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À PROPOS DE L’IMPERFECTION ET DU VRAI.

15 octobre 2024

Voici une analyse intéressante réalisée par Étienne de Piano Jazz Concept sur Les Enjeux du PLAYBACK et des correcteurs de justesse.

Voici sa présentation :

La prestation en playback de Céline Dion lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris est l’occasion de s’interroger sur les nouvelles modalités de productions.

Sollicité pour commenter l’analyse de Wings Of Pegasus [la chaîne d’un guitariste britannique] et les articles de presse, le directeur musical de la cérémonie ne nous a pas répondu à ce jour.

Oui, les correcteurs de justesse ont commencé à être utilisés sur des œuvres anciennes, et il existe déjà des tubes historiques retouchés. Ce qui pose de nouveaux problèmes éthiques (correction à posteriori d’enregistrements que l’on considère ne plus correspondre à l’esthétique du moment). Ce phénomène m’évoque évidemment la cancel culture et la volonté de défigurer les titres de certains romans ou d’en caviarder certains passages au nom du politiquement correct (phénomène digne des plus belles heures de l’URSS où certains dissidents politiques disparaissaient subitement des photos officielles).

Pour pousser la réflexion, je vous invite à jeter une oreille à ce live de Céline Dion de 2015 aux American Music Awards. Il s’agit d’un enregistrement authentique, imparfait, contenant de nombreuses imprécisions vocales. Problème d’écoute sur le plateau ? Choix de la tonalité ? Condition physique ou vocale suboptimale ? Quelles que soient les causes, cette prestation nous montre une artiste vraie, sincère, en lutte parfois avec la justesse. Le but n’est pas de critiquer bêtement et de pointer du doigt des erreurs (combien de fausses notes avons-nous tous pu commettre sur scène dans nos carrières respectives ?!), mais simplement de (faire) prendre conscience que les « vrais » concerts en direct représentent une prise de risque.

[par exemple ici : https://www.youtube.com/watch?v=7Tf0I7loNy0, ou ici : https://youtu.be/ZkRp3M6Pq-g?si=rNjOL5jc-h5o4HBP&t=200 ; il en a plusieurs sur YouTube]

Cette séquence nous permet en outre de lever définitivement toute ambiguïté. L’analyse spectrale de la cérémonie des JO était implacable, cependant lorsque l’on compare ces deux prestations, il nous faut accepter l’évidence : il est impossible que la même artiste, dix ans plus tard, chantant dans la même tonalité (en Fa), atteinte d’une maladie invalidante, puisse délivrer une performance vocale supérieure et sans aucun défaut perceptible. C’est tout simplement impossible.

Que ceux qui veulent continuer de croire au père Noël le fassent ; que ceux qui ont fini de pleurer au pied du sapin sur leurs illusions perdues se secouent et nous rejoignent dans la bataille qui a commencé pour défendre le vrai et le bien.

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Et une seconde vidéo, plus récente qui enfonce le clou :

L’Affaire Céline Dion #joparis2024

Épinglé par Piano Jazz Concept

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(jpf) J’ajouterai à ce qui précède, ceci :

J’aurais envie de dire que la triche est un concept de plus en plus d’actualité avec le développement quasi exponentiel des techniques, des technologies de plus en plus « pointues » dans les domaines de l’électronique, du son et de l’image. Et dans ceux de la physique plus généralement et de la chimie y compris pharmaceutique.

Cela fait déjà des années que dans le cinéma on a donné l’illusion de la présence des acteurs (à quelques exceptions près, je pense à certaines séquences dangereuses réalisées par Belmondo par exemple) par le recours à des cascadeurs dans les scènes les plus risquées, ou à l’inverse à la présence d’une voix absente. D’une voix « pour de faux ».

Je ne parle pas du doublage d’une langue à l’autre, mais je pense par exemple à un film comme La Bohème de Luigi Comencini de 1988, ou la voix (le chant) du personnage de Rodolphe (pourtant lui-même ténor, Luca Canonici) était tenue pour de vrai, si l’on peut dire, en play-back par José Carreras (malade, interrompant sa carrière et ne pouvant participer à un film).

Mais le cinéma n’est-il pas le domaine des illusions. Et autres effets spéciaux. Et des artifices. Tandis que les photos retouchées ne datent pas d’hier non plus, mais déjà de la fin du XIXe, sans parler des photo-montages, ou encore des photos trafiquées où l’on fait disparaître ou apparaître des personnages (comme le rappelle Étienne, l’ère stalinienne, mais pas quelle, fut très propice à ce genre de pratique).

Ajoutons encore que bien des photographies sont interprétables en changeant les légendes de ce qu’elles sont censées représenter, en recadrant différemment, etc. On peut même arriver à faire dire l’inverse de la réalité à une photographie. Ou tout autre chose sans aucun rapport. J’ai lu il y a des années, je dirais dans les années quatre-vingt, j’ai malheureusement oublié son titre et le nom de son auteur, un livre fort éclairant sur ce sujet.

On pourrait évoquer encore les « photoshoperies » et, bien au-delà de la dite esthétique du maquillage, pour retoucher de dites imperfections, la chirurgie « esthétique » qui en ce domaine crée tant et plus de monstres, sans parler de la chirurgie « transgenre ».

Aussi j’aurais envie de parler d’autres domaines aussi. Et pour nous rapprocher du sujet présent, celui de la chanson, comment ne pas rappeler qu’il semble plus ou moins établi que les dernières années où Jean-Philippe Clerc, devenu Jean-Philippe Smet et connu comme étant Johnny Halliday se faisait doubler, lui sur scène, par un chanteur en coulisses (un noir ou un métis paraît-il), sur certains de ses titres.

La première question à se poser à propos de Céline Dion est même : Céline Dion a-t-elle vraiment chanté lors de la cérémonie d’ouverture des J.O ? On la disait et dit encore très malade. Était-elle même présente à Paris ? Et ce n’est pas parce qu’elle a salué apparemment en bonne forme ses fans parisiens, quelques jours avant la cérémonie, que c’est bien elle que ses fans ont salué. Et ce n’est pas parce qu’elle a déclaré il y a peu qu’elle s’était fiancée à Paris lors des Jeux pour un remariage prochain que la chose est vraie et établie.

Certains ont trouvé que sa prestation (si chère payée, la honte), perchée au premier étage de la Tour Eiffel, présentait deux types d’images. Sur un plan large en pied, il y aurait des doutes sur le personnage présent ; par contre en gros-plan, en « femme-tronc », qui semble être elle, est-elle bien sur la Tour Eiffel ? D’autant que le fond noir ne facilite pas la vision, mais peut faciliter au contraire la tromperie.

Et pour ce qui est d’un play-back ou d’un non play-back, il faut rappeler que des correcteurs d’intonation existeraient même en version machine physique pour des prestations en direct. L’absence de playback ne garantit donc pas la non-utilisation de correcteurs d’intonation.

La même polémique est intervenue déjà, nous dit-on, après la prestation publique de Pavarotti pour les JO d’hiver de 2006, à Turin. Pavarotti avait enregistré, à ce qui s’est dit, quelques prises dans l’après-midi et la meilleure avait été gardée pour la cérémonie, en playback donc.

Pavaroti qui était connu, je ne sais à quel moment de sa carrière, pour chanter un peu trop bas. Telle était son imperfection. Quand je dis trop bas, je ne veux pas dire « chanter faux » (un do à la place d’un ré, par exemple), mais « chanter imparfaitement » pas tout à fait dans le ton exact (un do très légèrement bémolisé, de quelques commata). Ne cadrant pas tout à fait avec celui de l’orchestre. Comme un piano un peu mal accordé, ou un violoniste ne montant pas suffisamment sa note.

Quel est l’intérêt d’un monde où tout est « parfait », mais également « faux » ? Voici la question centrale. Et elle est applicable non pas seulement à la chanson ou à la musique en général, mais à tous les domaines de la société, tributaires d’une médiatisation de plus en plus complaisamment sophistiquée, et non pas seulement dans le domaine audio-visuel, mais dans tous les domaines, du moins tous ceux où il a de l’argent et du pouvoir à gagner.

L’essentiel de nos jours n’est-il pas dans l’apparence – auditive, visuelle, esthétique, éthique, ou plus généralement intellectuelle ? Autrement dit, ne sommes-nous pas à l’ère, comme jamais cela n’a été, du faux et de l’ersatz, du mensonge et de la propagande en tout, ou encore de la publicité et du factice ? D’autant que beaucoup semblent vouloir la Mort effective des Métiers et des Arts, de l’Artisanat… Voire de l’Intelligence. Ou dit autrement, des Beau, Bien, Bon, Vrai réels. Réalités qui seraient donc cousines, finalement, non pas de la perfection (feinte) mais de l’imparfait (véridique), ou tout au moins du simplement probable ou tangible, et surtout discutable et ouvert, le plus loin possible des dogmes et plus encore des modes. Y compris des modes non seulement artistiques mais scientifiques.

Sur ce dernier point je veux parler par exemple des mensonges sanitaires et de la production de faux produits chargés non pas de soigner mais de rendre malade, voire de détruire les organismes par leur létalité.

Dans le même ordre d’idée, je mettrais tout ce qui relève du faux et du mensonge organisé dans le domaine de la drogue ; et plus particulièrement dans celui des compétitions sportives, avec le dopage et même je l’ai appris depuis peu, celui de la tricherie concernant certains handicaps, et ceci même aux tous récents Jeux Paralympiques et autres handisports. On peut ainsi dire que, pour améliorer le résultat, en matière sportive on corrige avant (dopage), là où en musique on corrige après.

On est dans l’époque du toc en tout, un monde du faux et des ersatz habillés de costumes flambant neufs, qui entretiennent l’illusion de la perfection ou de la beauté (du moins parfois). Pourquoi il en serait autrement que dans le reste de la société décadente, économiquement, politiquement, médiatiquement, artistiquement, scolairement, intellectuellement, éthiquement…

On a atteint même le niveau où le faux semble plus vrai que vrai, uniquement par la technique. Et je dirais même que dans le domaine de ladite Science, l’on a fini par créer d’improbables entités physiques ou chimiques par exemple non pas dans l’observation en soi de la réalité, mais en la manipulant. Pensons à tout ce qui relève du domaine quantique où tout semble se complexifier sans jamais vraiment avancer depuis des années. Du moins au niveau de mes humbles savoirs en ce domaine et de ce que j’en ai compris.

Comment ne pas saisir que dans le domaine du spectacle du monde tout ce qui semble être le plus beau ou le plus accompli, ou qui semble être bien établi et patent est souvent le plus faux. Je pense ici par exemple à l’assassinat des deux frères Kennedy probables victimes non pas de pauvres types mais de complots d’une partie de l’administration étatsunienne en lien avec, très probablement, le Mossad.

De même, comment ne pas comprendre que l’homme n’a jamais marché sur la Lune ? Ou encore qu’il n’y a jamais eu d’avions, qui plus est pilotés par des terroristes très improbables et incapables techniquement de le faire, pour traverser deux tours du World Trade Center (aberration physique) et que les trois tours ont été abattues par l’explosion de trois mini-bombes atomiques installées dans leur sous-sol par des éléments de la CIA et du Mossad. Comme il n’y a eu jamais d’avion à tomber sur le Pentagone, ce jour-là, jour de manœuvres aériennes, mais un missile.

Ou comme il n’y a jamais eu d’armes de destruction massive en Irak. Ou de meurtres d’enfants dans des pouponnières koweïtiennes.

On va finir par croire que le monde dans lequel on vit, à cause des media au sens le plus large, d’une médiatisation généralisée à tous un tas de domaines (et en particulier la médiatisation technologique plus ou moins imposée au niveau des banques ou du téléphone et de ses usages, je pense ici au passe-sanitaire) est devenu pas même faux mais factice. Artificiel, d’imitation. Et au final, non libre ou libérateur. Mais inquisiteur, surveillant, limitateur. Du monde des obligations et des interdits pour mieux nous dominer, nous faire taire, nous imposer.

Notre réalité, même quand on s’en défend, est falsifiée et fausse. Le mensonge est déjà totalement manifeste dans l’information-propagande-uniformisée comme dans toute « bonne » société dictatoriale et totalitaire. Les élections sont à la fois instrumentalisées, truquées et sources à désertion et reniements de la part de pratiquement tous les partis politiques, alors même qu’ils ne sont plus que de simples coquilles vides, et plus du tout partis de masse.

Tous ces tarés, médiocres, tricheurs, corrompus, pathologiques, qui prétendent nous gouverner, nous mener (Où exactement ? À l’abattoir?) n’agitent que des fausses raisons, une fausse justice, de faux champions, une fausse élite, de faux artistes, consubstantiels à leur idéologie délétère et transhumaniste.

Dans toute cette mélasse, le pire est sans aucun doute l’obscurantisme scientiste, le prétendument scientifique et incontestable. Certaines techniques « pointues », le technologisme ou scientisme technologiste.

Enfin (façon de parler), dans ce monde délirant, illusoire, anti-humaniste, l’imperfection, ou jugée telle à raison ou à tort, serait-elle surannée ? Car pas assez « vrai », c’est-à-dire non-certifiée conforme en « vérité » par la société de l’argent omniscient, qui est le monde de l’inversion du réel.

From → divers

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