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TOUR DE FRANCE : LES VRAIS CHIFFRES DU DOPAGE.

2 août 2024

Voici le tableau simplifié présenté par © cyclisme-dopage.com 2000-2024 concernant les chiffres des « épinglés » du dopage ayant participé au Tour de France de 1968 à 2023. Et un condensé de sa présentation.

Ce qu’il faut entendre par « Épinglé » : coureur ayant contrevenu au règlement antidopage [dont je suppose ceux qui n’ont pas satisfait à des contrôles hors des périodes de course]. Entrent dans cette catégorie : les coureurs ayant été contrôlés positifs (y-compris par constat de carence ou hématocrite > 50%), ayant reconnu s’être dopé, ayant été sanctionnés (par la justice, leur fédération ou leur équipe) dans le cadre d’affaires liées au dopage. N’y entrent pas, par exemple, ceux dont l’échantillon B de contrôle s’est révélé négatif. [Et j’ajouterai tous ceux qui ont eu des fréquentations douteuses, de vrais comme de faux docteurs Mabuse, mais qui sont passés entre les mailles du filet du dopage et autres diverses triches ; ce qui est en fait consubstantiel au Tour de France et à tant de sports dès leurs origines. Donc les chiffres sont nécessairement minorés].

« Top 10 » : nombre de coureurs présents dans les 10 premiers du classement général final.

« Podium » : nombre de coureurs présents dans les 3 premiers du classement général final.

1968 est aussi l’année où, pour la première fois, un cycliste fut sanctionné pour dopage.

Avertissement important : ces statistiques comptabilisent les coureurs qui ont été épinglés à un moment où à un autre de leur carrière. Elles évoluent donc au gré des contrôles positifs, des aveux, des enquêtes diverses et variées, qu’elles concernent des coureurs retraités ou encore en activité. Tous ces chiffres sont donc susceptibles d’évoluer à la hausse au fil du temps. En particulier, les chiffres concernant les tours des dix dernières années doivent être considérés comme hautement provisoires.

Le dopage est bel et bien un cancer qui s’est généralisé dans un cyclisme aujourd’hui sous assistance respiratoire. Le Tour de France n’est pas sûr d’y survivre.

Ce tableau montre des périodes apparentes de rémission au moins partielle ; par exemple, celles de la baisse du nombre des « épinglés » dans le peloton du Tour dans les dernières années 80, ou depuis le milieu des années 2000.

Mais, il ne faut pas tomber dans cette illusion apparente. Cela ne veut pas dire qu’il y avait moins de dopés dans les pelotons, mais moins de coureurs qui se faisaient prendre.

Entre autres parce que de nouveaux produits dopants étaient « expérimentés » et qu’ils étaient indécelables, car pas même recherchés, dans les contrôles. Ces périodes de baisse sont plutôt la preuve d’un retard dans la lutte anti-dopage, voire le développement d’une certaine complaisance puisque de nos jours il suffit d’être en-dessous d’un certain seuil (qui est déjà totalement hors des réalités du sang ou des urines des gens ordinaires) pour être « propre ».

Je me souviens encore du jour où le dopé-drogué Pantani a été viré du Tour d’Italie à cause du fait qu’il dépassait juste un peu, je crois, le chiffre fatidique de 50 % d’hématocrites. 50 : sale, 49 : propre. Et pour un quidam commun, combien ? 5, 2, voire 0 ?!

Entre autres également parce qu’il existe des médicaments qui sont autorisés alors que ceux-ci augmentent les capacités sportives. C’est ainsi qu’il fut un temps, à l’époque d’Indurain, un colosse super lourd damant le pion en montagne aux petits gabarits bons grimpeurs, où Indurain et une bonne partie du peloton était « asthmatique ». Il y en a des médecins marioles dans le monde des sports !

Il y a eu le temps de l’EPO qui a fait du sprinteur de début de carrière Jalabert, grand prix de la montagne lors de son dernier Tour de France. Plus loin quand on remonte les années, on a eu l’amphétamine ; ou encore tous ces produits dopants qui entraînaient des tendinites à répétition. Mon père avait donné un nom à cette « maladie » : la guimardite, vu le nombre de fois où ce coureur, Guimard, en fut affublé. Le problème : si l’on peut gonfler les muscles, on ne peut pas gonfler les tendons.

Les chiffres les plus inquiétants, ce sont ceux qui s’étalent ici depuis 2018. Pourquoi ? Parce qu’il semble bien que la lutte anti-dopage ne soit pas en train de gagner, mais semble avoir pris un retard considérable, ou s’accommode de cet état de fait où le dopage a pris de nouvelles formes sans doute beaucoup plus insidieuses, jouant sur l’organisme en son entier, avec des formes dopantes de type nouveau et (actuellement du moins) indécelables.

On peut se demander si la lutte anti-dopage et pour un Tour propre n’a jamais été qu’une mode porteuse un temps, celui où les supporteurs, du moins une partie seulement apte à réfléchir au moins un peu, ou semblant défendre des coureurs français jugés propres contre des coureurs étrangers jugés sales, rechignaient devant les « exploits » des Armstrong ou autre Froome, pour ne citer qu’eux.

Des coureurs comme Armstrong ou comme feu le pauvre Pantani ont été reconnus comme d’indéniables tricheurs multi-récidivistes dopés, battant des records de vitesse, en montagne en particulier.

Mais le plus scandaleux, c’est le silence ou quasi silence non seulement du monde du cyclisme ou de la presse sportive, mais l’omertà médiatique généralisée, sur le fait que ces records de vitesse de dopés notoires ont été ces dernières années pulvérisés, à des vitesses sidérantes, non-humaines, par des coureurs, du moins ceux de certaines équipes (à chaque époque il y a eu des équipes pilotes du dopage) dont les contrôles anti-dopage se révèlent être négatifs.

D’ailleurs pourquoi il en serait autrement sur l’omertà médiatique, puisque notre temps est celui du mensonge généralisé, organisé, de l’inversion du réel et la censure quand nécessaire. La propagande du grand néant, régi par la finance qui a partie étroitement liée avec l’industrie bio-technologique productrice, de concert, de produits ouvertement toxiques comme ceux à ARN messager et de divers produits dopants ou potentiellement dopants, voire de machines genre : caissons d’inhalations de produits pouvant servir de dopants.

Donc, ce que je veux ajouter à ces statistiques de dopés/non-dopés, pour illustrer celles des années récentes, et leur donner sans doute leur vrai sens, c’est ce qui se trouve présenté sur ce blog dans l’article du 10 juillet (Le Bon Matos est dans la pharmacie) et dans celui du 14 juillet (Un Tour de France en jaune … et noir.)

Les auteurs de cyclisme-dopage.com ont également établi une statistique comparable concernant le Giro italien et la Vuelta espagnole. Il serait sans doute intéressant de voir si les variations dans les pourcentages d’épinglés se retrouvent plus ou moins aux mêmes années d’un pays à l’autre, ou non.

Mais encore faudrait-il que les mesures anti-dopage aient été appliquées d’une manière similaire dans nos trois pays. Et que le dopage y ait été également similaire.

From → divers

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