Putain ! Finkielkraut a failli « chier dans son froc », lui ! Par Olivier Mathieu.
4 février 2016
Il y a quelque temps, le journal Le Point – toujours admirablement renseigné – nous avait appris que le délicat M. Finkielkraut, qui déplore l’accent beur qu’il entend dans le métro, n’aimait pas non plus les mots « chier » et « merde ».
Merdre! Finkielkraut nous en dira tant. Si on enlève les mots « chier » et « merde » de la littérature française, et de la littérature en général, il va falloir expurger Rabelais ou Céline, pour n’en citer que deux. Par exemple, lorsque Céline raconte un cunnilingus administré, dans son enfance, à une dame, il va donc falloir – selon M. Finkielkraut – enlever le mot « merde » ?
Ça cocotte la merde.
Citons Céline: «Chéri petit cochon! (…) Va! gros chouchou!… Vas-y… Appelle-moi Louison! Ta Louison ! mon petit dégueulasse! (…) Elle m’agrafe par les oreilles… elle me force à me courber, à me baisser jusqu’à la nature… Elle me plie fort… elle me met le nez dans un état… C’est éblouissant et ça jute, j’en ai plein dans mon cou… Elle me fait embrasser… ça d’abord le goût de poisson et puis comme une gueule d’un chien… (…) Je glisse moi dans la marmelade… J’ose pas trop renifler… J’ai peur de lui faire du mal… Elle se secoue comme un prunier… (…) Ça cocotte la merde et l’œuf dans le fond, là où je plonge… Je suis étranglé par mon col…le celluloïd… Elle me tire des décombres… Je remonte au jour… J’ai comme un enduit sur les châsses, je suis visqueux jusqu’aux sourcils»… (Céline, Mort à crédit) Cela, c’est de la sublime, c’est de l’immense littérature.
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