QUELQUES COMPLAINTES
COMPLAINTS DU COUREUR DES BOIS
https://www.youtube.com/watch?v=6lmVg14WaeQ
LA COMPLAINTE DU COUREUR DE BOIS
version rapide :
https://www.youtube.com/watch?v=mXQgFjwHo70
version plus lente :
https://www.youtube.com/watch?v=oYJpf_9zItQ
LA COMPLAINTE DE MANDRIN – version 1
https://www.youtube.com/watch?v=sQSo9kuntAQ
LA COMPLAINTE DE MANDRIN – version 2
https://www.youtube.com/watch?v=H1KBQUfAxNs
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LA COMPLAINTE DE LOUIS XVI AUX FRANÇAIS
– Version courte
https://www.youtube.com/watch?v=BZfrLaZTrxE
– version longue
https://www.youtube.com/watch?v=LFKPUfCRBCI
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LA COMPLAINTE DES RAMASSEUX DE MORTS
https://www.youtube.com/watch?v=TsCTL_P1ee4
Cheu nous, le lend’main d’la bataille,
On est v’nu quéri’les farmiers :
J’avons semé queuq’s bott’lé’s d’ paille
Dans l’ cul d’la tomb’rée à fumier ;
Et, nout’ jument un coup ett’lée,
Je soumm’s partis, rasant les bords
Des guérets blancs, des vign’s gelées,
Pour aller relever les morts…
Dans moun arpent des » Guerouettes « ,
J’ n’ n’avons ramassé troués
Avec Penette…
J’ n’ n’avons ramassé troués :
Deux moblots, un bavaroués !
La vieill’ jument r’grichait l’oreille
Et v’la-t-y pas qu’ tout en marchant,
J’ faisons l’ver eun’ volte d’ corneilles
Coumm’ ça, juste au mitan d’ mon champ.
Dans c’ champ qu’était eun’luzarniére,
Afin d’ mieux jiter un coup d’ yeux,
J’ me guch’ dessus l’ fait’ d’eun’ têtiére,
Et quoué que j’ voués ?… Ah ! nom de Dieu ! ,,.
Troués pauv’s bougr’s su’ l’ devars des mottes
Etint allongés tout à plat,
Coumme endormis dans leu’ capote,
Par ce sapré’ matin d’verglas ;
lls’ tin déjà raid’s coumme eun’ planche :
L’ peurmier, j’avons r’trouvé son bras,
– Un galon d’ lain’roug’ su’ la manche –
Dans l’ champ à Tienne, au creux d’eun’ râ’…
Quant au s’cond, il ‘tait tout d’eun’ pièce,
Mais eun’ ball’ gn’ avait vrillé l’ front
Et l’ sang vif de sa bell’ jeunesse .
Goulait par un michant trou rond :
C’était quand même un fameux drille
Avec un d’ ces jolis musieaux
Qui font coumm’ ça r’luquer les filles…
J’ l’ont chargé dans mon tombezieau ! …
L’trouésième, avec son casque à ch’nille,
Avait logé dans nout’ maison :
Il avait toute eun’ chié’ d’ famille
Qu’il eusspliquait en son jargon.
I’ f’sait des aguignoch’s au drôle,
Li fabriquait des subeziots
Ou ben l’ guchait su’ ses épaules…
I’ n’aura pas r’vu ses petiots ! …
Là-bas, dans un coin sans emblaves,
Des gâs avint creusé l’ sol frouéd
Coumm’ pour ensiler des beutt’raves :
J’ soumm’s venu avec nout’ charroué !
Au fond d’eun’tranché’, côte à côte,
Y avait troués cent morts d’étendus :
J’ont casé su’ l’ tas les troués nôt’es,
Pis, j’ont tiré la tarr’ dessus…
Les jeun’s qu’avez pas vu la guarre,
Buvons un coup ! parlons pus d’ ça !
Et qu’ l’anné’ qui vient soit prospare
Pour les sillons et pour les sâs !
Rentrez des charr’té’s d’ grapp’s varmeilles,
D’ luzarne grasse et d’ francs épis,
Mais n’ fait’s jamais d’ récolt’ pareille
A nout’ récolte ed’ d’souéxant’-dix ! …
*
Aguignoches = Des agaceries amicales.
Drôles = Les gamins.
Guché = Terme Solognot et du Val de Loire signifiant perché immobile. Les Beaucerons disent : « juité ».
Guérouette = Terrain de peu de valeur, lieu-dit cadastral de mauvaises terres.
Michant ou méchant = Petit, de peu de valeur.
Mitan = Le milieu.
Moblots = Surnom familier des soldats français de la garde mobile en 1870 (le mot est resté dans la région beauceronne où eurent lieu de nombreux combats : Loigny, Coulmiers…).
Râ = Pour raie, sillon creux.
R’gricher = Relever les narines, les oreilles avec dégoût, méfiance ou peur.
Sâs = Les ceps de vigne.
Subéziot = Celui qui siffle souvent ; désigne aussi le sifflet confectionné quand les tiges sont en sève, de façon à pouvoir décoller l’écorce de l’aubier (sureau, lilas…).
Têtière = La partie élevée d’un champ, d’un tertre, appelée aussi la sommière ou le sommier.
LA COMPLAINTE DES TERRE-NEUVAS
https://www.youtube.com/watch?v=wTmiprWeIwA
Il faut qu’tout l’monde mange ici-bas !
C’est-y pas vrai, les Terre-Neuvas ?
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Nous autres si l’on part sur l’bateau.
C’est-y pas vrai ? (bis)
C’est pour faire manger nos petiots
C’est-y pas vrai
Les Terre-Neuvas ?
*
Des fois l’un d’nous tombe dans la mer
C’est comme une grande gueule affamée.
*
Tant pis pour lui, le pauvr’ garçon
Faut qu’ils mangent aussi, les poissons !
*
Les ceusses qui restent après ça
S’mettent à pêcher ces poissons-là!
*
S’mettent à pêcher avec ardeur,
C’est pour engraisser l’armateur !
*
Il faut qu’tout l’monde mange ici bas !
Y’a qu’nos petiots qui ne mangent pas !
*
Puisqu’on ne gagne pas sur l’bateau
De quoi faire manger nos petiots !
*
Alors qu’est-ce qu’on va fout’ la-bas ?
Alors qu’est-ce qu’on va fout’ la-bas?
*
On va pêcher avec not’coeur
C’est pour engraisser l’armateur !
*
LA COMPLAINTE DE LOUIS-MARIE JOSSIC
https://www.youtube.com/watch?v=qE7kMrJV-oo
Comme un goéland seul dans la tempête
Mon cœur va contre le vent
N’oun pe drouk enni soskoet
Pa’m eus taolet troad aman
Je ne sais quel mal m’a frappé
Lorsque j’ai mis les pieds ici.
Le savais-tu, pauvre Louis-Marie
En t’engageant pour cinq ans ?
C’est pour noyer malheurs et soucis
Qu’un marin chante son chant.
Hé-hé-oh…
*
Jeune apprenti à hisser la misaine,
Je n’ai que peine à peine encore.
Ma daeroù takeen
A gouezh goustadik er mor.
Mes larmes goutte à goutte
Tombent lentement dans la mer
A Brest à bord de la Bretagne,
Qu’on dit être un bagne flottant,
Il n’est que coups, maladie et drame,
Et mépris du commandant.
Hé-hé-oh…
*
Dites à mes sœurs, dites à mes deux frères,
Toujours mon cœur reste à Lavau* ;
Ne dites rien à mon père, ma mère
Sur le sort des matelots.
Hé-hé-oh…
* village du bord de la Loire.
LA COMPLAINTE DE YUNA MADALEN
https://www.youtube.com/watch?v=1K3wGXGEJwI
Marie Madalen, du fond du passé
Le printemps ramène les longues journées
Les journées de peine dans les champs de blé
De Monsieur Étienne de Kérandoaré
Mari Madalen, Mari plac’h gwechall
Le printemps ramène les longues journées,
Diwezhiou labour, er parkou segal,
Parkou braz an Aotrou Stephan Kérandoaré
Le dimanche elle le voyait prier dans l’église de Hédé
Dieu tu l’aimais, soumise, effacée, il ne t’a jamais regardée.
Yuna Madalen, un siècle a passé
Le printemps ramène les longues journées
Plus lourde est la chaîne quand revient l’été
Pour une ouvrière de chez Kérandoaré
Yuna Madalen, goude kant goan,
Le printemps ramène les longues journées
Re bounner ar bec’h pa ze gouezh an hanv,
‘Vit ur vicherouez eus ti Kérandoaré.
Mais le dimanche pendant qu’il va chasser aux garennes de Hédé
Tu vas à Rennes, tu vas dessiner sur l’usine un poing noir serré.
LA COMPLAINTE NOIRE
https://www.youtube.com/watch?v=bSgu-tWd8_0
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Chansons de la période des Trente Glorieuses.
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Dans le style burlesque de La Complainte du Progrès :
LA COMPLAINTE DU BOUCHER
https://www.youtube.com/watch?v=yOYjV4SpziM
LA COMPLAINTE DU P 3
https://www.youtube.com/watch?v=Rh-2mBBGO0U
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Dans un style néo-romantique :
LA COMPLAINTE DE LA BUTTE
https://www.youtube.com/watch?v=mz-4ab9i16Q
Paroles Jean Renoir, Musique Georges Van Parys
LA COMPLAINTE DES INFIDÈLES
https://www.youtube.com/watch?v=cUc6j1ApBYU
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Dans le style « de gauche » :
LA COMPLAINTE DES FILLES DE JOIE
https://www.youtube.com/watch?v=HwPgs21a8_I
LA COMPLAINTE DE LA TÉLÉ
https://www.youtube.com/watch?v=ja31rCWUPFc
Chanson avec plusieurs allusions aux émissions de l’époque d’avant 68, ou au « carré blanc », ou encore à l’Affaire Ben Barka (sujet tabou alors) ; mais sur le fond elle est plus que jamais d’actualité comme le film Ginger et Fred des années 80, de Fellini.
COMPLAINTE DE PABLO NERUDA
https://www.youtube.com/watch?v=yXQAkJNxQEM
Texte d’Aragon (de 1948). Soutien de Salvador Allende, prix Nobel de littérature en 1971, rentré au Chili en 1972 où il est accueillit triomphalement, il y rédige Incitación al Nixoncidio y elogio de la revolución, le coup d’État sanglant du 11 septembre (sic) 1973 renverse et assassine le président élu Allende, dans la foulée la maison de Neruda à Santiago est saccagée et ses livres jetés au bûcher, puis le poète et homme politique meurt le 23 septembre de la même année (officiellement d’un cancer, mais sa mort fait encore objet de polémiques).
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Dans le style « Belle Province » :
LA COMPLAINTE DU PHOQUE EN ALASKA
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