, appelées Érinyes (ou Furies chez les Romains) et qui poursuivaient leurs ennemis dans le monde souterrain. Mais c’était des divinités. A l’image de Mégère, nom qui vient de Megaera (grec Μ ε ́ γ α ι ρ α), l’une des trois Furies.
Flavie, depuis des dizaines d’années, est une divinité des couvertures de magazines (chaque fois qu’elle trouve l’amour de sa vie puis s’engueule puis divorce, dans l’attente du suivant) et du tout petit écran.
Mais il est vraiment fort étonnant de voir un individu comme Ardisson évoquer ce qu’il dira à Dieu, ou Flament déclarer qu’elle poursuivra David Hamilton jusque dans la mort, ou ne pas pardonner pour l’éternité à son propre frère…
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