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Michel Houellebecq, le monsieur qui tourne un pseudo-porno avec la permission de Madame. Par Olivier Mathieu.

21 mai 2023

Michel Houellebecq sort un nouveau livre. Qui se veut la description d’une “descente aux enfers”. Un bref récit, cent pages environ, qui sort en France (et aussi en Italie, ce 26 mai).

Houellebecq, a semblé très préoccupé par ses aventures, devant les tribunaux, pour interdire la sortie d’un film pornographique produit par la Kirac (Pays-Bas), dont il est l’un des acteurs.

Voilà qui change, au moins en apparence, des habituelles disputes pour rire, sur tous les sujets à condition qu’ils ne dérangent personne, entre lui et un “philosophe” à la Onfray.

Mais essayons d’y voir un peu plus clair. Un certain Stefan Ruitenbeek aurait réalisé un film “pornographique” avec Houellebecq et une “actrice”. Mais voilà, Houellebecq assure qu’il aurait été trompé par Ruitenbeek.

Thomas (Houellebecq) confesse qu’il voulait participer à un film porno. Et qu’il a collaboré, avec l’accord de sa (plus jeune que lui) épouse. Moi, je trouve cela amusant: faire un film porno et demander l’accord de son épouse. Pourquoi pas aller aux putes avec la permission de sa chère et tendre? Les choses sont deux. Ou tu transgresses, ou tu es un petit bourgeois. Houellebecq, lui, veut bien tourner un porno, mais pas au point de risquer de devoir divorcer.

Selon Houellebecq (Thomas), et à supposer que toute cette affaire ne soit pas une simple opération publicitaire, Ruitenbeek aurait filmé la rencontre sous les draps entre Houellebecq et une jeune hollandaise présentée comme une de ses admiratrices. « Vanité d’écrivain », écrit Houellebecq. La vanité ne serait pas, surtout, de se dire écrivain?

Pauvre Houellebecq, rien n’a fonctionné. Les masques que les deux “acteurs” devaient porter “ne garantissaient pas l’anonymat”, d’où l’on devrait comprendre que Houellebecq demandait à son épouse légitime le droit de tourner un porno, masqué et anonyme…

Houellebecq – qui cite… Depardieu, “l’unique qui le comprend”, hum! – va demander (ou a déjà demandé) de pouvoir apporter des modifications au film de M. Ruitenbeek.

« La sexualité, explique Thomas-Houellebecq, a été la joie la plus grande de toute ma vie”. Puis il déclare n’avoir jamais écrit sur son “intimité”, et donc craindre désormais qu’elle ne soit rendue publique.

Houellebecq se lamente: à cause de ce traumatisme, il aurait augmenté sa consommation de tabac et d’alcool, serait devenu boulimique et aurait (grands Dieux! On n’ose imaginer!) cessé de se laver. Passionnantes révélations…

Pire encore: Houellebecq (dont je me suis toujours demandé ce que mon ami Roland Jaccard pouvait diantre trouver à ses pauvres bouquins) se présente comme “victime”, et déclare avoir ressenti “ce que décrivent les femmes victimes d’un viol”. Tourner un film porno de macho puis vouloir se victimiser, c’est cocasse, non?

Conclusion de Houellebecq en personne, “la littérature ne fait pas vraiment partie de la vie”. Je suis mille fois d’accord avec Houellebecq, mon ancien collègue à la “Nouvelle Revue de Paris”.

Certes, quiconque a lu une page de Houellebecq sait que la littérature de Houellebecq ne fait partie ni de la vie, ni de la littérature, ni de rien du tout.

Olivier Mathieu.

From → divers

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