Réflexion très générale sur la stratégie militaire de la Russie en Ukraine
Il semble ressortir, à la lecture de différents commentateurs militaires parmi les plus éveillés, y compris de militaires eux-mêmes, états-uniens par exemple, ce qui suit.
Tous les jours depuis la prise de décision russe d’inonder le ciel ukrainien de missiles en direction d’objectifs énergétiques (après des centrales thermiques, on semble être plus passé sur les systèmes de transformateurs, sans oublier les usines de réparation du domaine, et bien sûr des postes de commandement militaire y compris celui central de Kiev) les destructions entravent toujours un peu plus la bonne marche, pour ne pas dire : cause le déclin de l’ensemble du système électrique ukrainien.
On peut même ajouter que cela interfère aussi maintenant sur certains réseaux électriques de pays voisins connectés électriquement à l’Ukraine. Des problèmes de coupures, de délestages électriques seraient déjà intervenus en Moldavie à ce sujet, ou en Roumanie du côté des frontières.
Encore quelques semaines à ce régime et l’on risque de voir une Ukraine totalement éteinte, et surtout sans réseaux de communication, en particulier au niveau militaire.
Cette asphyxie économique mais en même temps asphyxie au niveau des communications, par des pilonnages tous azimuts sur l’ensemble du territoire que la Russie ne contrôle pas, n’est qu’un des trois volets de la stratégie globale russe.
Le second volet tient de plus en plus dans une accentuation d’une asphyxie des capacités offensives kiéviennes sur toute la ligne du front, où du côté russe, son artillerie et son aéronautique au sens large (drones y compris) maintiennent une énorme domination et importante capacité destructive à l’encontre des unités ukrainiennes, tant au niveau humain que matériel. Facilité actuellement par le fait que les grandes étendues plates de steppes (de plus en plus défeuillées) — tant au Nord, à l’Est de l’oblast de Kharkov sur la nouvelle ligne de front de la rivière Oskol (du côté de Koupiansk), qu’au Sud du côté de celui de Kherson ou de Zaporojié — ne donnent pas les moyens de s’y terrer, ou de passer à l’offensive, du moins quand on n’a pas la maîtrise de l’artillerie et du ciel en général comme c’est le cas pour l’armée ukrainienne, même à vouloir négliger totalement les pertes humaines.
Selon les données qui peuvent être recueillies, le ratio de l’artillerie russe et de l’aéronautique russe au sens large (avions, hélicoptères, drones) qui était déjà de 1 à 7 serait passé à de 1 à 10. Pour le dire crûment quand l’armée russe met hors- course 100 soldats ukrainiens et/ou mercenaires otaniens (morts, blessés, disparus), la perte russe n’est que de 10 ; de même pour le matériel.
Des chiffres sont sortis des deux côtés, plus ou moins acceptés ou plus ou moins contestés. Il apparaîtrait que même des pays de l’Otan reconnaissent actuellement la mort d’une centaine de milliers de kiéviens (sans parler des blessés dont le nombre est généralement bien supérieur). Pour les Russes il y a quelque temps on évoquait 5000 morts, et l’on tablera présentement sur 10.000. Sans aucune certitude.
Il est enfin un troisième volet qui est en fait celui du départ et que l’aspect médiatique et de presse à grand spectacle minimise (du moins quand elle en a envie) et qui est celui de la destruction méthodique de tout le système de défense propre au Donbass qui a été érigé depuis plus de huit ans, en vue d’assiéger Donetsk en particulier.
Il s’agit d’un réseau complexe de tranchées, blockhaus et souterrains reliant des bâtiments divers dont d’anodines maisons individuelles (dans tous ces secteurs il n’y a plus que des militaires depuis longtemps). Organisé sur plusieurs lignes. Et c’est de ces secteurs que l’armée ukro-bandériste pilonne depuis cet été environ, et tous les jours, sans vergogne aucune, les villes (centre-villes de préférence) du Donbass libéré et en premier lieu Donetsk.
Ce complexe militaire ukrainien se trouvant, pour le plus près, à quelques kilomètres seulement de Donetsk. Ce n’est ainsi que depuis quelques jours seulement l’armée alliée a pu prendre le contrôle total de l’aire constituée par l’aérodrome de Donetsk, au Nord-Ouest de la ville.
Du plus près de Donetsk au plus loin, on peut évoquer le secteur d’Avdeevka et alentours (plus au Sud et plus à l’Ouest en particulier). Avdiïvka/ Avdeevka se trouve à une grosse dizaine de kilomètres au Nord de Donetsk, sur les hauteurs de la rivière Kamenka. Mais son système de défense court plus au Sud-Ouest jusqu’à Pisky et plus loin encore jusqu’à Marinka.
En allant vers le Nord, le deuxième secteur important est celui de Soledar/ Bakhmout/Artiomovsk qui de jour en jour et depuis de longues semaines se fait grignoter, de tranchée en tranchée, de rue en rue, de maison en maison. Par le Nord-Est, l’Est, le Sud-Est et Sud-Ouest. Cela se fait sans bruit. Sans bruit médiatique.
Le dernier secteur est celui qui se trouve encore un peu plus au Nord à Sloviansk/Slaviansk et Kramatorsk, avec par devant Seversk qui lui-même est grignoté par l’Est depuis un certain temps. Ces cités se trouvent à l’Ouest de Severodonetsk et Lissitchank, et au Sud de Liman et d’Izioum.
Dernière remarque : si une très grande partie de la population s’est retirée de Kherson et de toute sa zone au Nord, il est restée cependant une population que l’on évalue à 40.000 personnes composée en partie de fanatiques bandéristes. Qui s’en prennent à de pauvres malheureux pas assez russophobes à leurs yeux. Parler russe y est devenu un délit, rappelons-le ! Et quand on sait que la langue maternelle de zelensky est le russe !
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