DAVID HAMILTON : SIX ANNÉES DÉJÀ.
Voici, dans la triste tonalité présente de ce blog, une sorte de bref intermède concernant le domaine artistique.
Cela fait donc six ans — et un vendredi également — que, deux ou trois jours après qu’il eût déclaré vouloir porter plainte contre « ses » infâmes diffamateurs et plus précisément « fameuses » diffamatrices — dont ladite femme-matrice et mytho-« woman » Poupette Le-cas-tout-nu — David Hamilton a été « suicidé » dans son studio parisien et retrouvé mort, porte ouverte, par un voisin.
Je ne vais pas refaire l’enquête, ou plus précisément entamer l’enquête qui n’a jamais été faite, une non-enquête qui a conclu bien rapidement à un suicide. Mon opinion est établie depuis longtemps sur l’état de la Justice (et si je puis dire, sur la justice de l’État).
Vers la fin de sa vie, David Hamilton semble avoir été exploité par certains de ses « bons amis » qui cherchaient encore à en tirer profit. Il a même été approché semble-t-il par des escrocs et des malfrats. Ou si l’on préfère par des voleurs et receleurs. Au mieux par des exploiteurs.
Situation presque logique quand un homme vieillit, et qui plus est, est un solitaire comme il semblait l’être plus ou moins aux derniers de ses moments.
On a connu ça avec bien d’autres artistes. Ainsi, il court depuis longtemps, depuis avant même sa mort, que, pour prendre un autre exemple dans le domaine artiste, Dali n’était plus l’auteur de tant et plus de tableaux qui furent pourtant certifiés par des « experts ».
J’ai toujours été ébahi par le talent de certains faussaires, car il faut du talent pour faire du « à la manière de ». Ici, avec Léonard d’Angleterre, je veux dire David Hamilton, il est moins question de faux tableaux, ni même de fausses photos, que de vol pur et simple, en vue de revente.
À mon humble avis David a été quelque peu « bousculé » par quelqu’un qu’il connaissait. Et ce quelqu’un a peut être pris le temps d’aller fouiller du côté de la « réserve », des archives Hamilton qui se trouvaient dans un appartement voisin connu de tout son entourage, ou du moins de ce qu’il en restait alors.
Je me trompe peut-être, le « suicideur » ou la « suicidrice », ou les « suicideurs » étaient peut-être de « simples » auto-justiciers, des quidams qui se crurent investis d’une mission rédemptrice à l’encontre d’un homme âgé et sans défense.
Il a suffit peut-être peu de choses, juste « un peu » le contraindre pour l’envoyer dans l’au-delà. Il était malade, prenaient des médicaments (j’ignore lesquels).
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Carton d’invitation à la dernière exposition de David Hamilton du printemps 2016 à Waterloo, lieu prédestiné.
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Dans les mois qui ont suivi, j’ai cherché à contacter des personnes qui l’avaient connu. Parti pour en faire tout un livre. Je n’en ai pas trouvé beaucoup, mais quand même suffisamment pour coucher sur le papier quelques-unes de leurs impressions. Recherchant également tout un tas d’informations complémentaires. J’en ai même écrit l’équivalent d’un petit livre, presque achevé, mais malheureusement pas encore édité.
Ce qui a été le plus remarquable est que parmi la demi-douzaine de personnes contactées, toutes au presque, ont fini plus ou moins rapidement par disparaître ou se dégonfler.
Une qui était danseuse en sa jeunesse n’avait rien de mal à dire sur David Hamilton. Rendons-lui grâce. La grâce qu’elle avait à danser. Et son plaisir, alors de faire des sauts de danse.
Une autre également n’avait rien à en dire de mal, mais quand je lui ai renvoyé la transcription écrite de son témoignage pour le réviser éventuellement, elle m’a demandé expressément de ne pas la citer ; elle fait profession dans l’artisanat, s’agirait pas de perdre de la clientèle à cause de ça.
La troisième, qui l’a bien connu pour avoir été du monde de la photographie au Cap d’Agde même, et qui ne semblait pas avare de parler, n’a jamais réagi non plus lorsque je lui ai envoyé la retranscription de son témoignage pour corrections éventuelles.
La quatrième, une photographe monténégrine qui avait organisé une exposition David Hamilton en son pays, promis d’envoyer quelque chose par écrit, que j’attends encore.
Émotion passée, l’être humain se referme comme les coquilles d’un mollusque bivalve gavé d’eau de mer, et ne veux surtout pas faire parler de lui ou d’elle, surtout quand la personne objet du questionnement sent le soufre.
C’est l’inertie humaine, commune, trop commune, le grégarisme, le poids du conformisme ambiant. Celui que l’on connaît trop bien, et encore plus, en ces années présentes totalement délirantes de régressions en tout : sociales, économiques, politiques, civiques, culturelles, éthiques, esthétiques… et dans celle, la pire, du domaine des mœurs en général et en particulier, des bonnes mœurs civilisées et qui élèvent.
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Je n’ai pas de certitude (problème d‘homonymie) sur Yves Baten qui pourrait être un artiste belge. La David Hamilton Foundation est une fondation privée, créée sans doute pour l’occasion, le 15 mars 2016, sise à Bruxelles, plus précisément dans sa proche banlieue à Ixelles. Quant à Americo Serfilippi, il s’agit d’un restaurateur belge, d’origine… italienne, qui possède plusieurs établissements de luxe en Belgique. Dont deux à Waterloo.
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Sans guère d’illusion, j’ai cherché à contacter Mona et Gertrude. J’ai trouvé leur adresse à toutes deux. Je leur ai écrit, et bien évidemment ni l’une ni l’autre ne m’a répondu. Je n’ai pas de nom connu, je ne suis pas journaliste fringant, simple anonyme.
C. D. qui m’a aidé en réalisant des entretiens, m’a dit bien justement : « ce sont des femmes entretenues ». Je crois qu’elle a dit l’essentiel. Car soumises, disons, à « l’obligation de réserve ». Mariées à deux « bourges » bien friqués, on dirait. Grassement entretenues.
La première surtout est dans ce cas. Elle se montre régulièrement avec son mari sur Internet, en diverses soirées mondaines et/ou « charitables » à New-York. Fille de peu d’intérêt puisque j’ai cru comprendre qu’elle a jeté une partie des archives de David Hamilton à la décharge publique du côté de Ramatuelle (mais je peux me tromper, ou plutôt j’aurais espoir de me tromper).
La seconde se rencontre également sur Internet, dont deux ou trois sites d’Art et autres et sur Instagram. On la rencontre aussi dans des soirées apparemment moins mondaines qu’« artistiques ».
Enfin, on ne peut pas lui enlever qu’elle a du talent dans le domaine de la peinture, de la peinture figurative exactement ; et dans le secteur tout à fait particulier de la peinture florale et végétale, parfois animalière. Sa peinture est du domaine de la ressemblance la plus recherchée avec la Nature. Telle qu’on la rencontre dans les atlas et encyclopédies anciennes. Dans le genre de l’illustration scientifique incarnée au début du XIXe siècle par Jean-Jacques Audubon, pour ne citer que lui.
Si, sauf erreur, Mona n’a aucune descendance, il n’est est pas de même de Gertrude qui a deux filles. Le plus amusant est que ces deux femmes, dont l’une a plus ou moins l’âge d’être la mère de l’autre, habitent, ou habitaient du moins il y a une demi-décennie encore, au même endroit, à Manhattan (comme de bien entendu) dans deux immeubles pratiquement voisins.
Ce sont-elles déjà rencontrées, croisées, parlées, ignorées ? Le hasard est souvent curieux. Mais est-ce du hasard en leur cas ?
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Une photographie de David Hamilton de cette même ultime exposition. Mourir à Venise … plutôt qu’à Waterloo ?
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En attendant, mon texte (vraiment achevé) sur David Hamilton sortira peut-être un jour sur Internet — qui sait ? — voire sur papier.
Pour en revenir à mon sujet premier, et conclure : après bien des réflexions — comme on dit — mon opinion est que David Hamilton est mort d’une attaque, ou d’une double attaque ; je veux dire qu’il a dû être violenté, bousculé, puis peut-être volé ; et alors, que son cœur, sans doute déjà bien fatigué, a lâché de peur, de dégoût, désarroi. De surprise maléfique.
P.S. J’allais oublier d’évoquer une septième personne qui voulait bien répondre à mes questions, mais visiblement pas par Internet et me proposait de le rencontrer à Bruxelles. C’était l’ancien avocat (et également enseignant universitaire) belge de David Hamilton. Toujours cette volonté de ne pas laisser de traces écrites.
Ainsi que d’une huitième, un photographe suisse, si je me souviens bien, qui a constitué le Catalogue raisonné [portfolio de photographies] / David Hamilton (Genève : M. C., 2014), édition de luxe à petit tirage réservé aux grandes bibliothèques. Et que l’on trouve à la BNF. Lui, non plus, n’a pas daigner répondre à un loquedu.
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