DEPARDIEU OU LE DÉPART DE DIEU ?
Voici deux nouveaux poèmes de Robert Pioche dont les titres et les exergues ont été mis par moi. Pour bien comprendre il faut savoir que Pétarou est le surnom de jeunesse du grotesque oenomane hydrophobe, que son père fut compagnon du Devoir et que les symboles du vénérable compagnonnage (qui vont par deux, ou si vous préférez deux par dieu) sont le compas, qu’il convient d’avoir toujours dans l’œil, et l’équerre qu’il convient d’avoir toujours… je ne sais plus où.
Ce que ne manque certainement pas de faire Obelix Gnafron, le père de Madelon (cf. « Quand Madelon vient nous servir à boire… ») Ou du moins ce qu’il a intérêt à bien posséder pour ne point déchoir, vu son usage immodéré de la bonne bibine angevine des coteaux du Layon, de goûteux raisin chenin, celui qui – des dires eux-mêmes de Rabelais – devrait permettre aux impotents, goutteux et autres engorgés des artères de se soigner.
Oui, tel il énonce au chapitre XXV de La Vie Treshorrificque du Grand Gargantua en évoquant ces « bergiers et bergières » qui « avec gros raisins chenins estuverent les jambes de Forgier mignonnement, si bien qu’il feut tantost guery. »
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Suppliques pathétiques
Hépatiques et sympathiques.
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I – À Pétarou, compagnon du Devoir (sonnet).
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Ni s’asservir, ni se servir, mais servir. (Devise des Compagnons du Devoir)* * *
« Non! Ne t’exile point, Toi, nouveau Confucius
Du cinéma, soufflant ton génie en Phébus,
De par Dieu! Ta sagesse est plus grasse qu’Horus!
Non, ne t’exile point! Céleste olibrius! »
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« Homme plus libre que ne le fut Spartacus,
Tu es du septième art le vrai Stradivarius.
Moi, qui suis cinéphile, un pauvre microbus,
Je t’implore, ô Gégé: reviens de Belarus! »
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« Car le printemps, sans toi, n’aurait plus de crocus;
Et ton exil serait, oui, l’éternel blocus
De ton obèse esprit – je le dis, mordicus! »
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Ayant su que tu pars, sans retour, pour Vilnius,
Ma cousine m’écrit: « Dis à ce nouveau Russe
Combien verse de pleurs ta cousinette Luce! »
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II – À gros Gégé Morpionibus.
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Un morpion de noble origine Qui revenait de Palestine Leva sa lance et s’écria : Les morpions meur’nt et n’se rend’nt pas. De profundis morpionibus. Et secatis roupettibus, Et excita verolabus. (par l’auteur d’Émaux et Camées)* * *
Sans Depardieu, la France a perdu le virus
Du génie infini du néo-belgo-russe!
La France se condamne aux succès de Pyrrhus!
De par Dieu! L’alphabet, veuf de trois syllabus!
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Depardieu, que tu sois dans l’hiver biélorusse,
J’en sens mes intestins privés de bifidus,
C’est un ciel sans nimbus! C’est un nez sans mucus!
La France, sans toi, perd son plus grand thesaurus!
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C’est comme exil d’ovule au loin de l’utérus!
Oui, c’est comme arracher le cunni au lingus!
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