Diverses petites choses sur le temps présent.
Le vent semble tourner en défaveur de l’impérialisme étatsunien y compris sur ses chasses gardées.
On apprenait le 7 juin qu’Andrés Manuel Lopez Obrador, le président du Mexique, pays principal partenaire des États-Unis en Amérique latine, ne se rendrait pas au Sommet des Amériques à Los Angeles. La raison : l’exclusion de Cuba, du Nicaragua et du Venezuela de cette rencontre, car pour ces trois pays « les États-Unis continuent à avoir des réserves par rapport au manque d’espace démocratique et au respect des droits humains ».
Ce à quoi le président « de gauche nationaliste » (les gazettes) a répliqué par : « Je ne vais pas au sommet, parce qu’on n’invite pas tous les pays de l’Amérique. Je crois en la nécessité de changer la politique qui a été imposée depuis des siècles : l’exclusion », ajoutant qu’il ira voir Biden — avec qui il s’entendrait très bien — en tête-à-tête à la Maison Blanche en juillet prochain. Tout en précisant encore : « Je regrette beaucoup cette situation, mais je n’accepte pas que quiconque se place au-dessus des autres pays. Je n’accepte pas l’hégémonie, ni de la Chine, ni de la Russie, ni d’aucun pays ».
Puis le 11 juin, on a appris que le gouvernement du président nicaraguayen Daniel Ortega autorisait le déploiement de troupes, d’avions et de navires militaires russes au Nicaragua à des fins de formation, de maintien de l’ordre ou d’intervention d’urgence. Un décret officiel autorisant, entre autres, « des missions d’aide humanitaire, de sauvetage et de recherche en cas d’urgence ou de catastrophe naturelle ».
Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a commenté ainsi cette décision : « Nous parlons d’une procédure de routine – deux fois par an – pour l’adoption d’une loi nicaraguayenne sur l’admission temporaire de personnel militaire étranger sur son territoire afin de développer la coopération dans divers domaines, y compris les réponses humanitaires et d’urgence, la lutte contre le crime organisé et le trafic de drogue« .
Pendant ce temps le Venezuela, mis à mal par toutes les ingérences étatsuniennes (et européistes) et le soutien des gringos aux éléments bourgeois, putschistes, maffieux et suprématistes blancs du pays, ne semble toujours pas avoir promis quelque vente que ce soit de pétrole aux États-Unis (qui en a fait la demande) empire décadent englué dans ses sanctions ou pseudo-sanctions antirusses, et sa production de gaz de schiste de seconde zone. « Tu as mis un embargo sur notre économie, on s’en moque on fait des affaires avec d’autres ».
Pendant ce temps aussi l’Inde a multiplié par six ses achats de pétrole (à bon marché) à la Russie (Inde qui devrait en revendre une partie à la France!) et la Russie est maintenant le premier vendeur de pétrole en Chine.
On apprend également que le développement de l’axe Baltique-Caspienne-Inde-Asie est devenu une priorité en Russie tandis que la Chine est de plus en plus lancée dans ses « routes de la soie ».
Gelé depuis deux ans à cause de la covid, l’inauguration d’un pont routier d’un kilomètre de long entre la ville chinoise de Heibe et la ville russe de Blagovechtchensk au-dessus du fleuve Amour va être suivi dans les mois à venir par l’inauguration d’un pont ferroviaire en vue d’échanges commerciaux entre les deux pays tout à l’Est sibérien. Puis, par la construction d’un téléphérique entre les deux villes.
Il faut savoir que depuis 2009, Blagovechtchensk et Heibe constitue une agglomération transfrontalière avec une gestion administrative rapprochée. Le temps de la lutte entre le maoïsme chinois et le révisionnisme russe est bien révolu.
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