Depuis un tiers de siècle au bas mot, les Français sont conviés à prendre leur mal
en patience devant les conséquences de plus en plus calamiteuses de la prétendue
« construction européenne ».
Comment cela est-il rendu possible ?
Par le fait que tous les partis politiques français – sauf l’UPR – ont recours à la même
technique manipulatoire, fondée sur la même formule de rhétorique.
À savoir que, de l’extrême droite à l’extrême gauche en passant par la droite, le
centre, les écologistes et la gauche, TOUS les partis, sauf l’UPR, affirment :
– que l’Europe telle qu’elle existe – Communauté Économique Européenne
(CEE) de 1957 à 1992, Union européenne (UE) depuis 1992 – fonctionne en
effet de plus en plus mal et que ses résultats sont de plus en plus calamiteux ,
– mais que tout cela va se résoudre en « changeant d’Europe », ce qui
permettra de déboucher sur le paradis tant attendu : une « Autre Europe ».
Le fonctionnement central de cette manipulation est de faire croire aux Français
que l’Europe se résumerait en gros à la France, et que les choix concernant la
prétendue « construction européenne » ne dépendraient en définitive que des
Français.
De l’extrême droite à l’extrême gauche, en passant par tout le spectre
politique des souverainistes, de l’UMP, du MODEM, de EELV, du PS, du MRC
, et du FDG, aucun parti politique – à part l’UPR – ne parle jamais du fait,
pourtant tout bête, que la France n’est plus qu’un pays sur 27 (3,7%) et
que ce que peuvent vouloir les Français n’a plus guère d’importance dans
cette Tour de Babel ingérable.
Cette manipulation date depuis au moins 1979, comme nous le révèle
l’affiche conçue à l’époque par le dessinateur Folon, dont le slogan
principal « L’Europe, c’est l’espoir » était assorti d’un deuxième slogan
: « Choisissez votre Europe ! »
Depuis lors, les Français sont entretenus dans l’illusion que les
objectifs, les politiques et le fonctionnement de l’Europe dépendent
principalement d’eux.
Et qu’il ne dépendrait donc que d’un peu de bonne volonté de leur
part pour qu’une « Autre Europe » soit possible.
Cette fumisterie intellectuelle a pour conséquence d’interdire du
champ de la réflexion une autre idée, bien plus simple : celle
qui consisterait tout bonnement à sortir de cette prétendue
« construction européenne ». Cette idée, qui tombe pourtant
sous le sens, a été rendue taboue depuis des décennies. C’est
grâce à l’UPR et à notre notoriété grandissante qu’elle
commence, les événements calamiteux aidant, à faire désormais
son chemin.
Pour bien mesurer à quel point le débat a été verrouillé, il est
instructif de parcourir ensemble une brève histoire de ce
bobard plus que trentenaire qu’est l’idée de « l’Autre Europe ».
EN 1979, IL Y A 33 ANS, LE PARTI
SOCIALISTE APPELAIT À VOTER PS
AUX ÉLECTIONS EUROPÉENNES
POUR « CHANGER L’EUROPE »
EN 1997, IL Y A 15 ANS, LE PS
PROMETTAIT DE « CHANGER D’EUROPE »
« Il faut changer d’Europe et mettre en œuvre une politique économique
et monétaire au service de la croissance et de l’emploi, pour une
Europe plus démocratique, plus sociale, plus respectueuse de l’environnement ».
Déclaration politique du Parti Socialiste à l’Assemblée nationale,
faite le 12 juin 1997 au moment de la formation du gouvernement
de Lionel Jospin.
EN 2000, IL Y A 12 ANS, LE PRÉSIDENT
DE LA RÉPUBLIQUE JACQUES CHIRAC
PROMETTAIT UNE « EUROPE
PLUS EFFICACE, PLUS
DÉMOCRATIQUE ET PLUS PROCHE DES CITOYENS »
« Nous voulons une Europe plus efficace, une Europe plus démocratique,
une Europe plus proche des problèmes qui concernent l’ensemble des
Européens, notamment ceux qui touchent au travail, c’est-à-dire à
l’emploi, […. ] Il nous faut construire une Europe plus proche des
citoyens. »
Jacques Chirac, Président de la République, présentant le
programme de la Présidence française de l’Union européenne
devant le Parlement européen.
Strasbourg le mardi 4 juillet 2000.
EN 2000, IL Y A 12 ANS, LE «
COLLECTIF POUR UNE AUTRE
EUROPE » PROPHÉTISAIT
L’ARRIVÉE D’UNE «
AUTRE EUROPE DANS UN AUTRE
MONDE »
« Tandis que les gouvernements construisent sans les citoyens et
contre eux une Europe dominée par la logique néolibérale, une
autre Europe se dessine à travers les luttes des « sans » (sans
domicile, sans travail, sans revenu, sans papiers, sans droits),
les mobilisations citoyennes, les luttes des salarié(e) s, les luttes
des femmes contre les violences et la pauvreté. […] Il est
possible de construire une autre Europe, dans un autre Monde.
Cette Europe doit se faire entendre à Nice ».
Collectif pour une Autre Charte, pour une autre Europe, pour
un autre Monde ! à l’occasion du sommet européen de Nice
de décembre 2000 soutenu par les associations AC ! – agir
contre le chômage, APEIS, ATTAC, CCCOMC, CDSL, Collectif
national pour les droits des femmes-Marche mondiale des femmes,
DAL – Droit au Logement, Droits Devants !, FASTI, FTCR,
Marches Européennes, MNCP, Observatoire de la Mondialisation,
RAJFIRE, « Souriez, vous êtes filmés ! » par les syndicats Confédération
Paysanne, CGT-Correcteurs, FGTE-CFDT, FSU, Union syndicale-
G10 Solidaires et par les organisations politiques Alternative L
ibertaire, les Alternatifs, Chiche !, JCR-Red, LCR, PCF, Socialisme
par en bas, et Les Verts.
EN 2001, IL Y A 11 ANS,
JEAN-PIERRE CHEVÈNEMENT
RÉCLAMAIT UNE « AUTRE EUROPE »
« Il est temps, Monsieur le Premier ministre, d’organiser le retour
de l’État républicain et de faire en sorte que la France pèse à Bruxelles
pour qu’une réponse, si possible coordonnée, soit apportée à la
crise qui vient. Nous avons besoin d’une autre Europe. ».
Jean-Pierre Chevènement, Discours à l’Assemblée Nationale, le 3
octobre 2001
EN 2003, IL Y A 9 ANS, FRANÇOIS
BAYROU ANNONÇAIT :
« IL FAUT CHANGER D’EUROPE »
« Tout le monde voit bien qu’il faut changer d’Europe et le sommet
de Bruxelles vendredi montre à l’évidence qu’une certaine Europe
c’est fini. Il faut en bâtir une autre enfin digne de ce nom, c’est-à-dire
un jour capable, elle aussi, de faire preuve de la puissance dont les
Américains font preuve sur le terrain ».
François BAYROU, Dépêche AFP du 15 mars 2003, 15h12 intitulée
François Bayrou: « il faut changer d’Europe »
EN 2003, IL Y A 9 ANS, LE PCF
AFFIRMAIT SA VOLONTÉ DE
« CONSTRUIRE UNE AUTRE EUROPE »
« Les communistes ne veulent pas être pris pour des anti-européens,
et ils affirment leur volonté de construire « une autre Europe ».
Nous ne devons pas céder à la facilité du rejet ou de l’abandon de
l’Europe parce que nous rejetons sa construction actuelle.
La question d’une autre Europe est bien essentielle dans le projet
communiste ».
Marie-George Buffet Secrétaire nationale du PCF – Dépêche AFP
du 27/06/2003 17h44.
Le PCF dénonce les « bases libérales » du projet de Constitution européenne.
EN 2004, IL Y A 8 ANS, PHILIPPE DE
VILLIERS APPELAIT À VOTER
MPF AUX ÉLECTIONS
EUROPÉENNES POUR « CHANGER D’EUROPE »
« Oui à l’Europe, Non à Bruxelles » : tel fut l’oxymore utilisé pa
r Philippe de Villiers en 2004.
EN 2005, IL Y A 7 ANS, LES VERTS APPELAIENT
A VOTER OUI AU RÉFÉRENDUM SUR
LA CONSTITUTION EUROPÉENNE «
POUR QU’UNE AUTRE EUROPE SOIT POSSIBLE »
EN 2005, IL Y A 7 ANS, OLIVIER
BESANCENOT APPELAIT À VOTER
NON AU RÉFÉRENDUM SUR LA
CONSTITUTION EUROPÉENNE
« POUR QU’UNE AUTRE EUROPE SOIT POSSIBLE »
« C’est un encouragement formidable pour les forces, nombreuses,
qui elles aussi pensent qu’une autre Europe est possible à condition
de défaire cette Europe libérale et capitaliste. À nous qui venons
de refuser cette Constitution de proposer des initiatives européennes
dessinant une autre Europe. »
Olivier BESANCENOT, Article « Écrasante victoire du « non » avec
55 % en juin 2005″ sur le site de la LCR
EN 2005, IL Y A 7 ANS, NICOLAS
SARKOZY APPELAIT À VOTER
OUI AU RÉFÉRENDUM SUR
LA CONSTITUTION EUROPÉENNE
POUR « CHANGER D’EUROPE »
« Si vous votez “non”, ça ne vous fera même pas plaisir.Vous
allez garder l’Europe telle qu’elle est, et vous allez continuer
à mourir.
Alors votez “oui”. De toute façon, ça ne peut pas être pire
qu’aujourd’hui…
Vous voulez changer d’Europe ? Votez “oui” ! »
Nicolas SARKOZY, repris par Thomas Lebègue dans
Libération du 22 avril 2005
EN 2005, IL Y A 7 ANS, LE PCF APPELAIT
À VOTER NON AU RÉFÉRENDUM
SUR LA CONSTITUTION EUROPÉENNE
POUR « UNE AUTRE EUROPE »
On remarquera que cette affiche reprend la grosse ficelle utilisée
continuellement par les européistes – de gauche comme de droite
– qui ravale systématiquement les problèmes européens à un simple
problème franco-français. Ainsi, l’affiche du PCF pour le référendum
de 2005 baptise la Constitution européenne du sobriquet de
« Constitution Giscard ».
L’objectif est de faire croire aux électeurs du PCF que le problème
de cette prétendue « Constitution » serait uniquement franco-français,
et tiendrait uniquement à Valéry Giscard d’Estaing et à ses options
politiques et économiques personnelles. Pas un seul mot, jamais,
n’est dit de la divergence irréductible des intérêts nationaux des
26 autres États, ni de leur prise de position, ni de la nécessité de
parvenir à une unanimité sur ce traité européen. En bref, le
problème de fond de la prétendue « construction européenne »
est tout bonnement caché aux électeurs.
EN 2005, IL Y A 8 ANS, L’EXTRÊME
GAUCHE SE PRONONÇAIT
« POUR UNE AUTRE EUROPE »
Cette idée originale faisait le gros titre en une du journal « La Voix du peuple »
pendant la campagne référendaire de 2005 :
EN 2006, IL Y A 6 ANS, LE FRONT NATIONAL
APPELAIT À RESTER DANS L’EURO
MAIS A CHANGER D’EUROPE
POUR BÂTIR UNE « EUROPE DES PATRIES »
« On m’accuse d’être contre l’Europe, c’est absurde !
La France est la plus vieille nation d’Europe mais je ne
suis pas pour n’importe quelle Europe.
C’est l’Europe des patries que nous voulons ».
Jean-Marie LE PEN – Dépêche AFP du 16 juin 2006 –
Le Front national cherche à nuancer son discours sur l’Europe
« Si Jean-Marie Le Pen est élu à la présidence de la République,
il ne proposera pas la sortie de l’euro, mais il proposera en échange
de récupérer des pouvoirs fondamentaux en matière fiscale ou
en matière de frontières ».
Bruno GOLLNISCH – Dépêche AFP du 16 juin 2006 – Le Front
national cherche à nuancer son discours sur l’Europe
EN 2006, IL Y A 6 ANS, FRANÇOIS
HOLLANDE ET LE PS EXPRIMAIENT
« LEURS SOUHAITS D’UNE AUTRE EUROPE »
« L’Europe est en panne. Une panne économique et sociale, chacun reconnaissant
l’échec du bilan de la stratégie de Lisbonne à mi-parcours, mais aussi
budgétaire. Passé ce constat commun à tous les participants, la salle
s’est surtout attachée à exprimer ses souhaits d’une autre Europe et
les façons de la relancer ».
François HOLLANDE – États généraux du PS tenus à Strasbourg le
3 juin 2006 : « l’Europe, un choix pour la France », animés par Benoît Hamon
EN 2008, IL Y A 5 ANS, L’EXTRÊME
GAUCHE EXPLIQUAIT
« UNE AUTRE EUROPE EST POSSIBLE »
EN 2009, IL Y A 4 ANS, NICOLAS
SARKOZY APPELAIT À VOTER
UMP AUX ÉLECTIONS EUROPÉENNES
CAR « C’EST LE MOMENT DE
CONSTRUIRE UNE AUTRE EUROPE »
La profession de foi électorale de l’UMP était formelle : « Le 7 juin [2009],
c’est le moment de construire une autre Europe. […] C’est le moment
de transformer l’Europe pour qu’elle ne soit plus l’alibi de tous nos
abandons mais l’expression d’une volonté commune. L’Europe doit changer.
Une autre Europe est possible. »
EN 2009, IL Y A 4 ANS, NICOLAS
DUPONT-AIGNAN APPELAIT
À VOTER DLR AUX ÉLECTIONS
EUROPÉENNES POUR
« CHANGER D’EUROPE » ET POUR
« CONSTRUIRE UNE AUTRE EUROPE »
Et dans ses entretiens dans les médias, il martelait la même
idée : construisons une autre Europe
EN 2009, IL Y A 4 ANS, LE PARTI
SOCIALISTE APPELAIT À VOTER PS
AUX ÉLECTIONS EUROPÉENNES
POUR « CHANGER D’EUROPE »
On remarquera que le slogan du PS pour les élections
européennes de 2009 était
donc un copié-collé du slogan du même PS pour les élections
européennes de
1979. A 30 ans de distance, le PS est passé de « CHANGER
L’EUROPE » à
« CHANGER D’EUROPE.FR »
EN 2012, LE FRONT DE GAUCHE A
ADOPTÉ POUR SLOGAN :
« POUR CHANGER D’EUROPE »
CONCLUSION :
SEULE L’UPR DÉNONCE LES SEMPITERNELS PROJETS D’AUTRE
EUROPE ET EXPLIQUE QUE TOUT PROJET DE CONSTRUCTION
EUROPÉENNE EST, PAR NATURE, NON-VIABLE, DICTATORIAL
ET BELLICISTE
Seule sur toute la scène politique française, l’UPR dénonce
les projets d’Autre Europe pour ce qu’ils sont : une technique
manipulatoire qui empêche les Français de reprendre leur
destin en mains en les faisant rêver depuis un tiers de siècle
à des projets fumeux qui ne peuvent pas voir le jour.
Seule sur toute la scène politique française, l’UPR analyse
que si l’Europe est comme elle est, c’est parce qu’elle
ne peut pas être autrement : elle est le résultat fatal
du télescopage de 27 intérêts nationaux constamment divergents,
dont la résultante ne peut déboucher que sur une aliénation
à l’empire euro-atlantiste.
C’est pourquoi, seule sur toute la scène politique française,
l’UPR explique que tout projet de « construction européenne »
est, par nature, un projet chimérique, non-viable, nécessairement
dictatorial et finalement belliciste, puisqu’il s’inscrit dans la
théorie du Choc des Civilisations.
L’UPR dit et analyse cela constamment depuis sa création,
puisque nous l’avons fait figurer dans notre Charte fondatrice
adoptée le 25 mars 2007.
Depuis 5 ans et demi que cette Charte a été adoptée, – sans aucun
changement depuis lors -, c’est peu dire qu’elle a été entièrement
confirmée par les événements.
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