QUELQUES NOTES ENCORE, AJOUTÉES À L’ARTICLE DU 13 AVRIL DERNIER SUR L’UKRAINE.
En liminaire, deux courtes remarques sensées de F. Lalanne sur la guerre de libération et sur la déclaration de guerre (entretien à France-Soir) :
* * *
1 — À propos de Boutcha, voici ce que l’on trouve dans la « Déclaration du représentant permanent Vassily Nebenzia lors du compte-rendu du CSNU [Conseil de Sécurité des Nations Unies] sur la situation humanitaire en Ukraine, 5 avril 2022 » (Source : Mission permanente de la Fédération de Russie à l’ONU, traduction : lecridespeuples.fr, publiée le 12 avril 2022)
« Ils ont été tués dans les zones que les troupes russes ont quittées après les pourparlers de paix d’Istanbul, qui ont donné de l’espoir à tant de gens. Il s’avère aujourd’hui que nos troupes n’auraient pas dû les quitter. Je parle principalement de Boutcha. »
Ou encore :
« Permettez-moi de revenir une fois de plus sur les événements de Boutcha qui ont motivé la convocation de cette réunion et qui ont permis de tirer des conclusions d’une grande portée que beaucoup d’entre vous ont déjà formulées. Toutes les divisions des forces armées russes se sont entièrement retirées de Boutcha en guise de geste de bonne volonté le 30 mars, le lendemain d’un cycle de négociations russo-ukrainiennes qui s’est déroulé en Turquie. Le même jour, le ministère russe de la défense a publié une notification correspondante sur son site Internet officiel. »
Ce qui donne une information sur le sens, ou du moins l’un des sens à donner au retrait des troupes russes de la banlieue même de Kiev.
Depuis une très courte et furtive vidéo passée sur telegram montre des soldats ukrainiens tirant en bout de cordes un ou deux cadavres sur la rue, pour en faire une mise en scène. Tous ces morts Des cadavres de personnes n’étaient qui apparemment que d’hommes qui auraient été muni d’un brassard blanc (civils) et non pas bleu (militaires).
2 — On a appris après l’envoi d’un missile ukrainien à proximité de la gare de Kramatorsk, qui relève du crime de guerre, que les autorités ukrainiennes de la ville de Kramatorsk qui occupe cette cité depuis 2014/2015, avaient annoncé peu de temps avant, la mise en place d’un train gratuit pour quitter la ville. C’est le type même de crimes prémédités, d’assassinats qui sentent, sinon l’armée ukrainienne, du moins plus sûrement les fadas du bandérisme au courant de cet affrètement d’un train de travailleurs gratuit pour se mettre à l’abri loin de la ville.
3 — Le nom propre « Bessarabie » n’a rien à voir avec l’Arabie, mais tout à voir avec la Maison Basarab de boyards roumains ; famille d’une noblesse qui remonte au moins au XIVe siècle. Le voïvode Basarab Ier conquit les bouches du Danube sur les Tatars, région qui sera cédée par l’un de ses successeurs à la Moldavie en 1418. Ces derniers nommèrent alors Bessarabie la zone littorale joignant plus ou moins le Danube et son affluent le Prout au Nistru de la Moldavie ex-ukrainienne et du Boudjak actuel. Cette appellation « Bessarabie » a beaucoup voyagé au cours du temps et a recouvert diverses entités plus ou moins proches, y compris même la Valachie roumaine, ou encore la Moldavie, en particulier sa partie Est qui constitue la Moldavie indépendance, ou encore une portion non roumaine intégrée aujourd’hui à l’Ukraine. Mais je n’entre pas plus dans les détails des différents découpages de l’Histoire.
L’origine du nom et de la dynastie Basarab serait coumane, du peuple parlant une langue turque, situé autrefois sur une vaste zone allant du Nord de la Mer Noire au Nord de la Mer d’Aral, en passant par la Mer d’Azov et Le Nord de la Mer Caspienne, en débordant encore plus loin à l’Ouest et à l’Est et en montant assez haut vers le Nord. Aujourd’hui encore il existe une région qui se nomme Coumanie en Hongrie.
« Basarab » serait composé des mots « basar », régner, et « aba » père. Soit Le Père Roi, ou le Père Royal. « Basar » que l’on peut rapprocher des mot grecs « basileus », roi, chef, souverain, maître … et « basilikhos » qui a donné le latin « basilicus », royal, magnifique, princier et « basilica », basilique, « basilicula », chapelle, petite église. Voir le roumain : « baserică », église. « Aba » que l’on peut rapprocher de la racine sémite « ‘ab », père ; ou du turc « baba », père ; du grec « patêr », père ; et latin « pater », père, etc.
Basarabeasca est le nom d’une petite cité du Sud de la Moldavie indépendante, située juste à la frontière avec le Boudjak, anciennement dénommée de divers noms dont celui de Româneşti, ville en voie de dépeuplement, qui réunit des Moldaves, des Gagaouses et des Bulgares de l’époque ottomane, et des descendants de colons du bolchevisme (Ukrainiens, Russes), tandis qu’il ne reste plus de descendants de colons du tsar (qui ont été déportés ou ont mal fini comme les Juifs, les Alemands ou encore les Suisses).
4 — Comme dit précédemment, l’une des deux villes importantes de la reconquête de l’Ouest du Donbass avec Kramatorsk, est Sievierodonetsk/Severodonetsk, juste en limite de l’oblast de Lougansk qui est, comme d’autres villes du Donbass ou plus généralement du Sud ukrainien, un gros centre industriel puisqu’on y trouve l’une des plus grosses ou peut-être la grosse usine au monde de production d’ammoniac. C’est l’usine Azot Severodonetsk, fondée en 1950, qui couvre six cents hectares à l’Ouest de la ville et emploie 11.000 travailleurs. Elle fabrique non seulement de l’ammoniac, mais divers autres produits chimiques ou encore des engrais azotés.
5 – Note importante sur ce que pourrait être le sort de la Moldavie indépendante dans les semaines ou les mois à venir.
J’ai écrit dans un complément à mon article du 13 avril et al. que je vais publier demain, dans des pages concernant la Transnistrie, la Gagaousie et le Boudjak : « D’autres fronts devraient s’ouvrir ou se déplacer du Sud plus au Nord du territoire ukrainien, ou plus au Centre — comme on veut voir les choses — au-delà de Zaporojjia vers Dnipropetrovsk, au-delà de Kherson vers Mykolaïev, pour s’achever sur Odessa et son oblast. Sans oublier sans doute la Transnistrie russophone en Moldavie. Ce qui achèverait alors la conquête de l’essentiel du territoire de la nouvelle Novorossiya. »
J’ai également évoqué l’idée que l’affaire de la Transnistrie russe, zone en partie industrielle, pourrait peut-être se régler par des échanges de territoires (ceux-là seraient agricoles) de zones frontalières roumanophones (moldaves) et pourquoi pas gagaouses (pour les joindre à celles de la Moldavie) depuis le Boudjak vers la Moldavie, voir par l’ouverture de la Moldavie vers la mer au niveau de l’embouchure du Dniest/ Nistru.
Mais, on peut maintenant en douter si l’on peut donner foi à certaines informations venant de Russie qui évoquent une «ambition » territoriale russe bien plus vaste encore.
Je donne donc à suivre ce court article de Boris Guenadevitch Karpov publié le 25 avril 2022
Vers un changement de pouvoir en Moldavie
Lecture conseillée en préambule: « La Moldavie entre la Russie et l’Occident – L’intégration européenne à l’épreuve des fractures intérieures »
Parallèlement à la liquidation de la junte néonazie de Kiev, Moscou prépare une nouvelle action de politique étrangère: un changement de pouvoir en Moldavie.
Il y a quelques jours le Général de division Rustam Minnekayev, Commandant adjoint du district militaire central de Russie, a précisé les points de la seconde étape de l’opération militaire en Ukraine: Le départ des ukrainiens du Donbass et l’établissement d’un contrôle sur le sud de l’Ukraine avec accès à la Transnistrie. La prise d’Odessa en particulier pourrait être mise de côté puisque la ville portuaire peut être simplement bloquée et coupée de l’Ukraine. Cela réduira son importance et elle pourrait être ensuite intégrée à sa demande à la République de Donetsk par simple referendum.
Le pouvoir actuel en Moldavie est un pouvoir de type atlantiste, sponsorisé et financé par les Etats-Unis et l’Union Européenne, foncièrement russophobe. Avec un accès direct à la Transnistrie, la Russie aura deux options pour y favoriser la mise en place d’un pouvoir pro-russe.
1. Favoriser l’accès au pouvoir des forces moldaves pro-russes en augmentant leur attrait politique avec des prêts, du gaz et de l’essence, des achats gouvernementaux de fruits locaux (La Moldavie est grand producteur de pommes et tomates, que l’on trouve déjà partout à Moscou). Pour cela, des élections législatives anticipées devront avoir lieu et la Transnistrie aura un important rôle à jouer.
2. Moscou peut reconnaître Vadim Krasnoselsky, le président actuel de la Transnistrie, comme autorité légale de la République de Moldavie. Pour cela, la Transnistrie sera renommée officiellement la « République moldave de Transnistrie » puis Krasnoselsky formulera une demande d’assistance à Moscou pour éliminer les rebelles [sic!] à Chisinau (capitale actuelle de la Moldavie). [ce qui serait une très mauvaise solution, simple idée de l’auteur de l’article ?]
Il faut noter que bien que le régime actuel moldave soit financé et soutenu par les pays occidentaux, ceux-ci n’y ont pas, contrairement en Ukraine, promu d’éléments extrémistes (comme Azov et Pravy Sektor en Ukraine). La majorité de la population moldave est tout à fait adéquate et est guidée par le « bon sens paysan ». Elle est majoritairement mécontente du régime actuel qui a fait de la Moldavie le plus pauvre [ou l’un des plus pauvres] pays d’Europe.
Les Moldaves appartiennent à la civilisation eurasienne « Monde russe » et, comme les Russes, considèrent la vérité et la Justice comme les valeurs les plus élevées. Il est donc peu probable que les forces de sécurité et les responsables locaux s’opposent au nouveau gouvernement, derrière lequel se trouvent les militaires russes qui viennent de briser les reins des militaires nazis ukrainiens, d’autant plus que la population est largement mécontente de sa situation économique actuelle.
Il est probable que le changement de pouvoir en Moldavie n’attendra pas la fin de l’opération spéciale en Ukraine, mais sera réalisé pendant celle-ci, aucun obstacle majeur ne s’y opposant. Une « révolution orange » à l’envers mais contrairement à celle du Maidan en Ukraine, celle-ci sera réalisée sans violence!
Boris Guenadevitch Karpov
NB Je note en fin de l’article d’Ernest Vardanean « La Moldavie entre la Russie et l’Occident : « Le fait que cet État soutenu par l’UE et les États-Unis se trouve entre les mains d’un pouvoir corrompu constitue un magnifique cadeau fait à la propagande russe, et réduit à néant les effets des investissements occidentaux en Moldavie. »
J’aurais envie de dire que la prévarication, la corruption, le système oligarchique, l’absence d’indépendance de la Justice, le chômage, le faible niveau de vie pour ne pas dire la pauvreté qui entraîne ici l’émigration, est le mode de fonctionnement normal du mondialisme occidental. Celui qui est tombé sur les pays occidentaux, colonies nord-américaines depuis déjà pas mal d’années, surtout avec le développement de l’Union Européenne de ces dernières années. Et plus encore depuis le covidisme liberticide et totalitaire. S’il y a quelque chose à piller en Moldavie, en Moldova non roumaine, les investisseurs se chargeront bien de le réaliser.
Quant à la propagande russe sur les Moldaves, elle est certainement moins illusoire, et basée sur du concret et du tangible (en particulier l’approvisionnement en gaz et en pétrole, la Moldavie exportant des produits agricoles vers la Russie) que la propagande euro-mondialiste basée sur des dégueulasseries de développement de laboratoires d’armes bactériologiques pour l’impérialisme gringo, comme en Ukraine par exemple, et en Géorgie. Bien loin des yankees, mais aux portes de la Russie. Mépris total pour les populations locales et provocation patente à l’encontre de la Russie.
Si par malheur la Moldavie, pays infime, maintient son mauvais choix, celui du mondialisme, je ne lui donne pas cher de son indépendance, déjà largement illusoire. Sachant qu’un nombre certains des russophones de Transnistrie et plus généralement de Moldavie ont la nationalité moldave, et sachant aussi que plus d’un tiers de moldaves de Moldova ont la nationalité roumaine, ce sont les Roumains eux-mêmes qui devraient s’inquiéter. Roumains dirigés par des européistes et otanistes qui semblent ignorer ce qui pourrait leur arriver à tourner le dos à la Russie. Et Moldova ingrate puisque ce sont les Russes, comme en Ukraine, qui ont développé une bonne partie de leur industrie nationale, depuis au moins l’époque stalinienne.
Commentaires fermés