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DU JOURDAIN À LA MER, OU LE RETOUR D’AMALEK.

28 novembre 2023

En ce moment, il semble y avoir de plus en plus de personnes qui dissertent moins sur l’avenir de la Palestine que sur l’avenir de l’entité sioniste.

Il semble de plus en plus évident que la solution à deux États ne peut être mise en place ; et ne sera jamais mise en place. Il n’y a pas de raison que cela change, puisque ce qui avait été arrangé juste après guerre (la Seconde) « colonialement», « impérialement », par l’ONU — ou même plus récemment par les prétendus accords d’Oslo — (donc sur le dos des Palestiniens, « êtres humains de seconde zone » comme savent le dire et le répéter les mondialistes) n’a toujours pas commencé à se réaliser concrètement. Par la faute de l’Occident.

Ce à quoi on assiste est à un accaparement, un vol pur et simple de la quasi totalité du territoire de la Palestine par une population allogène, colonialiste, et manifestement génocidaire, très majoritairement européenne et pas sémite pour deux sous. Dont on peut même douter que certains eût jamais été Juifs. Ce fut un temps une bonne manière (sic) de quitter le carcan de l’ex-URSS par exemple, ou d’autres pays du pacte de Varsovie, et de se trouver une nouvelle « patrie » à bon compte.

Étonnement, on peut dire que c’est au moment où l’emprise sioniste sur la Palestine n’a jamais été aussi forte et manifeste que l’Histoire de la Palestine semble inverser son cours. Enfin, mais si tragiquement.

Cette Nakba de 2023 qui voit le bombardement comme jamais de Gaza (ses hôpitaux en particulier, ce qui montre la volonté génocidaire de l’occupant sioniste) et le démembrement comme jamais de la Cisjordanie (où même ses hôpitaux commencent à être occupés par la soldatesque coloniale, tandis que des colons assassinent des Palestiniens, détruisent leurs maisons et leurs vergers) pourrait être les prémices d’autre chose, certes sanglantes et terribles, une sorte de passage obligé pour atteindre à la réunification de la Palestine.

Une sorte d’ironie historique tragique, comme l’Histoire des hommes en connaît beaucoup, par laquelle cette espèce d’affligeante et pitoyable Apocalypse bello-technologiste sioniste pourrait accoucher finalement non pas du Mashia’h judaïque attendu mais du royaume d’Amalek retrouvé. *

*

Amalek, l’ennemi archétypal  des sociopathes judéo-talmudiques. Le voisin de palier si je puis dire, le voisin honni, celui qui vit juste à côté de toi, occupe des terres voisines qu’il ne mérite pas et qui te sont réservées.

Si j’évoque Amalek, c’est parce qu’il est une référence obligée dans les discours des sionistes les plus « facho-tarés », dans la bouche de l’ignoble netanyahou par exemple. Netanyahou pur produit du colonialisme sioniste ashkénaze, dont le père né à Varsovie se nommait Mileikowsky.

Voici ce que dit le Deutéronome, chapitre 25, versets…

– 17. Souviens-toi de ce que t’a fait subir Amalec, sur la route, quand vous êtes sortis d’Égypte.

– 18. Il t’a rejoint sur la route et a massacré tous ceux qui traînaient à l’arrière, alors que tu étais fourbu, exténué. Il n’a pas craint Dieu ! [le dieu des Hébreux]

– 19. Aussi quand le Seigneur ton Dieu t’aura dégagé de tous tes ennemis d’alentour et t’aura procuré le repos, dans le pays que le Seigneur ton Dieu te donne en héritage pour en prendre possession, alors tu effaceras le souvenir d’Amalec de dessous les cieux. N’oublie pas !

(Bible de l’AELF, Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones)

Si je comprends bien ce qui est écrit, les Hébreux après leur départ d’Égypte (si ce récit est réellement historique, voir sur ce sujet, ce blog, articles du 4/10/2014 et 21/12/2014) ont eu affaire à une autre tribu de bédouins implantés dans la région. La tribu des Amalécites sur un territoire correspondant au Sud de la future Judée.

D’après la Bible, ils furent toujours acharnés contre eux, ce qui peut parfaitement se comprendre puisque les Hébreux étaient (déjà en ce temps-là) les envahisseurs.

Les versets 17 et 18 du chapitre 25 du Deutéronome me fait penser aux passages de la Chanson de Roland, quand il est question de l’attaque de l’arrière-garde des Francs et de la mort de Roland, attaque sans doute moins opérée par des Sarrasins, comme il est dit dans la Chanson, que par des Basques.

Le dieu du malheur, du mal, de la désolation et de la destruction, des nomades hébreux, des exclus d’Égypte, ordonna à Saül, selon les écrits, d’exterminer les Amalécites. Ce que les Hébreux firent, mais Saül épargna leur roi Agag. Ce qui lui fit perdre sa couronne au profit de David.

L’extermination des Amélécites fut incomplète, du moins des textes ultérieurs de la Bible en reparlèrent, toujours en opposition aux Hébreux.

D’ailleurs, je ne sais pas pourquoi je précise : en opposition aux Hébreux. La Bible a multiplié les récits de haine contre tout un tas de peuples. Ou même de haine interne entre sous-tribus ; ou injonctions exterminatrices et « purificatrices » internes. Voir l’histoire de Moïse, par exemple, qui raconte un massacre interne, après qu’une partie au moins de la communauté des Hébreux eût abandonné le culte à YHWH pour le culte à divers Élohim.

Amalek s’écrit :עֲמָלֵק en hébreu. Avec :

ע, le ayin qui est une occlusive prononcée la racine de la langue contre le pharynx, à ne pas confondre avec le aleph qui est un simple souffle de la gorge ;

מ le mèm, le m ;

ל le lamèd, le l ;

ק le qoph ou qof, le q dur sourd « d’arrière », provenant du fond de la gorge, mais qui peut être aussi prononcé k, qui lui est sonore.

Amalek semble être un mot composé de « a » et de « malek ». Malek est une des multiples réalisations de la racine sémitique trilitère MLK. Ou MKL par métathèse, qui a donné le prénom Mikaël (les métathèses sont très courantes dans les langues sémitiques). Le Saint Michel archange, chef des anges du Bien, saint pagano-chrétien des hauteurs.

Sous sa forme originelle *malk- MLK est la racine sémitique commune qui désigne le dirigeant, le roi, le prince, le chef. En sémitique occidental, cette racine se rapporte plus généralement au fait de gouverner, dominer, posséder, détenir…

Quant à l’«a » initial rendu par un ayin, il semble être le mot sémitique voulant dire : frère. Comme on le retrouve par exemple en akkadien (ancienne langue sémitique de Mésopotamie, devenue langue liturgique pour disparaître finalement vers le 3e siècle de notre ère). Où, par exemple, ah̬ abi  a le sens de : oncle (frère du père) ; et ah̬āt abi  celui de : tante (sœur du père).

Amalek voudrait donc dire : Frère du roi. Frère du chef de la tribu. De quel roi s’agit-il ? Et de quel frère ? Mystère entier.

*

Mais pour en revenir à la Palestine, on entend ou on lit des sionistes ou des pro-sionistes eux-mêmes qu’ils commencent à évoquer la possibilité d’une réelle partition (qui ne semble pourtant plus à l’ordre du jour, dépassée par les événements et le réel), et même un hypothétique État fédéral totalement irréaliste au demeurant (c’est dire si tout ne va pas pour le mieux du côté du sionisme).

Ce serait, pour l’un d’entre eux « la seule solution pour résoudre le conflit israélo-palestinien qui ne cessera de perdurer, tant que sur ce territoire commun existera deux entités ethno-religieuses côte à côte en conflit permanent ».

Sauf que l’on peut discuter de la réalité ethno-religieuse des deux entités. Il est bien difficile de définir la réalité sociologique de l’entité sioniste. Son fond est religieux, mais on retrouve de tout chez les sionistes du plus religieux à l’athée, du plus bigot au plus laïcard. Ce qui les lie tous, c’est leur idéologie d’appartenance à une communauté (quasi consanguine, une sorte de « sang bleu »), une tribu d’entre-soi tenue par des liens familiaux, qui n’entend pas se mélanger aux autres, tout en prônant pour le reste de l’Humanité, le métissage pour tous. Un tout petit exemple : ces sionistes seraient prêts à nous envoyer les Palestiniens. Ils l’ont dit il y a peu. Pourquoi pas, un peu plus, un peu moins d’immigrés, qu’est-ce que ça fait ?

Une fourberie qui, même chez les moins croyants, va chercher ses justifications dans la Bible hébraïque, dans le Talmud et autres textes du même acabit. Cette réalité est tribale ou si l’on veut être plus direct : maffieuse. Et par ailleurs, totalement anachronique puisqu’elle continue de donner vie .. ou mort… à des élucubrations anciennes en opposition totale avec le monde de notre temps.

En se référant de nos jours encore, à des textes de haine, ouvertement racistes, barbares, intolérants, pervers (je pense ici aux textes sur la sexualité entre adultes et enfants). En ayant pour modèles des écrits de l’antiquité ou des premiers siècles de notre ère.

On peut d’ailleurs constater que cet extrémisme biblique ou crypto-biblique, annihilateur de la vie et destructeur du patrimoine de l’Humanité, n’est pas sans aspects communs avec cet autre extrémisme qui est le terrorisme islamiste.

Qui n’a pas déjà constaté que par bien des côtés ces deux extrémismes mortifères font partie des éléments les plus radicaux d’une seule et même barbarie impérialiste, manipulés en permanence par les mondialistes occidentaux.

J’ajouterais même au tableau cette autre barbarie de l’empire occidental décadent : je veux parler du bandérisme ukrainien, ou plus généralement de la russophobie hystérique et malade est/nord-européenne (micro-États baltes, Pologne, Finlande, Suède, Norvège…).

Et si l’on peut parler d’aspect ethnique chez les sionistes, ce serait celui de Juifs européens originaires d’Europe de l’Est et d’Europe centrale. Infiniment plus que de Juifs séfarades ou encore plus de Juifs noirs, comme il en existe un peu, à la marge, en Sionisland même.

Quant à la Palestine, avant l‘invasion sioniste, ce n’était sans doute pas le paradis sous domination ottomane, mais c’était certainement moins pire déjà que sous le mandat britannique. Il existe des écrits, des photographies et même quelques petits films anciens qui nous montrent une population de Jérusalem mêlée. Y vivaient ensemble des Musulmans sunnites, druzes…, des Chrétiens sémites, des Juifs sémites… tous arabophones, qui semblaient se supporter les uns les autres.

La seule solution est le retour à ce qu’était la Palestine avant l’invasion sioniste. Non pas à un seul État sioniste, mais à un seul État palestinien. L’armée sioniste n’est pas si invincible. L’État sioniste est devenu manifestement aux yeux du monde entier une monstruosité. Si les États-Unis le lâchent, la messe est dite. L’Union Européenne, petit toutou des états-uniens, comptant pour du beurre en ce domaine.

Il se pourrait même que la mort de l’entité sioniste se fasse de l’intérieur. Habituée à dominer, à affaiblir, à soumettre les Palestiniens, nombre de simples sionistes de la base viennent sans doute de se rendre compte, mais un peu tard, que les Palestiniens peuvent maintenant leur damer le pion ; sinon au niveau de l’aviation (les Palestiniens n’en n’ont pas), du moins au niveau des derniers développement de la technologie militaire ; de toutes ses nouvelles armes très destructrices ne nécessitant pas de grosses infrastructures : missiles, drones …, conjuguées à des pratiques de guérilla rapprochée y compris sur les blindés. Les sionistes auraient-ils compris que les Palestiniens ne leur balançaient plus de simples cailloux avec une fronde ou même à main nue, mais de quoi détruire des chars ?!

Et contrairement à ce que dit cette personne citée plus haut, qui parle de deux entités vivant «  côte à côte en conflit permanent », il convient de préciser qu’il ne s’agit pas d’un conflit (terme minorant), mais d’une guerre de libération nationale contre un envahisseur à qui aucune terre palestinienne n’est due.

On ne peut mettre sur le même plan les droits des Palestiniens, qui en terme de territoire ont tous les droits, avec quelque droit que ce soit des sionistes, sinon au mieux celui de se fondre dans l’unité palestinienne retrouvée. Mais combien de ces sionistes y consentiraient ?

*À propos du Messie hébraïque, ces temps derniers un rabbin, un rav ravi (je veux dire : transporté de joie et extatique, comme Lou Ravi, l’idiot du village) expliquait doctement que les récents événements étaient les manifestations probables que le Messie n’était sans doute plus très loin. Et donc que le temps béni des béatitudes judaïques était proche. Pauvre homme !

From → divers

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