Charlie n’a rien inventé. Par Olivier Mathieu.
Ce qui est très frappant dans la génération « Charlie », c’est la présomption que le monde ait commencé avec Charlie.
Je me demande même parfois si ce n’est pas ce que pensent sincèrement beaucoup des gens qui, aujourd’hui, s’affublent d’une petite pancarte « je suis Charlie ». Braves gens, en somme… Et s’il fallait croire qu’ils n’aient pas reçu d’autre éducation que celle dispensée par Charlie, ils seraient quasiment excusables.
Je prends un seul exemple.
Dans le journal Le Monde, un journaliste, Marc Beaugé, consacre un article aux « lunettes rondes » de Cabu.
« En arborant ces lunettes, Cabu marquait une appartenance à une époque révolue », écrit Marc Beaugé.
C’est ici :
http://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2015/01/15/cabu_4556641_4500055.html#QT6WFG41m2iut3lT.99
Mais… non, M’sieur. Je suis désolé de vous contredire mais moi, Olivier Mathieu, je suis obligé de vous dire que les petites lunettes rondes n’appartenaient ni à M. Cabut, ni à M. John Lennon, ni à d’autres « idoles » des années 60 ou 70. MM. Cabut et Lennon (et tant d’autres de leur espèce) n’étaient nullement des novateurs parce qu’ils portaient leurs petites lunettes rondes.
Cherchez une photo de Hans Erich Pfitzner, le grand compositeur et chef d’orchestre allemand, né à Moscou le 5 mai 1869 et mort à Salzbourg le 22 mai 1949. Ou encore, cherchez une photo de Robert Brasillach.
Excusez-moi, mais voici donc deux exemples de personnes qui n’ont pas eu besoin de Monsieur Cabut et de Monsieur Lennon pour porter des lunettes rondes.
« Charlie Hebdo », ce n’était pas des rebelles, des novateurs, encore moins des « génies ». C’était des petits bourgeois qui savaient fort bien comprendre la direction du vent, cela oui, mais c’était des dessinateurs sans grand talent, et des penseurs sans aucune pensée.
Olivier Mathieu.
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d’un psautier de la fin du XIIIe siècle
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Note : Olivier Mathieu est écrivain, romancier et poète.
Il a publié une quinzaine de romans. (Il a aussi publié sous pseudonyme dans la presse française, en 2006 et 2007, plus exactement sous forme de feuilleton dans un hebdomadaire français, un roman historique).
Il a été journaliste (en 2010, il a encore publié deux articles dans la revue « Eléments »).
En 2009, Jean-Pierre Fleury lui a consacré une biographie de 400 pages, « Olivier Mathieu dit Robert Pioche, le dernier romantique ». Cette biographie a été recensée par Michel Marmin dans « Eléments », dans un article où Olivier Mathieu est décrit comme « le grand méconnu de la littérature française contemporaine ».
Poète, Olivier Mathieu a publié de nombreux recueils de poésie. (En avril 2011, suite à son « Eloge de Maurice Druon », en deux cents alexandrins, il a aussi reçu en première page du « Figaro » les éloges de M. Etienne de Montety, directeur du « Figaro Littéraire »).
Candidat à l’Académie française le 10 avril 2014, il a été opposé à M. Alain Finkielkraut sous le nom de « Robert Spitzhacke », c’est-à-dire la traduction de son pseudonyme de « Robert Pioche ». (Son pseudonyme de « Pioche » est attesté dès 1971 dans le roman Cent pages d’amour, lettre à un petit garçon, Paris, 1971, que lui a consacré sa grand-mère, l’écrivain communiste Marie de Vivier).
Au sujet de sa grand-mère communiste, voyez ce grand article paru dans une revue universitaire de gauche, il y a quelques années de cela :
Le 10 avril 2014, la candidature d’Olivier Mathieu alias Robert Spitzhacke à l’Académie française, où il était opposé à M. Alain Finkielkraut, a été évoquée sur France Culture.
Voir :
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