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ARDISSON … ANIZON … « LIBÉRATION » … TOUJOURS DANS LE SENS DU VENT DOMINANT.

23 février 2020

Saint-Cyran lui dit qu’il lui avoit fait beaucoup d’honneur de le croire digne d’être à la tête de tant d’habiles gens, mais qu’il étoit obligé en conscience de lui dire que ce n’étoit point la voie du Saint-Esprit, que c’étoit plutôt la voie de la chair et du sang, et qu’il ne falloit convertir les hérétiques que par les bons exemples qu’on leur donneroit.

(in Les Historiettes de Gédéon Tallemant Des Réaux)

Gros billet aujourd’hui en lien avec l’actualité récurrente « pédophilique et assimilée».

On me signale qu’une vidéo très commentée (sic) circule sur lesdits réseaux sociaux en ce moment. Il s’agit de l’extrait d’une émission qui montre Frédéric Beigbeder (Belvédère, le béarnais de Neuilly qui se « sent morveux » tout en étant la lavette hypocrite que l’on sait), Gabriel Matzneff (qui par ses goûts et ses penchants très contestables ne m’inspirait pas la sympathie, mais qui, assumant pas si mal son rôle de pestiféré, finit par « faire pitié » – je hais la grégarité imbécile des masses et la gérontophobie) et Thierry Ardisson, qui ironisent sur des gamines de 12 ans et demi. Ce dernier se demande « si c’est mieux de passer des soirées avec des filles de 12 ans et demi plutôt qu’avec des prostituées de 62 ans ». Comme si il n’y avait pas d’autre chose, ou rien d’autre à faire aurait pu dire Devos, en ajoutant : « c’est qu’on vous met devant un choix !».

Braguettes XVIe siècle.

Ce qui m’amuse (façon de parler) est que ce même Ardisson, ne sachant rien du fond d’une prétendue affaire de mœurs très ancienne remontant à plus de trente ans (les accusations invérifiables de viol énoncées par la mythomane Flavie Flament) a pu insulter (dans une émission enregistrée, donc sciemment montée et diffusée de cette manière) une personne que tout le monde a reconnu ; dans le plus pur style de l’injure publique gratuite et de la diffamation, en cette fin d’année 2016 qui a conduit à la mort David Hamilton, discret vieillard qui était quasi oublié de tous.

« T’es un bel enc., connard ! » a-t-il lancé à David Hamilton, et plus encore à la vindicte populacière friande de victimes expiatoires auréolant pour une courte heure tant de vies médiocres.

« T’es un beau salaud d’avoir dit ce que tu as dit autrefois sur les gamines de douze ans et les « vieilles » prostituées, en te gaussant, en gloussant la gorge chaude (et sans doute aussi autre chose) » pourrions nous lui renvoyer. Mais tel n’est pas l’objet principal de ce billet.

*

Comme je l’ai déjà écrit plus d’une fois, mais il est essentiel d’appuyer sur ces points, il est quelques caractéristiques essentielles de la société des hommes  : le conformisme collectif, la lâcheté également collective, la bêtise généralisée surtout en groupe, l’esprit de mode, l’inculture modélisée, l’esprit justicier (mais sans danger).

Sans oublier : l’adéquation au sens du vent dominant, autrement dit à ceux et celles qui détiennent les « bonnes idées » de la société : les pensées du moment estampillées conformes, des media dominants, ou si l’on préfère des oligarchies et de leurs larbins, chefs d’équipe, contremaîtres, chefs de service… jusqu’au pantin élyséen.

Et bien entendu : l’absence de toute nuance et de raison qui fait que celui qui, hier, chantait les vertus des lendemains qui chantent se fait, aujourd’hui, le pire thuriféraire de l’ultra-libéralisme, où celui qui, hier, entendait jouir sans entraves, se convertit maintenant aux « valeurs » des sectes bien établies de l’hypocrisie puritaine.

Comme l’écrit fort justement un certain Robin Guilloux (un professeur de lettres, dans un article paru sur Agora Vox le 21 février : Pitié pour Gabriel Matzneff!) : « Le mouvement d’indignation autour de Gabriel Matzneff ne fait que confirmer le rôle que joue l’imitation dans les collectivités humaines et qui explique ces mouvements de balancier entre apologie et condamnation, aussi violents qu’irrationnels. » Dans ce permanent et éternel effet de balancier vers les extrêmes comme en connaît l’Histoire tant politique, que sociale, religieuse ou morale, etc.

*

Donc pour en revenir à Ardisson, lorsque la mode était encore disons très libérale, pour ne pas dire très débridée, dans le domaine de la sexualité, il était de bon ton que le journaleux de service, Ardisson en l’occurrence, en rajoute une couche en ce domaine. Puis, quand la mode est venue de voir des viols très anciens (ou prétendus tels) comme faits établis (par rien du tout dans le cas qui nous occupe), le même qui nous demandait de choisir entre une prostituée de soixante-deux ans ou une gamine de douze ans et demi pour passer nos soirées, a crié « au viol !», sans ne rien connaître des accusations, ou de leur véracité ; et quand bien même, a diffamé, insulté un vieillard, l’a montré du doigt, l’a désigné comme indigne à la société entière. Par esprit de mode, par esprit de caste (ou de corporation comme on voudra le dire). Pour faire sa pub, un coup de réclame, le « buzz » pour employer un mot du moment. Pour être toujours au goût du jour, et peu importe ce goût, cette absence de goût ou ce dégoût du jour.

En fait, il y a en notre pays un vrai problème d’information, de déformation, de manipulation, de propagande, d’abêtissement programmé. Avec des journalistes qui semblent persuadés « de sortir de la cuisine de Jupiter » comme disait Coluche. Grassement payés, serviles à souhait, et pour les « amuseurs » et « animateurs » poussant toujours plus vers le bas et la vulgarité complaisante.

En attendant, si on dit encore « les paroles s’envolent, mais les écrits restent », il serait nécessaire d’actualiser cette expression. Les images vidéos, les photographies aussi demeurent, sur Internet en particulier, ou au fond d’un ordinateur comme on vient de le voir avec l’affaire Griveaux. (Remarque en passant : la dénommée Alexandra avait décidé de garder copie des envois du bellâtre « au cas où » la femme de Griveaux, avocate (elle a écrit la partie « justice » du programme de Macron) viendrait lui chercher des poux dans la tête, mais Alexandra n’avait pas pensé que son russkoff d’« artiste » allait fouiller dans son électronique).

*

On peut mesurer le degré de « déontologie » (« Terme didactique. Science des devoirs. » le Littré) des journaleux à l’aune de l’activité des pitres les plus connus de ce milieu (« milieu », comme on dit « maffia »), les plus publicités et plébiscités du spectacle quotidien de la médiocrité sociale.

Je viens de dire quelques mots d’Ardisson, l’insulteur, injurieur, diffameur (ou diffâmeur, comme infâme?). Je pourrais évoquer à suivre une certaine Anizon, Emmanuelle, mais dans le rôle de la harceleuse de David Hamilton.

Comme l’a résumé tout récemment Olivier Mathieu sur son blog en defensededavidhamiltonblog (La mort de David Hamilton n’a-t-elle donc suscité AUCUNE enquête? POURQUOI? ; Publié le 20 février 2020) :

En 2016, David Hamilton déclare craindre pour sa vie. Il envoie à l’AFP un communiqué et y déclare ne pas vouloir de contacts avec les journalistes. Madame Emmanuelle Anizon, journaliste, ou bien ne comprend pas le français ou bien estime unilatéralement qu’elle appartient à une caste supérieure – celle des journalistes – et passe outre à la volonté exprimée par un homme de 83 ans: elle entre dans son immeuble et glisse [de son propre aveu] des billets sous sa porte. On ignore (en tout cas, le grand public ignore) la teneur de ces billets. Ont-ils été versés à une éventuelle ENQUETE de police au sujet de la mort de David Hamilton?…

Pour arriver à la porte du grand photographe, il fallait (1) posséder le « digicode » de la première porte de verre, puis (2) se faire ouvrir par quelqu’un (qui?) ou posséder une clé magnétique.

Or que fait la Police ? Que fit la Police ? Elle n’est, elle ne fut guère curieuse, ne trouvez-vous pas ? Anizon, encore une en qui l’on peut avoir confiance, et qui nage dans la déontologie. Cette anecdote a déjà été évoquée, mais rappelons-la une nouvelle fois, juste pour le plaisir de « dire du mal » :

Cette Dame Anizon donc s’est signalée en l’an de grâce 2005, le 31 octobre, en passant dans une émission de la télé-poubelle : deux personnes se retrouvent sur un plateau séparé par un rideau ; la première a invité la seconde (ici rôle joué par Anizon) pour lui annoncer quelque chose d’important ; là la seconde apprend qui l’a invitée (mais ici encore elle le sait déjà puisque tout a été monté entre elles). Ça discute et à la fin, si les deux sont d’accord, le rideau est levé et ils se retrouvent.

Sur la base d’une histoire totalement inventée (« Il y a 17 ans, Emmanuelle a couché avec le petit ami de sa meilleure amie, Patricia. Après coup, elle le lui a avoué, confuse, devant une pizza quatre fromages et ne se sont jamais revues. ») cette dernière en fera un article dans Télérama :  Comment mon faux témoignage chez Bataille et Fontaine est devenu vrai. Bataille et Fontaine étant les deux producteurs et animateurs de l’émission Y’a que la vérité qui compte qui passa de 2002 à 2006 sur TF1.

Je ne sais pas ce qu’elle – une journaliste – voulait prouver ; mais si elle est capable de monter des bobards, elle est aussi capable de bien d’autres manipulations dans et hors de son « métier ». À savoir que faisait-elle au téléphone avec David Hamilton juste avant que ce dernier ne décède ?

En quoi serait-elle de la catégorie fiable ou recommandable ? Que vaut cette apparatchik des media interchangeables de la pensée dominante, passée par L’Événement du jeudi, La Croix, Le Quotidien de Paris, Télérama (tout kif-kif bourricot, conformisme uniforme et même mélasse bourgeoise) où elle fut « grand reporter » à moins que ce ne fût grand rapporteur, puis chef du service des médias, puis chef du service « société » à l’Obs, hormis canulars ou harcèlement ?

*

Je reprends ici un autre passage de l’article de Robin Guilloux et résume ma pensée même sur ce que je pense des journaleux et assimilés (monde du spectacle en général) :

Ce qu’il faut bien appeler une campagne de lynchage médiatique autour de la personne de Gabriel Matzneff prend une tournure qui en dit long sur le milieu intellectuel parisien en particulier et sur l’opinion publique française en général.

Après s’être rendu complice d’un écrivain qui faisait l’apologie de la pédophilie et du tourisme sexuel, la quasi totalité du milieu éditorial, journalistique, littéraire et intellectuel, avec une hypocrisie et une lâcheté qui donnent la nausée, se détourne désormais de lui en se bouchant le nez et laisse, quand elle ne l’incite pas, l’opinion publique qu’elle a contribué à égarer, réclamer sa mort sociale, voire son élimination physique.

Comme exemple patent, on ne peut s’empêcher de citer Libération qui n’ont seulement a viré ultra-libéral et mondialiste (c’est sans doute ce que ces gauchistes d’alors entendaient par « internationalisme prolétarien » et Lutte Finale) mais quasi puritain et en rajoutant sur la pédophilie ou prétendue pédophilie (je maintiens mes dires passés : l’Affaire Springora n’est pas une affaire de pédophilie, à la limite et si la Justice s’en était mêlée, ce qu’elle n’a pas fait, il aurait pu s’agir de détournement de mineur, rien de plus, rien de moins.) Mondialiste et puritain hypocrite, en bon larbins de l’Empire vieillissant et croupissant.

Et pire encore : professant la « noble pratique » du coup de pied de l’âne, ou du coup pied en vache. Du genre de celui de Cécile Dutheil de la Rochère qui s’en prend à Gabriel Matzneff, « tout en avouant qu’elle n’en a lu (tout récemment) que trois livres (mais les a-t-elle vraiment lus ?) sur la cinquantaine qu’il a écrits, mélangeant allègrement les considérations littéraires (« c’est répétitif ») et les accusations morales ». (Robin Guilloux, o.c.).

230203Couverture de Libération en 2020

Honte de rien cette feuille de choux (lu autrefois et aujourd’hui par qui ? Créé par qui ? Financé par qui ?, mais c’est un autre sujet). Elle aime bien en ce moment rappeler le passé de Matzneff, mais il semble qu’en ces temps-là, il n’en avait rien à dire (de mal). Peut-on rappeler son passé à elle, celle de ses « célèbres » petites annonces dont voici deux ou trois exemples (datables de la fin des années 70 ou des début des années 80), époque où, malgré tout, mais bien mollement, elle a été poursuivie par la Justice ; comme ici pour cette illustration du collectif Bazooka (qui ne comprenait pas le rectangle noir lors de sa publication).

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Page intérieure de Libération en 1979

Libération a été condamné pour cela à 3000F d’amende, prix d’amis (sic) somme dérisoire. Elle avait commenté la décision judiciaire en ces termes, dans ses colonnes du 3 mai 1979 : « LUTTE ANTITABAC. Il est interdit de faire une pipe à son papa » ; Sans commentaire. On raconte, il est dit et écrit qu’en cette époque et en ces milieux que l’on n’appelaient pas encore bobos, il n’était pas rare de se « prêter » ses enfants pour usage sexuel. J’ai entendu parler de ce que sont devenus les deux enfants d’un grand contestataire, un enseignant qui aura passé sa vie à « glander » dans l’Éducation Nationale largement encouragé et soutenu par la « gauche » au niveau gouvernemental ; si l’un est normal (enfin normal à la sauce présente puisqu’il est homosexuel), l’autre est séropositive et traîne sa misère ; j’ai également cru comprendre qu’elle ne porte pas ses parents dans son cœur.

La feuille de choux du bon goût et de la distinction a également été poursuivie pour un « reportage » sur

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Ou encore pour « des publications d’annonces attirant l’attention sur des occasions de débauche ». J’ignore si cette dernière en a fait partie :

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PEDOPHILE J’ai plus de 40 ans, je recherche coopérant expérimenté, calme et serein pour partage après entente. Je recherche aussi sur Paris local pouvant me recevoir afin de réaliser aventure rapide à partager.

Pour finir, tout en revenant à notre propos initial, et concernant la tolérance (notion floue et fluctuante qui peut virer aux tollés rances), je mets ici une image extraite d’une émission toute récente qui avait pour objet, justement : Quand Matzneff, Ardisson et Beigbeger ironisaient sur « des gamines de douze ans et demi ».

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Je ne suis pas bégueule, je n’ai rien contre les jolies intervenantes (celle-ci détonne par rapport aux autres personnes que l’on voit derrière elle), mais je me dis, quand même, qu’il est un peu trop facile de tout mettre sur le dos des méchants mâles – qui ne sont pas encore de marbre – quand on prêche en actes, devant des milliers ou des millions de gens, le « m’as-tu-vue ? » de la séduction.

Et il me revient à l’esprit ce scandale qui avait – comme l’on dit – défrayé la chronique, oh, il y a bien longtemps, un dimanche après-midi de l’année 1964 (à une époque où les chansonniers du Grenier de Montmartre, Le Gorille de Brassens ou Mon Général de Ferré étaient le summum de l’impertinence) lorsque les téléspectateurs purent voir les genoux dénudés de Noële Noblecourt (de son vrai nom : Danièle Cron) la présentatrice de Télé Dimanche, l’émission de Raymond Marcillac. En un temps d’ailleurs, où d’autres jeunes filles ou jeunes femmes commençaient à circuler dans la rue en mini-jupes.

La petite histoire officielle de la télévision nous a longtemps berné en répétant que Noële Noblecourt avait été licenciée le jour même par la direction générale de la télévision d’État à cause de son laxisme genusial. Les téléspectateurs les plus prudes s’en réjouirent, mais le plus grand nombre s’en indigna. Puis beaucoup plus tard a circulé une seconde version, suite à la sortie d’un livre de souvenirs de Raymond Marcillac en 1994 : À vous, Cognacq-Jay ! Les dessous de la radio et de la télévision. Marcillac y déclarait que c’était lui qui avait mis fin à la collaboration de Noële Noblecourt pour « manque de professionnalisme et de ponctualité » (sic). S’élevant contre une « campagne de fausses informations qui dure encore aujourd’hui », ajoutait-il.

Ce qui ne manque pas d’être comique quand on connaît la version probablement finale et véridique de ce qui fit d’autant plus scandale alors qu’il n’y avait qu’une seule chaîne de télévision et que celle-ci était très familiale (tant de l’intérieur – les gens de télévision – que de l’extérieur – les téléspectateurs). Interrogée par un journaliste, l’année suivante de la sortie du livre de Marcillac, Noële Noblecourt donnera une toute autre version de la cause de son licenciement : elle aurait été renvoyée manu militari non pas pour une histoire de genoux découverts, mais plutôt l’inverse, le jour même où elle avait refusé les avances sexuelles de Raymond Marcillac. Comme quoi on n’en sort jamais, de ce genre d’historiettes.

En morale de ce petit fait de société, il faut savoir que Raymond Marcillac, cet ancien résistant, franc-maçon et gaulliste distingué, a reçu le chien de sa chienne, en 1972, lorsqu’il a été licencié de la télévision nationale pour « publicité clandestine ». À l’époque où l’on se préoccupait encore de ne pas trop mélanger émissions et publicité payée en bakchich.

Voilà ! Pour l’heure, je crois avoir bouclé la boucle.

From → divers

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