TOUT ACTE DE MÉMOIRE ALTÈRE SON OBJET
J’ai évoqué plusieurs fois ici la fameuse, trop fameuse et controversée (et l’adjectif est faible) « mémoire traumatique ».
Je n’en dirai rien aujourd’hui pour me focaliser juste un peu sur la simple mémoire, celle propre aux souvenirs « normaux », dont on dit qu’elle doit être travaillée pour subsister ; mais dont on dit aussi que plus elle est travaillée et plus elle est modifiée.
Quand ce n’est pas même de simple mémoire dont il s’agit, parfois, mais de pseudo-souvenirs dont l’origine est un récit que l’on nous a fait — plus encore s’il est étayé, retravaillé par quelque objet ou une photographie ancienne — reste de témoignage oral et/ou attestation visuelle où nous étions impliqués, mais trop jeunes pour réellement nous en souvenir.
Je voudrais juste à ce propos citer ce que pouvait en écrire Jules Lemaitre dans une étude que ce dernier avait consacrée à Alphonse de Lamartine (in Les Contemporains, sixième série, H. Lecène et H. Oudin, Paris, 1896)


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